Derrière son nom un brin ridicule, Warrior Nun, lancée le 2 juillet dernier sur Netflix, est une série franchement surprenante avec une belle panoplie d’héroïnes aussi touchantes que badass. Dans ce “Buffy au couvent”, une armée de jeunes nonnes surentraînées et au service de l’Église doivent accueillir dans leur congrégation sacrée une nouvelle élue, qui n’a vraiment rien demandé, revenue d’entre les morts. Ava, c’est son nom, porte dans son dos l’auréole très convoitée d’un ange, laquelle lui confère des pouvoirs surnaturels. Avec ses “sœurs”, elle va devoir apprendre à se battre pour défendre le monde contre les forces démoniaques.
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Il y a toujours quelque chose de jubilatoire à voir des personnages, a priori vertueux et d’une grande sagesse, s’adonner à des actes de violence. C’est d’ailleurs un trope que l’on croise parfois dans la pop culture et baptisé “Nun too holy” (qu’on pourrait traduire par “pas si saint”). Les Monty Python ne s’y étaient d’ailleurs pas trompés quand ils ont créé le personnage d’Attila the Nun, dans Monty Python’s Flying Circus, qui avait fait vœu… de violence éternelle. Plus récemment, on peut également citer les Sœurs Jude et Mary Eunice dans American Horror Story : Asylum, deux religieuses à qui on ne confierait pas notre âme.
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Mais rassurez-vous, les nonnes de Warrior Nun sont moins branchées transgression et davantage portées sur le kung-fu. Si la perspective de voir ces saintes femmes jouer de l’arbalète et du poing comme elles manient le chapelet vous semble complètement saugrenue, il est encore temps de changer d’avis. Car ces valeureuses combattantes, tirées du comic Warrior Nun Areala sont, très librement certes, inspirées d’une petite congrégation de religieuses basée à Hell’s Kitchen dans les années 1990.
À leur tête, Sœur Marie Chantal, ceinture noire de judo et adepte de taekwondo. En 1994, le New York Times consacrait d’ailleurs un article à ces nonnes pas comme les autres : Black Belts and Blessings for East Harlem Nuns (“Ceintures noires et bénédictions pour les nonnes d’East Harlem”). Mais on est bien sûr très loin de la fiction, et ces femmes pieuses, qui appartiennent à la Fraternité de Notre Dame, ont dédié leur vie à aider les pauvres, pas à combattre les forces du Mal. N’empêche, des nonnes adeptes du taekwondo à Hell’s Kitchen, l’image a quelque chose d’épique.
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Dans les années 1990, au moment de leur installation, elles nourrissaient plus de 300 personnes par jour. Sœur Marie Chantal était déjà experte en arts martiaux et la mère supérieure, inquiète pour leur sécurité dans ce quartier qui avait mauvaise réputation, ont encouragé ses jeunes pupilles à apprendre le taekwondo à leur tour. Mais dans l’article du New York Times, les nonnes qui avaient pris goût à ces disciplines ancestrales, affirmaient qu’elles le faisaient surtout pour le sport, et non pour se protéger d’un voisinage qui ne leur était, finalement, pas hostile. En même temps, il faudrait être fou pour s’attaquer à ces nonnes ninjas !
La première saison de Warrior Nun est disponible sur Netflix.