#5. Jericho
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Entre Scream et Riverdale, le charmant Skeet Ulrich a roulé sa bosse sur le petit écran. En 2006 notamment, on l’a vu dans une série catastrophe aujourd’hui oubliée mais symbolique de la peur de l’imprévu et d’une menace extérieure à l’époque : Jericho. Dans ce drame post-apocalyptique, les États-Unis sont frappés par une explosion nucléaire dévastatrice qui a rasé la moitié du continent. Au Kansas, les habitants de Jericho, une petite ville de 5 000 habitants, sont épargnés mais ses résidents sont plongés dans le noir et bientôt coupés du monde. Alors que l’hiver pointe le bout de ses flocons, ils vont devoir survivre sans se douter qu’une nouvelle menace liée à des impulsions électromagnétiques s’apprête à frapper.
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Comme toute série catastrophe, le concept de Jericho a vu le jour en réponse à un véritable cataclysme de notre civilisation. Les créateurs du show ont ainsi été marqués par les attentats du 11-Septembre et l’ouragan Katrina, avec la volonté de montrer les conséquences d’un tel traumatisme sur les spectateur·ice·s de la tragédie et non ses survivant·e·s. En découle une série très, sûrement trop patriotique, mais qui fut une des premières à parler des attentats hors du genre procedural, et qui est devenue très populaire sur la Toile et les forums de fans en donnant lieu à des spin-off approfondissant sa mythologie. Une idée novatrice, qu’une certaine Lost reprendra quelques années plus tard avec ses webisodes ou Missing Pieces en 2007.
Indisponible en France.
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#4. The 100
On a parfois tendance à l’oublier tant la série a été saturée par des dramas internes et externes pendant sept saisons, mais The 100 évoquait à l’origine les ravages du nucléaire sur notre planète Terre. Le show débute dans l’espace car un holocauste nucléaire a rendu le Globe invivable. C’est d’ailleurs pour cette raison que Clarke et ses camarades (mineurs et considérés comme délinquants) sont envoyés comme des pions sacrificiels sur une terre corrompue, dans le but de calculer les chances de survie de l’humanité. Si la nature a repris ses droits, la série de Jason Rothenberg évoque à plusieurs reprises les contaminations et mutations provoquées par la radioactivité, notamment sur la biosphère et les animaux.
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Il est intéressant de noter que le concept de The 100 mélange deux hautes technologies potentiellement dangereuses (et qui font les beaux jours de la SF depuis des décennies) : le nucléaire et l’intelligence artificielle. On apprend ainsi que l’apocalypse a été provoquée par A.L.I.E., une IA qui s’est rebellée contre les humains et a finalement retourné les ogives contre ses créateurs. Lors de leur descente sur Terre, les 100 découvrent alors une Terre changée, avec un taux de radiations élevé, une météo complètement instable et des peuples transformés par les nucléides. Une apocalypse fictive mais finalement pas si éloignée de la réalité si l’accident de Tchernobyl avait par exemple entraîné une explosion thermonucléaire sur le Vieux Continent.
À voir en France sur Netflix.
#3. Dark
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Comme beaucoup de séries dites high concept, Dark a été écrite sous la forme d’un entonnoir inversé : les scénaristes partent d’une intrigue simple en apparence, pour finalement l’étendre et conduire leurs personnages dans un véritable labyrinthe, à la fois mystique et fantastique. La série allemande parle de voyage dans le temps et d’héritage familial, mais aussi des dangers du nucléaire. En effet, les scénaristes exploitent cette source massive d’énergie comme un carburant pour la machine à remonter le temps créée par l’horloger Tannhaus, mais en font aussi un danger imminent pour Jonas et les habitants de Winden qui se dirigent inconsciemment vers une apocalypse nucléaire.
Dark témoigne de notre fascination pour le nucléaire et le chaos qui l’entoure : l’origine de la matière qui, une fois pleinement compris et contrôlé, permettrait aux humains d’agir comme des dieux. La série montre aussi l’inquiétude autour des centrales en Allemagne, et notamment du gouvernement qui a pris la décision de sortir du nucléaire après les incidents de Biblis et Fukushima. La saison 2 de Dark notamment, qui nous plongeait dans un futur post-apocalyptique, avait lâché quelques indices quant à la dangerosité de la centrale de Winden, une véritable bombe à retardement qui allait entraîner les événements de la boucle temporelle. Émouvante et intelligente, Dark était parfois plus proche de la réalité qu’elle ne le laissait croire avec ses timelines complexes.
À voir sur Netflix.
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#2. Lost
Avec une île capable de se déplacer dans le temps et l’espace, où l’activité électromagnétique est omniprésente, on allait forcément retrouver une trace du nucléaire. Mais pour une fois, la catastrophe n’est pas à imputer aux expériences farfelues du projet Dharma, mais bien à l’armée américaine. Dans la saison 5 de Lost, Sawyer et ses compagnons font face à une imposante bombe à hydrogène qui pourrait les ramener à leur époque. Au terme d’un cliffhanger d’anthologie, elle finira d’ailleurs par exploser et complètement rebattre une nouvelle fois les cartes du chef-d’œuvre de Damon Lindelof avec les flash-sideways.
En vérité, l’ogive nucléaire qui apparaît dans la série culte a véritablement existé. Elle a été construite dans les années 1950 par les Américains, comme celles qui ont détruit Hiroshima et Nagasaki. La bombe que Faraday tente de désarmer dans Lost s’appelle Jughead, qui fut le nom d’une véritable arme de destruction massive 500 fois plus puissante que Little Boy. La radioactivité au sein de la bombe est donc potentiellement très forte, mais uniquement en cas de fission des éléments, et c’est pourquoi Jack et Sayid purent transporter une petite ogive à la station du Cygne. Si Lost a souvent repoussé les limites de la fiction, elle avait aussi pris le soin de s’inspirer de notre histoire pour donner vie à la Fumée noire et ses nombreux autres mystères passionnants.
À voir sur Amazon Prime Video.
#1. Chernobyl
Si les séries précédemment citées nous ont parfois terrorisés, elles avaient pour point commun d’être de la fiction. Or, Chernobyl, la mini-série primée de Craig Mazin, est un récit réaliste qui nous glace encore le sang. Comme son nom l’indique, elle revient sur le tristement célèbre accident nucléaire de Tchernobyl, survenu le 26 août 1986 en Ukraine. Le showrunner propose une reconstitution froide et bluffante, la plus proche possible de la réalité des faits, pour mesurer le coût des mensonges dans la gestion d’une défaillance nucléaire à la fois humaine et technologique, qui aurait pu rayer l’Europe de la carte.
Outre son casting impeccable et une réalisation magistrale, Chernobyl fascine par sa capacité à mélanger les genres. En seulement cinq épisodes, on passe de la série catastrophe au procedural en passant par le drame social, le thriller politique voire carrément des séquences terrifiantes inspirées du cinéma d’horreur. Pour encore plus d’immersion, la compositrice Hildur Guðnadóttir a capté et mixé des sons émis par une véritable centrale nucléaire pour créer la bande originale. Un sans-faute impressionnant pour une mini-série qui vous prend aux tripes et vous passera l’envie de rire du fameux nuage radioactif supposément dissipé à la frontière hexagonale.
À voir sur OCS à la demande.