Rust et Marty évoluent dans un monde en décomposition qui les corrompt un peu plus au quotidien.
Publicité
Publicité
Les enquêtes des détectives Cohle et Hart de la saison 1 de True Detective vous manquent ? C’est bien triste, mais ils ne reviendront pas. Même si HBO se dirige doucement mais sûrement vers une (inespérée) troisième saison de sa série d’anthologie policière, les personnages désabusés incarnés par Matthew McConaughey et Woody Harrelson ont conclu leur investigation. Pour mettre un terme aux agissements du roi Jaune et de ses fidèles, Cohle et Hart ont dû traverser la période la plus sombre de leur vie, au sein d’un monde parfois littéralement en décomposition.
La théorie du chaos qu’entérinent les deux enquêteurs a été mise en évidence par le crew de youtubeurs Jack’s Movie Reviews, qui dédie son temps à décrypter le sous-texte des œuvres du petit écran et du cinéma. Entre deux citations de Schopenhauer (le nihilisme des personnages) et Carl Jung (l’inconscient collectif), on apprend que la saison 1 de True Detective met en scène la mort lente, le déclin de l’humanité.
Éternel recommencement
Il est possible d’observer des signes avant-coureurs dès le pilote, symbolisés par la Louisiane : des personnes disparaissent, les actes criminels sont en hausse, les personnages sont physiquement égratignés… Parfois, la caméra de Cary Fukunaga retranscrit visuellement cette décomposition.
On la remarque alors à travers les décors dévastés visités par les détectives comme des bâtiments en ruines, les paysages désertés à perte de vue, les marais puants et suintants ou encore Carcosa, le domaine du roi Jaune. Cet environnement nocif encercle de toute part nos deux héros et influe directement sur leur comportement et leur état d’esprit.
Les personnages auront beau évoluer à travers les trois périodes temporelles de la saison, le climat toxique ne s’améliorera pas. Tout n’est qu’illusion, corruption et éternel recommencement, traduit par la réplique nietzschéenne de Rust Cohle : “Time is a flat circle.” En perdant leur moralité, leur but futur et intrinsèquement le sens de la vie, les personnages de True Detective deviennent une coquille vide. Une transformation symbolisée par le générique de la saison 1, où les personnages apparaissent de manière transparente, pervertis par l’environnement malsain qui les entoure.
Au fil de cette analyse fort pertinente et intéressante, on revisite la noirceur palpable d’une série dont le sous-contexte et les propos philosophiques portent bien au-delà d’un simple drame criminel. Malgré leurs vices et leurs défauts, Cohle et Marty sont au final deux protagonistes auquel le spectateur peut s’identifier. Si True Detective met en scène la lente mais inévitable extinction de l’humanité, elle prouve en revanche que les séries ne se sont jamais aussi bien portées que depuis le début des années 2010.
Publicité