Engagé·e·s : enquêtes, pédagogie, témoignages, Konbini se mobilise pour combattre les préjugés qui accompagnent les troubles psy et lutter contre le manque d’accès aux soins, particulièrement auprès des jeunes.
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Cet article est tiré d’une vidéo. Si vous souhaitez la regarder, elle est ici. Le texte a été coécrit avec le docteur Jean-Victor Blanc, médecin psychiatre à l’hôpital Saint-Antoine à Paris et cofondateur du festival Pop & Psy.
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Paroxétine, fluoxétine, lithium… Vous avez sûrement déjà entendu ces noms de molécules utilisées pour le soin des troubles psychiques. Ces noms peuvent faire un peu peur : la peur des effets secondaires, la peur de devenir dépendant, la peur d’un lobby forcené des laboratoires.
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Plutôt que craindre ces médicaments qu’on appelle les psychotropes, nous vous proposons d’apprendre à les connaître. D’autant plus qu’une étude récente officielle a montré que la consommation de psychotropes est en progression constante chez les jeunes.
Dans quel cadre prend-on des médicaments ?
Les psychotropes peuvent être prescrits par tous les médecins, psychiatres ou pas. Ils sont indispensables à la prise en charge de certaines pathologies, comme la schizophrénie, le trouble bipolaire ou les dépressions les plus sévères. Ils doivent cependant être associés à d’autres soins, comme la psychothérapie, et la prescription, comme pour tous les médicaments, doit être encadrée.
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Quatre catégories de psychotropes
- Les anxiolytiques. Ce sont des médicaments qui agissent ponctuellement pour soulager l’anxiété, par exemple pour une attaque de panique, ou les troubles du sommeil. Les plus connus sont les benzodiazépines. Il est recommandé de réévaluer très régulièrement s’ils sont encore nécessaires car, sur le long terme, ils peuvent créer une dépendance. Pour cela, ils ne doivent pas être arrêtés brusquement lorsqu’ils sont pris depuis plusieurs mois.
- Les antidépresseurs servent à traiter la maladie dépressive. À l’inverse des anxiolytiques, ils agissent sur le long terme et il faut attendre une dizaine de jours pour qu’ils fassent effet. Contrairement aux idées reçues, ils ne sont pas addictifs.
- Les stabilisateurs d’humeur permettent de traiter les troubles bipolaires. Ils régulent les phases d’excitation et dépressives. Généralement, on le prend sur le long terme, car le trouble bipolaire est une maladie chronique.
- Et enfin, il y a les antipsychotiques, autrefois appelés neuroleptiques. Ils servent à traiter et prévenir les idées délirantes et hallucinations, comme dans la schizophrénie.
Briser les idées reçues
En France comme dans beaucoup de pays, les psychotropes peuvent frôler le tabou. Les personnes en souffrance qui en consomment auront du mal à en parler à leur entourage et se sentiront exclues. Aux yeux des proches, la prise de médicaments peut être perçue comme une solution de facilité : “Il/elle n’arrive pas à s’en sortir tout·e seul·e, donc il/elle se drogue.” Et pourtant, les médicaments sont nécessaires pour que les personnes souffrant de troubles psychiques puissent mener une vie “normale”.
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Contrairement à une idée reçue, la France n’est pas un pays touché par la surprescription. S’il est vrai que nous sommes encore de gros consommateurs de benzodiazépines, nous sommes très loin d’être les champions de consommation d’antidépresseurs. En revanche, la “malprescription” existe : par exemple, certaines personnes n’ont pas besoin d’antidépresseurs et obtiennent une prescription, ou inversement.
Si vous avez des questions sur les psychotropes, n’hésitez pas à les poser à votre médecin traitant ou à un spécialiste de la santé mentale.