En février 2020, à la surprise générale des fans de Star Wars, The Clone Wars revenait à l’écran pour un ultime baroud d’honneur. À cette occasion, Dave Filoni, l’architecte des séries animées de la franchise, introduisait un groupe de clones renégats aux méthodes peu orthodoxes dans le célèbre canon du space opera : la Bad Batch. Après le succès de cette ultime saison, et sur une idée de George Lucas en personne, Hunter, Echo, Wrecker, Tech et Crosshair ont finalement eu le droit à leur spin-off, alors que la Guerre des clones touche à sa fin. Star Wars: The Bad Batch revient donc sur cette période, à savoir les premiers jours de l’Empire galactique et l’extermination des Jedi commanditée par Dark Sidious.
Publicité
La série s’ouvre en pleine bataille sur la planète Kaller, alors que Depa Billaba et son Padawan repoussent les ultimes forces séparatistes. S’ils sont dépassés en nombre, la Clone Force 99 intervient rapidement pour détruire les droïdes et leur venir en aide. Mais au même moment, le Chancelier suprême décrète l’Ordre 66, qui consiste à tuer tous les Jedi pour trahison envers la République, corrompue par Dark Sidious et transformée en Empire galactique. Les cinq membres de la Bad Batch, qui sont défaillants et donc moins obéissants que leurs collègues Stormtroopers, sont à la fois surpris et désemparés face à ce génocide brutal.
Publicité
De retour sur Kamino, leur planète natale, ils découvrent que l’Empire souhaite se débarrasser des clones et exterminer la Résistance qui naît par-delà la galaxie. Hunter décide alors de défier le Grand Moff Tarkin et s’échappe avec ses camarades, accompagnés d’Omega, une étrange jeune fille qui est en réalité le dernier clone de leur espèce. Désormais considérée comme hors-la-loi, la Bad Batch décolle vers de nouvelles aventures et s’apprête à connaître une vie de mercenaires dans des temps obscurs.
Dans la droite lignée de The Clone Wars
Publicité
Depuis son arrivée chez Lucasfilm Animation en 2008, Dave Filoni a fait beaucoup de bien à la saga Star Wars. Parmi les fans, il est véritablement considéré comme le fils spirituel de George Lucas, grâce à son talent pour approfondir et magnifier le cultissime space opera. Récemment, on l’a vu à l’œuvre sur The Mandalorian aux côtés de Jon Favreau, mais l’animateur et scénariste américain a fait ses premières armes sur The Clone Wars, toujours considérée comme l’une des meilleures œuvres dérivées de la franchise. Et une nouvelle fois, il ne déçoit pas avec Star Wars: The Bad Batch, que vous soyez un fan de la première heure ou un amateur des séries animées.
Sans surprise, le show réutilise le style d’animation, avant-gardiste à l’époque, si particulier de la franchise qui lui a permis de s’imposer à la fin des années 2000. Cette 3D animée par ordinateur a profité des avancées technologiques pour se bonifier et nous en mettre plein la vue. Les décors et les séquences d’action sont plus beaux que jamais dans The Bad Batch, tout comme les détails physiques des personnages qui ont gagné en précision. D’une certaine manière, la série est une extension améliorée de The Clone Wars, puisque au-delà du graphisme, on y croise des héros, intrigues et thématiques similaires au projet original de Dave Filoni et George Lucas.
Par ailleurs, on retrouve dans ce spin-off la patte assez sombre des productions Lucasfilm Animation. Certes, le dessin animé s’adresse à un public adolescent voire jeune adulte, mais explore des sujets comme la guerre et la notion de sacrifice. The Bad Batch débute sur un événement traumatisant de Star Wars, le fameux Ordre 66, alors que le jeune Caleb voit sa maîtresse Jedi périr sous la main de ses soldats clones. Dans la même idée, Hunter et ses camarades sont entraînés dans une spirale infernale jusqu’à la trahison ultime de Crosshair, autrefois allié de la bande qui les traque finalement pour le compte de l’Empire.
Publicité
En d’autres termes, même si la saga reste manichéenne dans le fond, les séries animées de Dave Filoni sont appréciées pour leurs zones grises plus adultes. La Bad Batch rassemble avant tout à une équipe d’anti-héros, des mercenaires aux intentions louables. Le concept ressemble à la quête de rédemption de Din Djarin dans The Mandalorian après sa rencontre avec Grogu : jusqu’ici criminel à son compte, il va petit à petit découvrir une nouvelle facette de sa personnalité et finir par rejoindre à les forces de la Résistance. Les membres de la Clone Force 99 forment aussi une sorte de famille dysfonctionnelle, un trope assez commun dans les séries du genre mais efficace, qui la rend plus complexe et attachante.
Comme avec Rey dans la nouvelle trilogie, The Bad Batch s’essaie à plus d’inclusivité avec un nouveau personnage féminin inédit, Omega. La jeune fille, moins archétypale que les cinq mecs du groupe de clones, s’impose comme un ajout intéressant à la franchise. D’abord, parce qu’elle n’est pas définie par son jeune âge et ne souffre donc pas des tropes liés à son innocence et sa naïveté apparentes. Elle est montrée comme ingénieuse voire intrépide, et n’hésite pas à se servir d’un blaster quand la situation l’impose. Vu son jeune âge, elle pourrait évidemment revenir plus tard dans la saga, peut-être même dans une version live action avec des séries dérivées comme Andor et Obi-Wan Kenobi.
Publicité
Après seulement deux épisodes, The Bad Batch est une belle promesse de Dave Filoni qui reproduit voire accentue les réussites de The Clone Wars ou Rebels. Pour les nouveaux venus, c’est une entrée accessible (malgré quelques références aux précédentes séries animées de la franchise) et explosive dans le style du fils caché de George Lucas. Pour les amateurs du genre, c’est une aventure inédite et captivante qui permet d’approfondir un peu plus les trous entre les épisodes II et III des films de la prélogie. La force de Filoni est de toujours trouver des enjeux dramatiques et narratifs novateurs au sein d’une histoire dont on connaît pourtant déjà la fin, et même parfois en la rendant meilleure que l’originale.
La première saison de Star Wars: The Bad Batch est diffusée tous les vendredis sur Disney+, à raison d’un épisode par semaine.