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#1. Sharp Objects
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Dans la droite lignée des œuvres féministes qui ont émaillé l’année 2017, la mini-série addictive de HBO, Sharp Objects, nous a accompagné·e·s tout l’été, nous plongeant dans son ambiance à la fois moite, malaisante et fascinante. Amy Adams, Patricia Clarkson et le reste du cast féminin brillent dans cette adaptation réussie du roman éponyme de Gillian Flynn, mise en image par le surdoué Jean-Marc Vallée. On ressort secoué·e·s de cette exploration viscérale de la violence des femmes, subies et qu’elles se font subir. Et ce final. (MO)
La mini-série Sharp Objects est disponible sur OCS.
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#2. The Haunting of Hill House
Dans une rentrée sérielle où fourmillaient les productions horrifiques, Mike Flanagan, expert du genre au cinéma, est parvenu à proposer l’expérience la plus immersive et bouleversante de l’année. Acting poignant, scénario à rebondissements, équilibre parfait entre émoi et épouvante, mise en scène virtuose et souci du détail (big up aux fantômes dissimulés dans les plans)… En dix épisodes, le cinéaste américain coche toutes les cases du chef-d’œuvre, si bien qu’il en devient difficile de faire ses adieux à la famille Crain et chasser définitivement de notre esprit les âmes damnées du manoir Hill. (AD)
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La première saison de The Haunting of Hill House est disponible en intégralité sur Netflix.
#3. Impulse
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Cette année, Netflix et Hulu, à savoir les rivaux ultimes du streaming américain, ont dû composer avec l’arrivée de YouTube Premium dans le game. Et c’est un tour de force pour la plateforme qui s’est imposée tout de go avec la (trop) confidentielle Impulse. Vendue comme un spin-off de Jumper – le film de science-fiction porté par Hayden Christensen –, la série a su montrer qu’elle était bien plus que ça, s’imposant comme un slow burner poignant, entre série d’action et teen drama existentiel. En prime, elle s’est distinguée par son traitement subtil du viol et de ses conséquences, en grande partie grâce au jeu de Maddie Hasson. (FQ)
La première saison d’Impulse est disponible sur YouTube Premium à l’international.
#4. Westworld, saison 2
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Lisa Joy et Jonathan Nolan, créateurs et showrunners de l’œuvre sérielle la plus ambitieuse de la décennie, avaient un insurmontable défi à relever en saison 2 : surprendre les fans de Westworld après une première saison sinueuse et captivante. Pari relevé pour le couple de scénaristes, qui approfondit la mythologie de leur bébé tout en nous retournant le cerveau à coups de twists vénères tous les deux épisodes. Du très grand spectacle, sublimé par une mise en scène inspirée qui confirme le retour en forme de la série high concept sur nos écrans. (AD)
La saison 2 de Westworld est disponible en intégralité sur OCS Go.
#5. Killing Eve
La série la plus divertissante et la plus addictive de l’année. On est tombé·e·s sous le charme de la tueuse à gage Villanelle (Jodie Comer) aussi vite que la toute aussi fascinante Eve Polastri (Sandra Oh), et de cette série, signée Phoebe Waller-Bridge. La créatrice de Fleabag n’a pas son pareil pour dépoussiérer les codes du thriller, apporter sa reconnaissable touche d’humour noir, sans oublier de surprendre son public par des twists imprévisibles. Vite, la suite ! (MO)
La saison 1 de Killing Eve est disponible sur Canal+ à la demande.
#6. The Handmaid’s Tale, saison 2
Que celle qui n’a pas eu des crampes au bide et une envie de tout faire péter en voyant l’insoutenable première séquence de cette nouvelle saison nous jette le premier tampon usager. Oui, The Handmaid’s Tale fait mal. Toujours. Encore plus depuis #MeToo. Et cette deuxième salve d’épisodes qui s’émancipe du roman de Margaret Atwood n’a fait que le confirmer. On ne ressort jamais indemne de Gilead. (DR)
Les deux premières saisons de The Handmaid’s Tale sont disponibles sur OCS Go.
#7. Kidding
On attendait beaucoup du retour du tandem Jim Carrey-Michel Gondry et Kidding n’a pas déçu. Cette série tragicomique, merveilleusement bien filmée, s’inscrit dans la tendance sérielle de cette rentrée, à savoir disséquer le deuil et ses conséquences. L’acteur quinquagénaire livre une partition bouleversante, entre chants de comptines enfantines sur l’enterrement et animation de spectacles de marionnettes émouvants. (AD)
En France, la première saison de Kidding a été diffusée sur Canal+.
#8. GLOW, saison 2
La team badass et pailletée de GLOW revient plus en forme que jamais dans cette saison 2, qui s’attaque notamment aux inégalités de traitement entre hommes et femmes sur le lieu de travail à travers le personnage de Debbie, qui devra jouer sérieusement des coudes et esquiver les harceleurs sexuels pour s’imposer comme une productrice crédible. Tout en restant une comédie irrésistible, GLOW continue de délivrer un message d’empowerment qui fait du bien. Woke, la série n’oublie pas non plus d’apporter une vraie dimension sociologique à ses personnages, comme à celui de Tammé, confrontée à des difficultés spécifiques en tant que femme noire. #Intersectionnalité. (MO)
Les deux saisons de GLOW sont dispos sur Netflix.
#9. Homecoming
Sam Esmail et Julia Roberts forment le duo artistique inattendu et gagnant de cette année avec cette série adaptée du podcast américain éponyme d’Eli Horowitz et Micah Bloomberg. Comment ne pas être happé par la mise en scène du control freak Sam Esmail, au service de l’histoire et de ses interprètes, impeccables ? On pourra reprocher à Homecoming une certaine froideur qui tient l’émotion à distance. Elle n’en reste pas moins un exercice de style bluffant et référencé au ciné des 70’s, qui vous laissera plus parano que jamais. (MO)
La saison 1 de Homecoming est dispo sur Amazon.
#10. Pose, saison 1
Ceci est une révolution. Un phare dans la nuit que fut cette année 2018 dans l’Amérique de Trump. Pendant que le bouffon orange s’acoquine avec l’alt-right, et propose d’effacer purement et simplement la transidentité, une série comme Pose a vu le jour. Créée par Steven Canals et produite par Ryan Murphy, elle a offert une plateforme incroyable aux personnes transgenres en racontant leurs histoires. Le décor historique, celui de la culture ballroom de la fin des années 80 et de l’épidémie de SIDA qui l’accompagne, devient alors un merveilleux écrin pour partager la vie de ces artistes performers. Un vrai coup de cœur.
La saison 1 de Pose est disponible sur MyCanal
#11. Atypical, saison 2
Dans le sillage d’une première saison brillante de sensibilité, Atypical a continué sur sa lancée grâce à un saison 2 un cran supérieure qualitativement parlant. Les péripéties de Sam, jeune autiste en pleine puberté, nous ont aussi bien fait rire que bouleversé·e·s, mais ce n’était rien en comparaison à Casey. Car oui, ce deuxième round a fait la part belle à la sœur aînée de Sam, toujours aussi bien interprétée par Bridgette Lundy-Paine, excellente en adolescente en proie à une sérieuse crise identitaire. Crédible et bienveillante au possible, Atypical est la solution idéale pour regagner foi en l’humanité. Oui, rien que ça. (FQ)
La seconde saison d’Atypical est disponible en intégralité sur Netflix.
#12. Les Nouvelles Aventures de Sabrina
Cheffe de file du retour en grâce de la figure de la sorcière, cette réinvention du personnage de Sabrina, née chez l’éditeur Archie Comics en 1962, est une vraie réussite. Si le réalisateur a légèrement abusé des effets de flou, on est vite tombé·e·s sous le charme des personnages et de l’ambiance de la série, qui ravive nos meilleurs souvenirs de Harry Potter et Buffy. Tout n’est pas parfait – le love interest de Sabrina nous donne envie de dormir quand Angel aurait réveillé les mort·e·s – mais les aventures fantastiques et horrifiques des Spellman nous ont définitivement conquis·es. (MO)
La pemière saison des Nouvelles Aventures de Sabrina est dispo sur Netflix.
#13. Atlanta, saison 2
D’une série tragicomique sur des rappeurs paumés du sud-est des États-Unis, Donald Glover a fait une chronique à sketchs politique et sociale. Avec cette deuxième saison, le emcee médiatisé sous le nom de Childish Gambino confirme son statut de scénariste à la plume sincère et poétique. Pour couronner le tout, c’est un acteur métamorphe capable de se blanchir le visage pour repousser les limites du politiquement correct. Roi du malaise intelligent et des dialogues percutants grâce au talent de ses comédiens, Lakeith “Darius” Stanfield en tête, Donald Glover montre une nouvelle fois qui est le patron des dramédies contemporaines. (AD)
En France, Atlanta est diffusée sur OCS.
#14. Sorry For Your Loss
Elizabeth Olsen est bouleversante d’humanité dans cette surprise signée Kit Steinkellner, diffusée sur Facebook Watch. Elle se glisse dans la peau d’une jeune veuve qui tente de se reconstruire après la mort de son mari, aidée par sa sœur (Kelly Marie Tran) et sa mère (Janet McTeer). L’histoire aurait pu tourner au pathos insupportable, il n’en est rien. Les interprètes sont au diapason d’une réalisation naturaliste et d’une écriture subtile, qui évite les clichés et suit au plus près les émotions de son héroïne et de ses proches. Oui, vous verserez des larmes, mais elles ne vous auront pas été arrachées par de grosses ficelles. (MO)
Sorry For Your Loss est disponible sur Facebook Watch.
#15. Dear White People, saison 2
La série la plus woke de Netflix revient dans une saison 2 toujours plus drôle, divertissante et sacrément intelligente. Justin Simien s’attaque entre autres à la puissance de nocivité des trolls sur les réseaux sociaux, au stress post-traumatique de Reggie, ou encore au complexe de white savior de Gabe. Dear White People réussit au passage à réduire à néant les anti-politiquement correct, tenanciers du fameux “on ne peut plus rire de rien”. On ne peut plus faire de “blagues” racistes ou sexistes, mais on peut utiliser l’humour pour réfléchir sur la société dans laquelle on vit, et sur nos propres préjugés. C’est ce que fait DWP, qui, telle une funambule, tacle avec humour les stéréotypes dont font l’objet les hommes et femmes noir·e·s, sans pour autant rendre ses personnages binaires ou parfaits. (MO)
Les deux saisons de Dear white people sont disponibles sur Netflix.
#16. Big Mouth, saison 2
À l’heure où des productions comme Rick and Morty existent, il devient difficile de concevoir des séries animées aussi audacieuses que franchement barrées. Et pourtant, Big Mouth a déboulé, avec son ton frais et son concept original : incarner la puberté, le fameux âge ingrat, avec des grosses créatures poilues et libidineuses au max. En saison 2, l’humour était toujours là mais une profondeur inattendue s’est ajoutée, alors même que la série étendait son panel de thématiques en parlant autant de dépression que de bisexualité. Aussi improbable que cela puisse paraître, Big Mouth est l’une des séries les plus pertinentes du cru 2018. (FQ)
La seconde saison de Big Mouth est disponible sur Netflix à l’international.
#17. Hippocrate
Grey’s Anatomy a beau être vendue depuis ses débuts comme une série médicale, celle-ci est devenue plus un soap qu’autre chose. Ce constat se renforce lorsque l’on tombe sur Hippocrate, qui joue la carte du réalisme à toute épreuve. Avec une esthétique froide qui colle au côté aseptisé du milieu hospitalier, cette série made in France est une véritable réussite, pouvant aisément faire concurrence à ses homologues américains. En adaptant son propre long-métrage éponyme, Thomas Lilti a fait fort, à tel point qu’on espère le recroiser au plus tôt dans le monde sériel. (FQ)
La première saison d’Hippocrate est disponible sur Canal+.
#18. The Bisexual
Nouvelle venue dans le monde des séries, la cinéaste Desiree Akhavan emprunte la même voie que Lena Dunham en son temps, s’inspirant en bonne partie de sa vie (parce qu’on parle très bien de ce qu’on connaît) pour nous plonger dans celle de son alter ego fictif, Leila, trentenaire londonienne qui va explorer sa sexualité après une rupture douloureuse avec sa partenaire de dix ans, Sadie. Cette dramédie intimiste a le grand mérite de parler d’un des derniers tabous queer : les bisexuelles. D’abord parce que, du coup, elle peuvent être rejetées autant par les hétéros que par les lesbiennes, mais aussi parce qu’à une époque où l’on tente d’abolir le genre, les personnes bisexuelles sont presque anachroniques. Et pourtant, elles existent, elles galèrent et elles sont l’objet de stéréotypes pénibles, nous dit au passage The Bisexual. (MO)
La première saison de The Bisexual est dispo sur Canal+ à la demande.
#19. Dietland
Dire que l’annulation de Dietland nous reste en travers la gorge serait un euphémisme. La plume acérée de Marti Noxon (qui adapte ici le roman de Sarai Walker) tranche dans le vif. De mémoire de sériephile, on n’avait jamais vu ça. Plum est une femme en colère et la caméra se pose sur son corps gros, tantôt avec bienveillance, tantôt avec cruauté, au gré des états d’âme de cette héroïne, qui rejoint un clan de féministes semant la terreur parmi les hommes accusés d’agressions sexuelles. Même si elle n’a qu’une seule saison, c’est un must see absolu ! (DR)
L’unique saison de Dietland est disponible sur Amazon Prime Video.
#20. The Terror
Quand deux navires de la Royal Navy se retrouvent piégés par les glaces hivernales de l’océan Arctique, l’horreur survient là où on ne l’attend pas, surtout quand une créature mystérieuse rôde dans la brume. Dans cette production léchée de Ridley Scott, adaptée d’un roman de Dan Simmons, le froid et la solitude se resserrent jusqu’à l’étouffement sur ces hommes naufragés en proie à la famine, aux maladies et à l’insubordination. On a rarement vu une série de reconstitution qui convoque aussi bien masculinité toxique et cinéma de genre. (AD)
La première saison de The Terror est disponible en intégralité sur Amazon Prime Vidéo.
#21. Narcos: Mexico
Pari risqué mais pari remporté haut la main pour Eric Newman, le showrunner de ce spin-off de Narcos, qui se déroule au Mexique, au début des années 1980, et nous narre la montée en puissance du cartel de Guadalajara et de son fondateur, Félix Gallardo (Diego Luna, parfait). Tout en conservant ce qui a fait le succès de la franchise – des images d’archives, une voix off cool et pédagogique, un jeu du chat et de la souris entre flics et trafiquants –, cette version Mexico parvient à nous tenir en haleine et à faire le pont avec la série mère. Une variation réussie sur le même thème. (MO)
La première saison de Narcos: Mexico est sur Netflix.
#22. Maniac
Cette mini-série, créée par Patrick Somerville et entièrement réalisée par Cary Joji Fukunaga, ne se regarde pas, elle se vit. OK, dit comme ça, c’est un peu ronflant, mais faites-nous confiance : Maniac, c’est une expérience à mi-chemin entre Eternal Sunshine of the Spotless Mind et Legion, dans laquelle deux personnes un peu paumées remontent le fil d’Ariane dans le labyrinthe de leurs maladies mentales respectives. Une vraie curiosité à découvrir d’urgence. (DR)
Les dix épisodes de Maniac sont disponibles sur Netflix.
#23. L’Amie prodigieuse
Mine de rien, plus les années passent, plus les Italiens commencent à peser dans le game. Après Gomorra, qui n’a pas eu de mal pour s’exporter, la Botte nous gâte avec L’Amie prodigieuse, adaptée du best-seller du même nom par Elena Ferrante. L’histoire de deux amies, liées depuis l’enfance, qui grandissent côte à côte dans un quartier défavorisé de la région napolitaine. Premier opus d’une tétralogie, cette mini-série coproduite par la RAI et HBO brille dans sa façon de représenter l’amitié féminine, entre soutien inconditionnel et rivalité sous-jacente, sur fond de lutte des classes. (FQ)
La première saison de L’Amie prodigieuse est disponible en France sur Canal+.
#24. Trust
Pour son retour dans le monde des séries, Danny Boyle rejoue l’enlèvement du neveu de J. Paul Getty, magnat du pétrole dans les années 1970. Habité, Donald Sutherland brille dans ce rôle de patriarche exécrable et narcissique, tandis que la mise en scène pop et acidulée du réalisateur de Slumdog Millionaire bouscule les codes du period drama. Trust est une fresque rock’n’roll captivante et pleine de belles idées, dont le retour touchant de Brendan Fraser en cow-boy méta. Confidentielle mais immanquable pour les amateurs du style Boyle, au meilleur de sa forme. (AD)
En France, Trust est diffusée sur Canal+.
#25. Dix Pour Cent, saison 3
La team de l’agence ASK revient gérer une nouvelle flopée de stars attachantes mais pas toujours faciles à satisfaire dans cette saison 3, qui est aussi la dernière de la créatrice et showrunneuse Fanny Herrero. Elle en profite pour rectifier le tir après une saison 2 où on lui a reproché de faire coucher son héroïne lesbienne, Andrea, avec un homme, son boss, Hicham. Cette fois, la scénariste s’attaque avec force au sujet de l’homoparentalité. Et si certains épisodes, comme celui avec Gérard Darmon, restent plus anecdotiques, d’autres avec Isabelle Huppert, Jean Dujardin ou Béatrice Dalle sont au contraire des plus savoureux. Cette saison 3, globalement très réussie, se termine en apothéose. (MO)
Dix pour cent est diffusée sur France 2, et disponible sur Netflix.
#26. The Good Place, saison 3
Normalement, si vous en êtes là, c’est que The Good Place vous a déjà conquis·e. En fin de saison 2, elle répétait la prouesse de remettre les compteurs à zéro. Tout son concept faisait, pensait-on, table rase. Comment l’humour farfelu de la série allait-il survivre à ce retour à la normale ? C’était sans compter sur ce génie de Michael Schur, le showrunner, qui n’a de cesse de réinventer son bébé sans jamais le trahir. Les règles du jeu changent, mais l’essence de The Good Place demeure. Quelle que soit la configuration (Bad Place, fausse Good Place, la Terre, etc.), Eleanor, Chidi, Jason, Tahani, Janet et Michael font de chaque épisode un don du ciel. (DR)
La saison 3 de The Good Place, en cours de diffusion sur NBC, est disponible chez nous sur Netflix.
#27. Le Bureau des légendes, saison 4
L’impeccable série ultra-documentée d’Éric Rochant revient dans une saison 4 qui s’intéresse au cyberespionnage en Russie. Pendant ce temps, la team du Bureau des légendes, menée par une Marie-Jeanne toujours aussi badass, tente de recoller les morceaux, de retrouver Malotru et de survivre à un inquisiteur des temps modernes, incarné par le nouveau venu Mathieu Amalric. On peut se lasser de la recette LBDL, désormais bien connue, mais force est de constater que la série reste un must français, dont la qualité ne faiblit pas de saison en saison. (MO)
La saison 4 du BDL est diffusée sur Canal+ et dispo sur Canal+ à la demande.
#28. The Sinner, saison 2
Exit l’excellente Jessica Biel (qui reste, cela dit, toujours productrice exécutive), place au talent brut de Carrie Coon. L’actrice américaine, repérée dans Fargo et The Leftovers, porte la saison 2 de The Sinner au côté d’un Bill Pullman toujours impeccable dans la peau du détective Ambrose. Avec son ambiance morbide et ses intrigues paranoïaques, l’anthologie d’USA Network s’impose comme le meilleur thriller crado en attendant le retour de True Detective. (AD)
La saison 2 de The Sinner arrivera prochainement sur Netflix.
#29. Vida
Plus confidentielle, tu meurs. Et pourtant ! Diffusée au printemps dernier et seulement composée de six épisodes d’une demi-heure, Vida retrace les destins croisés de deux sœurs, Emma et Lyn, contraintes de rentrer au bercail après la mort inattendue de leur mère. En un temps record, cette petite série réussit à se frotter à des thématiques plurielles, comme la gentrification ou le féminisme, tout en révolutionnant gentiment la manière dont on représente le sexe sur le petit écran. Et ça, c’est déjà pas mal. (FQ)
La première saison de Vida est diffusée sur Starz aux États-Unis, et reste inédite en France.
#30. Love, saison 3
L’improbable love story, pas exempte de stéréotypes (Mickey est canon, Gus beaucoup moins, et ça marche toujours dans ce sens à Hollywood, on nous raconte encore la vie des Blancs…), entre les deux trentenaires paumés a touché à sa fin dans une saison 3 lumineuse, où l’on mesure le chemin parcouru depuis les débuts. Finalement, Love nous dit que construire un amour est chaotique et vous transforme, parfois pour le pire… Mais quand c’est pour le meilleur, l’aventure est belle et vous en sortirez grandi·e, quelle qu’en soit l’issue. (MO)
Les trois saisons de Love sont sur Netflix.
#31. BoJack Horseman, saison 5
On va finir par manquer de superlatifs, à chaque nouvelle saison, pour décrire tout le bien qu’on pense de cette série. BoJack Horseman, c’est une constance dans le génie qui frise l’insolence. Et même après plus de quatre ans, elle ne se repose jamais sur ses lauriers et expérimente sans cesse de nouvelles formes narratives. Le “bottle episode”, l’un des gros points forts de chaque saison, a encore marqué le coup cette année avec “Free Churro”, prouvant une fois de plus que BoJack Horseman s’élève au-dessus de cette masse informe qu’est la Peak TV. (DR)
Les cinq saisons de BoJack Horseman sont disponibles sur Netflix.
#32. Insecure, saison 3
Depuis son lancement en 2016, la pépite d’Issa Rae, l’une des rares showrunneuses afro-américaines, ne semble commettre aucun faux pas. Sans jamais tomber dans des intrigues poussives, elle explore avec une étonnante clarté la complexité des relations amoureuses à l’ère des réseaux sociaux et autres applications de rencontres. Plus que les précédentes, cette troisième cuvée contenait son lot de passages juste hilarants, sans pour autant perdre en pertinence. Car si les héroïnes sont des femmes noires et métisses, leurs mésaventures sont étonnamment universelles. Le seul bémol ? Huit épisodes, c’est trop peu. (FQ)
La troisième saison d’Insecure est disponible sur OCS à la demande.
#33. The First
Après House of Cards, Beau Willimon s’intéresse à la conquête martienne, mais en gardant les pieds sur terre. Dans cette vraie fausse série SF qui marche sur les plates-bandes d’un drame intimiste type The Leftovers, le showrunner américain plonge dans l’intimité des astronautes et de leur famille endeuillée. Plans étirés, photographie automnale, bande-son aérienne… The First est une belle série, mélancolique et portée par des acteurs bouleversants, Sean Penn et Natascha McElhone en tête. Vivement la saison 2 sur la planète rouge. (AD)
La première saison de The First est disponible en intégralité sur OCS Go.
#34. Better Call Saul, saison 4
Vince Gilligan poursuit son étude psychologique à la loupe de la transformation de Jimmy McGill, loser attachant qui entretient une relation nocive avec son frère, et qui va peu à peu se transformer en Saul Goodman, avocat dénué de tout sens moral et prêt à tout pour de la thune. Cette saison 4 prend son temps pour observer ce changement de personnalité, qui s’explique par une succession de moments et de vexations. À la fin, il le dit lui-même à Kim : “It’s all good man.” Le compte à rebours avec la timeline de Breaking Bad est entamé. Vivement la saison 5. (MO)
Better Call Saul est disponible sur Netflix.
#35. Castlevania, saison 2
Une bonne adaptation d’une saga vidéoludique est tellement rare qu’il faut en profiter. Après une première saison convaincante mais trop courte (seulement 4 épisodes), Trevor, Sypha et Alucard reprennent leur combat contre Dracula et ses légions de vampires. Le road-trip de la clique à travers les terres wallachiennes propose toujours des paysages à couper le souffle, saupoudrés d’une intrigue politique et contemporaine dont seul Warren Ellis, fabuleux auteur de comics au scénario complexe, a le secret. Un des meilleurs animes sur Netflix, tout simplement. (AD)
En France, la saison 2 de Castlevania est disponible en intégralité sur Netflix.
#36. The Marvelous Mrs. Maisel, saison 2
L’incroyable Rachel Brosnahan est de retour dans le rôle de Mrs. Maisel, jeune femme fraîchement séparée de son mari, qui se découvre un talent certain pour le stand-up. Le tout au cœur des années 1950. Cette saison 2, plus pétillante que jamais, étend l’univers de notre apprentie humoriste, qui se produit de Paris aux Catskills et prend confiance en elle, professionnellement mais aussi face à sa famille. On ne se lasse pas de ce mélange de fun, de dialogues mitraillette concoctés par Amy-Sherman Palladino et de messages empowering jamais ronflants. Mrs. Maisel est définitivement merveilleuse. (MO)
La saison 2 de Mrs Maisel est dispo sur Amazon.
#37. Daredevil, saison 3
Annulée à la suite d’un imbroglio politico-financier entre Netflix, Marvel et Disney, Daredevil aura au moins le mérite de s’arrêter à sa meilleure saison. Retour aux sources pour Matt Murdock, qui embrasse sa part d’ombre lorsque Wilson Fisk sort de prison. Avec ses méchants charismatiques et glaçants (Vincent D’Onofrio, toujours aussi impressionnant, et Wilson Bethel, habité dans la peau du psychopathe Bullseye), Daredevil conclue l’arc de rédemption de son justicier dans les règles de l’art : tourments intérieurs, quête sacrificielle et traditionnelle scène de baston (un plan-séquence de 11 minutes !) dans un couloir viennent conclure la meilleure série Marvel de l’histoire. (AD)
Les trois saisons de Daredevil sont disponibles en intégralité sur Netflix.
#38. Casual, saison 4
C’est avec une pointe de tristesse que l’on a dit au revoir à l’une des meilleures dramédies récentes, qui a su dépeindre avec acuité le dating au temps des algorithmes. On se consolera en se réjouissant qu’elle ait réussi sa sortie de piste dans une excellente saison 4, qui raconte une dernière fois l’amour, parfois nocif, parfois salvateur, que se portent Alex, Laura et Val, trio familial aussi dysfonctionnel qu’attachant. (MO)
Casual est disponible su Amazon Prime Video.
#39. The Good Fight, saison 2
Cette série est une ode à la magnificence de Christine Baranski. En saison 2, le flegme légendaire de Diane Lockhart commence à se fissurer, et notre reine du barreau ne tarde pas à péter un câble. Rien que pour ça, ça mérite le détour. Il faut dire que tout le monde est sous tension depuis que les avocats de Chicago commencent à tomber comme des mouches. L’écriture de The Good Fight atteint des sommets en cette saison 2, plus virtuose que jamais, et la mise en scène est à la hauteur de l’écriture : c’est de la dentelle. (DR)
The Good Fight est diffusée sur la plateforme CBS All Access aux États-Unis, et les deux premières saisons sont disponibles sur Amazon Prime Vidéo en France.
#40. A Million Little Things
Une bande de potes trentenaires secoués par le suicide de l’un d’entre eux : tel est le pitch sans grande envergure d’A Million Little Things. Sans se reposer sur un concept fort et novateur, la série s’impose comme un drame sans concession. Bien que ses intrigues croisées puissent être un tantinet démoralisantes (dépression, cancer et j’en passe), on tient ici une œuvre sincère, avec beaucoup de cœur et qui n’a absolument rien à envier à This Is Us à qui elle est souvent comparée (à tort). (FQ)
La première saison d’A Million Little Things est diffusée sur ABC aux US, et reste inédite en France.
#41. Le Seigneur de Bombay
Pour sa première production originale indienne, Netflix nous plonge dans les rues étouffantes et sordides de l’ancienne Mumbai. Les réalisateurs Anurag Kashyap et Vikramaditya Motwane mettent en scène, avec un sens esthétique certain du thriller conspirationniste et une photo glauque au possible, une course-poursuite apocalyptique entre le fantôme d’un baron du crime et un flic cynique qui n’a plus rien à perdre dans cette mégalopole aspirant l’âme de ses habitants. Surprenant et envoûtant. (AD)
La première saison du Seigneur de Bombay est disponible en intégralité sur Netflix.
#42. One Day at a Time, saison 2
Si on nous avait dit, au moment où Netflix a rebooté cette série culte des années 1970-1980, qu’on chialerait autant devant une sitcom… Le fait est que One Day at a Time, avec les ressorts les plus classiques du genre, parvient à faire vivre ses personnages au-delà de l’écran : ils sont dans nos cœurs. On se prend rapidement d’affection pour cette famille d’immigré·e·s cubain·e·s. Trois générations sous le même toit qui partagent avec nous leurs fous rires, leurs moments de tendresse, leurs engueulades, tout en abordant des sujets aussi variés que d’actualité, comme le coming out, le dur retour à la vie civile des vétérans, les problèmes de carte de séjour… Un vrai régal. Et cette saison 2 était un véritable ascenseur émotionnel. (DR)
Les deux premières saisons de One Day at a Time sont disponibles sur Netflix. La saison 3, quant à elle, débarque le 8 février.
#43. Preacher, saison 3
Sauf si on a lu les comics, on ne sait jamais vraiment où va nous mener Preacher. C’est sans doute ce qui est le plus déstabilisant avec cette série : sa fascination pour le chaos. Cette saison 3, qui nous emmène à la Nouvelle-Orléans et dans les tréfonds du bayou, ne s’interdit rien. Si on regrette au départ que notre trio d’enfer, Jesse, Cassidy et Tulip, passe une partie de son temps séparé, on se réconcilie assez rapidement avec ce schéma. C’est surtout la fantaisie blasphématoire de Preacher qu’on apprécie. Comparer des soldats de Dieu au nazisme, il fallait oser ! Mais le mauvais goût est le cadet des soucis de la série. Le voyage en terre cajun n’en est que plus jouissif. (DR)
La saison 3 de Preacher est disponible sur OCS Go.
#44. Trial & Error, saison 2
Il y a de fortes chances que vous soyez passé·e à côté de cette petite merveille de comédie filmée façon “mockumentary”. On ne vous en veut pas, il faut dire qu’elle a été diffusée un peu en douce sur Canal+ Séries. La saison 1 parodiait la célèbre affaire qui était au centre de la mini-série documentaire de Jean-Xavier de Lestrade, The Staircase. La saison 2 est quant à elle un hommage plus large au genre du “true crime”. Et cette fois-ci, la meurtrière présumée qu’il faut défendre à tout prix n’est autre que Lavinia Peck-Foster, la première dame d’East Peck, une vraie célébrité locale. Au-delà de la fantaisie des personnages, tous plus attachants et drôles les uns que les autres, c’est surtout l’interprétation de la pétillante Kristin Chenoweth qui rend le tout absolument irrésistible. (DR)
En attendant la deuxième, la première saison 1 de Trial & Error est disponible à la demande sur MyCanal.
#45. Patrick Melrose
Patrick Melrose est un aristo britannique moderne qui a un gros problème d’addiction aux drogues. Patrick est aussi solitaire, imprévisible, sociopathe sur les bords et complètement paumé dans sa vie personnelle et professionnelle. Mais surtout, Patrick a un rapport conflictuel avec ses parents et a vécu une expérience traumatisante pendant son enfance… La mini-série de Showtime est un drame tragicomique sublimé par la partition exquise de Benedict Cumberbatch. Vous allez rire avec Patrick, oh oui, mais vous allez aussi pleurer aux moments où vous vous y attendiez le moins. (AD)
En France, la mini-série Patrick Melrose reste inédite.
#46. Lodge 49
Exercice difficile que d’écrire une série sur l’après-crise de 2007 et la classe populaire californienne. Et pourtant, grâce à des dialogues inspirés, des comédiens attachants (Wyatt Russell, Brent Jennings et Sonya Cassidy pour le trio de tête) et des vibes certaines de la mésestimée John from Cincinnati de David Milch, Lodge 49 parvient à nous émouvoir et à nous séduire avec son pitch absurde. Paradoxalement, c’est grâce à des saynètes néoréalistes que Jim Gavin nous rappelle que, si la bourse ne s’est pas effondrée lors de la crise des Subprimes, le monde a radicalement changé pour une grande partie des Américains plus modestes et aujourd’hui oubliés. (AD)
La première saison de Lodge 49 reste inédite en France.
#47. Snowfall, saison 2
Sorte de Narcos transposée dans le Los Angeles des années 1980, Snowfall poursuit son récit haletant et violent sur l’explosion du trafic de cocaïne aux États-Unis. En saison 2, le triptyque accélère le rythme en croisant les chemins minés de Franklin, Teddy et du couple Gustavo/Lucia. La série gagne en intensité en évitant de se perdre dans des sous-intrigues hasardeuses et profite toujours d’un casting jeune mais excellent pour rendre réaliste cette descente aux enfers reconstituée. L’âme du cultissime Boyz N the Hood plane de plus en plus sur Snowfall. (AD)
En France, la saison 2 de Snowfall a été diffusée sur Canal+.
#48. Channel Zero, saison 4
Nommé The Dream Door, ce dernier volet de l’anthologie horrifique de Nick Antosca suit le destin funeste de Jillian et Tom, de jeunes mariés qui découvrent une porte étrange dans le sous-sol de leur domicile. Les secrets terribles qu’ils s’étaient mutuellement cachés jusqu’alors risquent de venir troubler leur quotidien, et il se pourrait bien que cette porte – ou ce qu’il se cache derrière – en soit la cause. Channel Zero continue de réinventer le genre. Toujours à mi-chemin entre le profond malaise, l’horreur absolue et la poésie, cette saison 4 s’empare du mythe du Golem pour en faire un objet d’effroi, une œuvre d’art, voire un allié… On ne ressort jamais indemne de ce cauchemar. (DR)
En France, Channel Zero est diffusée sur Syfy.
#49. Forever
Débarquée en catimini sur la plateforme dédiée d’Amazon, cette petite série confidentielle est sans conteste l’une des plus novatrices de cette année, ne serait-ce que par son concept. Sans dévoiler son twist décisif, qui intervient dès la fin du premier épisode, Forever peut rivaliser avec The Good Place au rayon des pitchs les plus improbables des séries. Habituée du Saturday Night Live et humoriste hors pair, l’excellente Maya Rudolph montre ici l’étendue de son jeu d’actrice tout en subtilité dans cette dramédie mesurée et existentielle. (FQ)
La première saison de Forever est disponible sur Amazon Prime Video.
#50. She-Ra et les princesses au pouvoir
Retomber en enfance, parfois, ça fait du bien. Et ce fut le cas en 2018 grâce à She-Ra et les princesses au pouvoir, un reboot de la série animée des 80’s. Dès le pilote, on se retrouve immergés dans un univers de heroic fantasy édulcoré où Adora, une jeune soldate, met la main sur une épée miraculeuse qui lui confère des pouvoirs. Elle devient ainsi She-Ra, une figure mythique chargée de faire régner la paix sur le territoire d’Etheria. A priori, rien de nouveau sous le soleil, si ce n’est qu’on tient là une série d’animation particulièrement moderne et féministe qui fait la part belle à la diversité. (FQ)
La première saison de She-Ra et les princesses au pouvoir est disponible sur Netflix.
#50 bis. Les Engagés, saison 2
Suite à une première saison des plus efficaces, la websérie injustement sous-estimée de Sullivan Le Postec s’est octroyé un come-back remarqué en 2018. Bien qu’elle soit un peu fouillis, avec un grand nombre d’intrigues entremêlées, compactées en une durée trop minime, cette saison 2 des Engagés est importante de par sa symbolique. Rarement, en France, a-t-on vu une série d’une telle envergure s’attaquer à une foultitude de thématiques peu abordées comme la transidentité, les violences conjugales ou encore le combat des migrant·e·s homosexuel·le·s. Une série avec du cœur sur laquelle beaucoup devraient prendre exemple. (FQ)
La deuxième saison des Engagés est disponible sur Studio 4.
Cet incroyable Top 50 bis a été rédigé par l’ensemble de la rédaction de Biiinge, qui se compose de Marion Olité, Adrien Delage, Delphine Rivet et Florian Ques.