Attention, spoilers.
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“Suzie, Do You Copy ?”
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La saison 3 de Stranger Things débute par un cold open qui se déroule en juin 1984, avant de faire un bond dans le temps d’un an. C’est également à l’été 1984 qu’est sorti le film L’Aube rouge de John Milius, dans lequel des adolescents américains traqués par des Soviétiques lors de la Troisième Guerre mondiale vont tenter de sauver leur pays. Coïncidence ?
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Le cold open du premier épisode rend aussi hommage au film Wargames de John Badham, sorti en 1983. Dans la scène d’introduction, des soldats doivent se synchroniser pour tourner des clés au même moment et ainsi lancer un missile contre l’URSS.
La façon dont le bras droit du général soviétique étrangle le scientifique rappelle la scène d’introduction de Star Wars : Un nouvel espoir, lorsque Dark Vador pénètre dans le vaisseau rebelle et tue de la sorte l’un des soldats.
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On retrouve ensuite Mike et Eleven en pleine séance de bécotage. Les deux ados écoutent une cassette de Corey Hart, un musicien canadien qui a sorti le tube “Never Surrender” en 1985. On observe d’ailleurs sur la table de la chambre d’Eleven une cassette de Bryan Adams, un autre artiste canadien. Serait-elle donc fan de pop rock au sirop d’érable ?
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Pendant ce temps-là, son père adoptif regarde l’épisode pilote de Magnum, une série policière culte diffusée entre 1980 et 1988 aux États-Unis sur CBS, dans laquelle Tom Selleck jouait un détective à Hawaï. On retrouvera d’autres références à ce show au cours de la saison 3, entre la moustache touffue de Jim Hopper et ses actes badass. Le shérif ira jusqu’à porter la chemise tropicale de Magnum. Dans cette scène, Hopper mange d’ailleurs des Tostitos, une marque de chips née au début des années 1980.
Le centre commercial Starcourt, nouvelle attraction de cette saison 3, rappelle le début de la surconsommation et des diktats de perfection/superficialité de l’American way of life dans les eighties. On peut voir des tonnes de malls dans les teen movies de l’époque, mais on retient surtout celui de Ça chauffe au lycée Ridgemont. Un film que Steve mentionnera d’ailleurs comme l’un de ses préférés dans l’épisode 8.
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Les uniformes Scoops Ahoy, portés par Robin et Steve au centre commercial, sont également un clin d’œil à la tenue de pirate revêtue par Brad Hamilton dans le long-métrage d’Amy Heckerling.
Quand ils se rendent au cinéma, les kids de Hawkins visionnent un extrait du Jour des morts-vivants de George A. Romero, troisième film de sa saga de zombies. Le long-métrage est sorti le 19 juillet 1985 dans les salles obscures américaines, soit deux semaines après le Fourth of July au cœur de la saison 3. Le sujet du film est évidemment une référence à la suite des aventures de la bande, qui devront affronter des espèces d’humains/zombies, les Flagellés, contrôlés par la créature du Monde à l’envers.
Dans les couloirs du cinéma, on peut également apercevoir des affiches de Cocoon (1985), un film de SF signé Ron Howard, et de Retour vers le futur (1985) de Robert Zemeckis, premier easter egg d’une longue série au cours de la saison 3.
Plus tard, on remarque que la chambre de Jonathan est désormais décorée avec des posters de R.E.M. (l’une des affiches reprend la pochette de l’album Murmur, sorti en 1983) et d’Evil Dead, un classique du genre horrifique mis en scène par Sam Raimi.
Dans la même séquence, le frère de Will tente d’enfiler rapidement son pantalon, avant de lamentablement se casser la figure en slip. C’est une reproduction quasi identique de la scène où Marty McFly se ramasse par terre dans Retour vers le futur.
“This is Gold Leader, do you copy ?”, demande Dustin dans la voiture de sa mère. Notre nerd préféré fait ici référence à Star Wars : Gold Leader était le surnom du pilote Jon Vander dans Un nouvel espoir, avant d’être repris par Lando Calrissian dans Le Retour du Jedi.
Dans la chambre de Dustin, qui regorge de jouets et d’objets typiques de l’époque, on aperçoit le diplôme de certification Ghostbusters. Les kids avaient opté pour le film d’Ivan Reitman pour leurs costumes d’Halloween en saison 2. Les fans de Stephen King auront aussi remarqué le singe à cymbales sur le bureau, qui apparaît dans la nouvelle Le Singe du recueil Brume, paru en 1985. N’oublions pas non plus de mentionner la laque Farrah Fawcett, du nom de l’actrice de Drôles de dames, conseillée par Steve, son mentor capillaire, lors du bal d’hiver.
Dustin se fait ensuite surprendre par les pouvoirs d’Eleven lorsque ses jouets prennent vie. En plus d’un nouveau clin d’œil à Star Wars (l’astro-droïde R2-D2), toute la séquence rend hommage à une poignée de films avec des passages similaires : Rencontres du troisième type de Steven Spielberg (1977), Fog de John Carpenter (1980) et Poltergeist de Tobe Hooper (1982) en tête.
À la piscine municipale, Karen Wheeler semble apprécier la nouvelle recette du plus célèbre soda de la planète, le Coca-Cola, en bouquinant le roman à l’eau de rose Un si doux orage de Johanna Lindsey. En réalité, le New Coke fut un échec commercial à l’époque, si bien que le Coca-Cola Classic a été remis en vente dès le mois de… juillet 1985. Le New Coke fut renommé Coke II peu après, avant de disparaître définitivement en 2002. Dans une séquence de l’épisode 7, aussi promotionnelle que gênante, on découvrira d’ailleurs que Lucas était amateur de la nouvelle boisson, contrairement à ses camarades.
La musique que l’on peut entendre lorsque Billy arrive à son poste de maître-nageur, attirant les regards des femmes de Hawkins, est “Moving in Stereo” des Cars. Il s’agit d’un clin d’œil à un passage similaire de Ça chauffe au lycée Ridgemont, où Linda (Phoebe Cates) sort de la piscine en retirant son bikini rouge. Peu après, Dustin compare d’ailleurs sa fameuse Suzie à l’actrice Phoebe Cates, qui avait fait naître quelques fantasmes chez les adolescents des années 1980.
Dans la même séquence, Billy fait régner la loi en interpellant un enfant qui court près de la piscine. Il le traite notamment de “lard ass” (“gros lard”), une insulte que l’on peut entendre dans la scène du concours de nourriture de Stand by Me, sorti un an après les événements de la saison 3.
De retour dans la maison des Henderson, Dustin présente à ses amis ses inventions conçues pendant sa colo. Parmi elles, on trouve le terrible Hammer (L’Écraseur), qui est une réplique exacte de l’outil créé par Rand dans Gremlins. Le jeune inventeur a également emprunté à Charles Xavier des X-Men le nom de Cerebro pour sa super antenne capable de contacter Suzie.
En plus de se prendre pour une version maléfique du Joueur de flûte de Hamelin des frères Grimm, le Flagelleur mental attire les rats à lui avant de les faire exploser. Cette scène n’est pas sans rappeler les rongeurs mangeurs d’humains de Poste de nuit, une nouvelle de Stephen King publiée en 1980.
Moment émotion chez les Byers, lorsque Joyce allume sa télé pour regarder sans le regretté Bob Newby Cheers, une sitcom américaine culte diffusée entre 1982 et 1993 sur NBC. Dans un flash-back, le couple maudit assiste à la rupture entre Sam et Diane, les Ross et Rachel de l’époque. À ce moment-là, la mère de Will et Jonathan ne se doute pas qu’elle va aussi connaître une dynamique de “fuis-moi, je te suis, suis-moi, je te fuis” avec Hopper dans le reste de la saison.
Enfin, Nancy intercepte un appel d’une certaine Doris Driscoll, qui se plaint d’une invasion de rats à Hawkins. Driscoll est aussi le nom du personnage incarné par Brooke Adams dans L’Invasion des profanateurs de Philip Kaufman (1979), où une plante diabolique clone des humains pour les remplacer – un peu comme le Flagelleur mental dans Stranger Things.
Les trois saisons de Stranger Things sont disponibles en intégralité sur Netflix.