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En septembre dernier, DC Universe, la plateforme de streaming légal appartenant à l’éditeur de comics qu’on ne présente plus, a été inaugurée. Dans son catalogue, de nombreux classiques, comme la première version live action de Wonder Woman et tout un tas de films d’animation, mais aussi des productions originales conçues exclusivement pour le service. La première a été lancée en octobre : elle s’appelle Titans et s’est rapidement imposée comme une série de super-héros efficace, à l’esthétique léchée et à l’intrigue centrale aguicheuse.
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Titans s’intéresse à l’équipe de super-héros du même nom. La série de DC Universe nous propose donc d’assister à sa formation dès le pilote – qui nous avait déjà bien séduits. Dick Grayson, l’ex-Robin (oui oui, l’acolyte de Batman), est un flic qui décide de venir en aide à Rachel (aka la toute-puissante Raven) tandis que des gens sont après elle. Leur fuite les pousse à faire la rencontre de Kory, une alien dotée de capacités étonnantes, et Beast Boy, un ado farfelu qui peut se transformer en différents animaux. Ensemble, ils vont devoir s’entraider pour mieux appréhender les menaces qui les guettent.
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Inutile de mentir, je ne suis pas forcément un grand aficionado de tout ce qui est super-héros, qu’il s’agisse aussi bien de l’écurie Marvel que DC. Des Titans, je n’avais qu’un vague – mais bon – souvenir grâce à la série animée des Teen Titans, diffusée dans un créneau particulier appelé F3X sur France 3 au début des années 2000. En soi, j’étais déjà plutôt familier des personnages de Robin, Starfire et tous les autres, mais on peut tout de même me cataloguer comme néophyte en raison de mon manque de connaissances sur leur univers. C’est donc avec un regard de novice que j’ai plongé dans Titans, sans regrets.
Tout au long des 11 épisodes qui composent cette première saison, la tension est palpable. Un peu à la manière d’un Daredevil du côté de Netflix, Titans réussit à instaurer un réel suspense, à tel point que le téléspectateur est constamment dans la crainte d’un danger imminent. Cette sensation d’être sur le qui-vive est renforcée par l’esthétique léchée de la série, qui mise sur une noirceur omniprésente et comme un filtre bleuté qui se pose même sur les scènes les plus légères.
Pour ce qui est des personnages, on ressent rapidement de l’empathie pour eux, et je suppose que c’est d’autant plus le cas quand on connaît bien l’univers de base. Victime d’attaques racistes après l’annonce de son casting controversé, l’actrice Anna Diop brille sous les traits de Starfire, super-héroïne badass à la chevelure de feu et aux tenues affriolantes, devenant d’emblée le membre de l’équipe le plus prometteur. Une flopée d’autres personnages estampillés DC passent une tête au fil de la saison, ce qui laisse présager la volonté d’établir une mythologie toujours plus vaste.
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Bien sûr, Titans n’est pas exempte d’imperfections. Son défaut majeur ? La jeune Teagan Croft, qui se glisse dans la peau de l’ado tourmentée Raven, dont le jeu d’actrice laisse grandement à désirer, frôlant parfois le risible à des moments qui s’en passeraient bien. Ça pèche également au niveau des CGI, certains effets spéciaux s’avérant peu convaincants à l’image des métamorphoses de Beast Boy. Mais au fond, on excuse volontiers ces manquements, tant Titans réussit à déployer une intrigue addictive, ponctuée de scènes de baston franchement bien chorégraphiées.
Là où les séries de l’Arrowverse, également propriétés de DC, sont souvent cheap et simplistes, Titans vient renverser la vapeur avec une tonalité plus sombre qui imprègne jusqu’à son esthétique, méchamment travaillée. Imparfaite mais jouissive, cette première saison devrait plaire aux abonné·e·s de Netflix, en deuil depuis l’hécatombe des super-héros Marvel, puisque Titans sera dispo sur la plateforme à compter du 11 janvier 2019. Ce début remarquable laisse bon espoir quant à l’avenir de DC Universe, qui ne chôme pas avec la saison 3 inattendue de Young Justice suivi des débuts de Doom Patrol, spin-off de Titans.
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