Supergirl : une première saison attachante mais inégale pour Kara

Publié le par Adrien Delage,

A voir aussi sur Konbini

La première saison de Supergirl la série de super-héros made in CBS s’est achevée cette semaine. Un départ plutôt sympathique, sur lequel Biiinge fait le point.

Publicité

Dérivée des séries Arrow et The Flash sur la chaîne CBS, Supergirl s’intéresse à la cousine de l’Homme d’acier. Produite par Warner comme ses compères, elle fait partie de l’Univers DC que la marque essaie d’implanter à la télévision.

Publicité

Elle oeuvre dans le même but que ses productions cinématographiques : concurrencer Marvel et son hégémonie sur le monde de la pop culture. Moins mature qu’Arrow, mais plus tendre et optimiste, Supergirl nous offre des moments aussi cute que son sourire.

Elle se rapproche davantage de The Flash dans son traitement des personnages, drôles et attachants. On prend beaucoup de plaisir à voir cette nouvelle super-héroïne des networks américains (après Marvel’s Agent Carter, la concurrente de l’écurie Marvel) évoluer dans un Univers DC qui ne cesse de s’étendre.

Publicité

Supergirl se démarque par sa délicatesse, son écriture jalonnée de bons sentiments et ses personnages fantaisistes. Un show tendre et “feel good”, qui n’échappe pas à quelques maladresses et une mise en scène formatée.

Supergirl vs super bad

Publicité

C’est un peu le problème récurrent avec les séries de la CW. Les protagonistes se ressemblent d’un programme à l’autre et on a vite fait de repérer les stéréotypes.

Supergirl n’échappe pas à la règle avec le meilleur ami secrètement amoureux de notre héroïne (Winn Schott), la demi-soeur dévouée (Alex Danvers), l’âme soeur inavouée (James Olsen) ou la patronne faussement tyrannique (Cat Grant). Au final, les héros du show paraissent plutôt fades et naïfs, et ne sont pas forcément aidés par le jeu formaté des acteurs.

Le fait est que la série ne peut pas non plus compter sur ses méchants, dénués de charisme voire ridicules pour certains : Indigo ressemble surtout à une Mystique du pauvre, et Non a le charisme d’un crapaud. Cependant, Supergirl est un show qui met sur le devant de la scène des personnages féminins forts. Et ces dernières s’en sortent bien.

Publicité

Melissa Benoist (Glee) joue une Kara Zor-El maladroite et touchante. Son interprétation est pleine de tendresse, un paradoxe subtil quand elle doit incarner une extraterrestre un peu paumée face à ses pouvoirs surhumains qui se révèlent sur Terre.

Force de la nature, elle est surtout surhumaine par sa détermination sans pareille. Kara est le porte-étendard d’un espoir, celui de voir enfin des femmes tenir tête à ce schéma du super-héros masculin, rien que pour les hommes.

Et puis il y a Calista Flockhart (Ally McBeal), la patronne qui se la joue façon Le Diable s’habille en Prada et règne en maître sur les médias de National CityElle sert à la fois de tutrice auprès de Kara et de mentor aux côtés de Supergirl. Dure avec Kara, dont elle écorche le nom constamment, elle finit toujours par lui apporter son soutien et la faire aller vers l’avant, la plupart du temps à l’aide d’un twist humoristique.

Publicité

Quand Kara Zor-El rencontre Barry Allen

Le charme de la série se rapproche finalement de celui développé il y a plusieurs années dans Smallville. On retrouve diverses caractéristiques similaires entre les deux shows : une héroïne “newbie”, foncièrement gentille mais à la personnalité plus complexe qu’il n’y paraît. On n’échappe pas aussi à la surenchère de romances, marque de fabrique de la CW.

Lorsque le Flash (Grant Gustin) débarque dans l’épisode 18, le duo de super-héros, fusionnel à l’écran, apporte une touche d’excitation. L’intrigue du crossover, un peu laissée de côté, permet de réunir deux figures de proue du “Multivers” crée par DC.

Le fan-service est là et il apporte en plus un rebondissement alléchant à la série. Une toile de fond qui permet de raviver la flamme de Supergirl, quelque peu affaiblie par les inégalités techniques de certains épisodes. La deuxième partie de la saison, qui contient notamment le crossover, est beaucoup plus prenante.

Un cousin encombrant

Superman apparaît sous la forme de caméos dans la série, même s’il pourrait finalement être intégré au casting de la saison 2. Et ce dernier apporte au show une dimension beaucoup plus complexe. Supergirl se met ainsi elle-même en abîme par rapport à la pop culture.

Tout au long de la saison, elle tente tant bien que mal d’être à la hauteur de Superman, alors qu’elle a été envoyée sur Terre pour le protéger en premier lieu. Comment s’émanciper de son cousin que l’humanité célèbre déjà comme un sauveur quasi-divin ?

La série n’est donc pas exempte de défauts, mais elle se rattrape par sa mythologie au potentiel illimité, commençant déjà à puiser dans les dimensions parallèles pour piocher ses antagonistes. Espérons que ces derniers gagnent en charisme et qu’on aura (dans nos rêves les plus fous) droit au crossover ultime du cosmos DC : Supergirl x Arrow x The Flash x Gotham.

Chop chop, DC please.

Note : 2,5/5