Le couple phare du spin-off de Breaking Bad est en danger. En même temps, on s’en doute depuis un moment, mais cette fois, on ne se repose pas uniquement sur le fait que le personnage de Kim Wexler n’existe pas dans BB. C’est le coshowrunner (et cocréateur avec Vince Gilligan) de Better Call Saul, Peter Gould, qui a lui même teasé l’avenir sombre de Jimmy et Kim lors d’une interview accordée à Deadline.
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“J’ai beaucoup d’idées pour raconter les trajectoires de Jimmy et Kim. Je suis très excité sur certaines d’entre elles, mais il y a aussi beaucoup de tristesse quant à la direction que cela va prendre.”
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Après plusieurs saisons passées à patiemment construire la montée en puissance et la perte de repères moraux de Jimmy, la saison 5 diffusée sur AMC et particulièrement acclamée par la critique, a franchi un pas de plus vers l’univers de Breaking Bad et la transformation de l’avocat sympathique en criminel véreux, Saul Goodman. Mais elle a aussi permis de creuser davantage le côté sombre de Kim Wexler (jouée par Rhea Seehorn), qui a fait des choix surprenants cette saison. Et on ne parle pas de ce mariage soudain avec Jimmy, mais bien de son sang-froid ahurissant face à des mafieux comme Lalo Salamanca et de sa propension à jouer avec le feu et y prendre du plaisir. Bob Odenkirk résume ainsi les enjeux plantés par cette cinquième saison :
“Le mystère au début de la série était de savoir qui est Saul Goodman ? Nous rencontrons ce personnage de Jimmy McGill, nous apprenons à connaître ses multiples facettes et nous observons sa lente transformation en Saul. Cette année, il a pris conscience des enjeux que ce choix a engendrés. Il voit que c’est une question de vie ou de mort, ce choix, joué comme il l’a fait. […] Et maintenant, le mystère est de savoir qui est Kim ?”
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Qui est Kim ?
En choisissant de confronter les mafieux, en usant de son intelligence pour les manipuler, puis en suggérant fortement à Saul de couler la carrière d’Howard pour récupérer le dossier Sandpiper, Kim Wexler nous a montré qu’elle n’était plus la boussole morale que l’on pensait. Et peut-être qu’elle ne l’a jamais été. Sa ligne de conduite, construite sur un passé dont on découvre la dureté (en un mot, elle n’a toujours pu compter que sur elle) en saison 5 à l’aide de flash-back, est particulière et s’accommode de bien des écarts moralement répréhensibles. Son interprète, Rhea Seehorn, explique :
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“Je suis heureuse de ne pas avoir envisagé cela comme un arc géant sur le thème ‘on tombe les masques’. Je ne sais pas où nous allons, mais je me sens très chanceuse d’avoir pu jouer ma partition honnêtement, pas à pas.”
Quoique leur réserve la saison 6, la toute dernière du show, qui sera composée de 13 épisodes et devrait arriver sur nos écrans en 2021, les fans espèrent que le destin de Kim Wexler sera à la hauteur de ce personnage surprenant et qu’elle ne va pas tout bonnement se faire tuer par les Salamanca, ou autres mafieux. Le mot “triste” utilisé par Peter Gould peut suggérer une rupture qui sonnerait comme une trahison pour Jimmy, avec une Kim qu’il ne reconnaîtrait plus.
À moins que le showrunner ne noie le poisson et qu’une théorie émise par les fans ne se vérifie : que les flashforwards en noir et blanc dans lesquels Jimmy/Saul évolue sous l’identité de Gene Takovic (confère notre vidéo sur la timeline de l’univers BB) ne finissent par réunir les deux tourtereaux, séparés pour x raisons tout au long des années Breaking Bad. Certain·e·s ont noté que Saul Goodman était obsédé à l’idée d’économiser un maximum d’argent : peut-être s’agissait-il d’un plan pour de futures retrouvailles avec Kim… Et en même temps, on imagine mal un happy end pour ces deux-là, vu le ton de la série, plutôt sombre. Comme pour Breaking Bad, la fin de Better Call Saul devrait davantage laisser un goût doux-amer en bouche.
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En France, les cinq saisons de Better Call Saul sont disponibles sur Netflix.