Popularisée par son équipe de foot et ses expressions régionales, mise en scène au cinéma sur la Croisette ou sur W9 par ses habitants (maintenant en exode à Dubaï), chantée par JUL ou SCH, élue “Capitale de la culture” en 2013… En quelques années, Marseille est devenue la ville incontournable de l’été, tout en conservant son aura de bad boy. Désormais qualifiée de “capitale du cool” par France Culture, la représentation de la cité phocéenne sur le petit écran flirte pourtant encore avec la caricature. La preuve avec ce tour d’horizon sériel sur la ville de la Bonne Mère.
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#5. Plus belle la vie (depuis 2004)
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On ne pouvait pas parler de séries sur Marseille sans parler de la plus connue de toutes, célèbre pour son quartier fictif, le Mistral, que beaucoup de touristes cherchent à visiter en arrivant au Panier. Déçu·e·s, ils et elles se contenteront d’aller prendre un verre au bar dédié à ses fans, qui lui, existe bel et bien. À y regarder de plus près, le soap français diffusé sur France 3 a su montrer quelques qualités en 17 saisons. On retiendra la chanson mythique de son générique (“on est vraiment rien sans elle….”), que l’on peut entonner à tue-tête… enfin à voix basse car c’est un peu la honte de kiffer quand même…
Plaisir coupable pour certain.e.s, PBLV est visiblement une véritable tradition quotidienne pour d’autres, puisque la série arrive à sa 17e saison… Mis à part quelques dérapages scénaristiques mémorables (le diable s’est déjà baladé oklm dans les rues de Marseille), la série a au moins le mérite d’explorer des sujets de société, de diversifier son casting et de tenter de représenter au mieux la vie d’un quartier. PBLV est un monument de la fiction française, suivi par 3,5 millions de téléspectateur·ice·s en moyenne chaque soir. Dans son genre, le soap quotidien, elle a trouvé la recette d’un succès au long cours, sans tomber dans de trop gros clichés sur la ville de Marseille.
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#4. No Limit (2012-2015)
C’est l’histoire de Vincent Libérati, agent à la DGSE, qui se découvre atteint d’une tumeur au cerveau. Il est contacté par un département secret qui lui propose un traitement expérimental en échange de missions dangereuses, le faisant revenir dans sa ville natale… Marsillia. De là, il rejoint une organisation confidentielle, créée par les services secrets, pour lutter contre la mafia de la “French Riviera”, le tout sous les caméras de Luc Besson. Si on pense retrouver un peu de Taxi dans l’humour et l’atmosphère marseillaise ou du Léon dans la relation entre Vincent Libérati et sa fille Lola, on tombe plus sur un Vincent Elbaz en voyou, pointant des guns sur TF1. La série a connu un démarrage explosif avec presque 7 millions de téléspectateur·ice·s pour la saison 1, et de moins en moins dans les saisons suivantes faisant stopper la série à la saison 3. Les spectateur·ice·s ont aussi leurs limites…
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#3. Fabio Montale (2002)
Tirée de la trilogie marseillaise du même nom, Fabio Montale est une mini-série policière française, également diffusée sur TF1 mais une décennie plus tôt. Alain Delon incarne le charismatique commissaire de police en fin de carrière, en guerre contre les mafias et la corruption, poussé par l’amour inconditionnel qu’il porte à sa ville, Marseille. L’adaptation en téléfilm de l’œuvre de l’écrivain Jean-Claude Izzo, n’a pourtant pas plu à son fils, Sébastien, qui donnait un avis tranché dans Le Parisien : “Tout a été aseptisé dans cette adaptation mais cela ne m’étonne pas : Delon ne pouvait pas mourir, pas plus qu’il ne pouvait faire un flic de base.” Il ajoute : “Je refuse qu’il y ait une suite. C’est inconcevable. Pour moi, ce serait trahir la mémoire de mon père. Je n’ai aucun droit sur son œuvre, mais je ferai tout pour empêcher cela.” La série compte au final trois petits épisodes.
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#2. Les Déguns (2014-2017)
Créée par Nordine Salhi et Karim Jebli, deux humoristes autodidactes, la websérie Les Déguns a fait le buzz à sa sortie sur Youtube. Elle raconte l’histoire de Karim et Nono, deux Marseillais du quartier de La Sauvagère, qui sont littéralement des gros minables, des branquignols, des ratés, des charlots, des “déguns”. D’abord au lycée, les deux amis tentent (toujours en vain) de faire quelque chose de leur vie. Dans les saisons suivantes, ils ont quitté l’école et oscillent toujours entre inactivité et coups loupés. Casquettes à l’envers, maillot de l’OM, Jul dans les oreilles… Les deux collègues s’emboucanent et rendent fous en jouant le cliché des fatigués.
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Au fil des épisodes et des millions de vues, les deux scénaristes ont fait grossir le casting, ramenant des célébrités comme les rappeurs Soprano, Sultan ou Jul ; Jean-Pierre Foucault dans le costume du maire, et surtout des personnages de téléréalités, fierté marseillaise incarnée par Stéphanie Durant ou Anais Camizuli… De quoi être de moins en moins dégun finalement. Cette véritable success story (ou un carton pleing) pour les deux “fratés” a terminé sur le grand écran en 2018. On a du mal à comprendre comment le film a pu être produit tant il est lourd et vulgaire, digne d’une parodie accentuée par l’apparition d’Hanouna en invité d’honneur. Mais il en faut pour tous les goûts !
#1. Marseille (2016-2018)
Comment parler de série clichée sur la cité phocéenne sans évoquer le flop Marseille ? Le “thriller politique” français centre son intrigue autour des élections municipales de Marseille. Incarné par Gérard Depardieu, le maire de la ville depuis vingt ans est trahi par son ancien allié (et accessoirement fils illégitime), joué lui par Benoît Magimel, se fendant d’un accent marseillais exagéré et… extrêmement gênant.
Quand Netflix s’est enthousiasmée à l’idée de produire des fictions hexagonales, vendues comme un House of Cards à la française, on y a cru. Mais la série est tombée les deux pieds dans les clichés, desservie en prime par des dialogues risibles, sexistes, vulgaires, à tel point qu’ils ont fait l’objet d’un Tumblr mémorable. On est loin des Fernandel, Raimu ou Pagnol. Deux saisons plus tard, Netflix enterra sa première série originale française, et a depuis appris de ses erreurs en proposant des fictions plus réussies comme Family Business ou Mortel. Pendant ce temps-là, Marseille attend toujours une série qui saura la respecter et la faire briller.