Selon une étude, les séries US renforcent les clichés sur les personnes d’origines nord-africaines moyen-orientales

Publié le par Florian Ques,

© Showtime

A voir aussi sur Konbini

En plus d’accorder peu de visibilité à ces minorités, les fictions américaines perpétuent des stéréotypes problématiques à leur égard.

Publicité

Si les séries peuvent faire usage de leur portée pédagogique à bon escient, il leur arrive aussi de véhiculer des idées nocives et préjudiciables. La preuve avec une récente étude réalisée par la MAAC (Mena Arts Advocacy Coalition), qui s’auto-décrit comme étant un “groupe de défense qui se bat pour les avancées et la visibilité des comédien·ne·s du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord au cinéma, à la télévision et sur les plateformes de streaming”. Et, sans surprise, le bilan rendu est plutôt consternant pour les minorités évoquées.

Publicité

Couvrant l’année 2015-2016, l’étude en question dresse un état des lieux concernant la représentation des individus ayant des origines nord-africaines et/ou moyen-orientales. Tout d’abord, sur 2052 acteurs et actrices ayant un rôle récurrent dans une série américaine, seulement 1 % d’entre eux font partie du groupe en question. En somme, ce sont 92 % des productions américaines, télévision et streaming confondus, qui n’ont absolument aucun personnage nord-africain ou moyen-oriental. Et ça ne s’arrête évidemment pas là !

Bien entendu, on pourrait spontanément penser que si les personnes d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient ont une aussi faible représentation à l’écran, c’est parce qu’elles sont peu nombreuses sur le sol américain. Dans les faits, comme le précise Deadline, celles-ci représentent en réalité 3,2 % de la population états-unienne, c’est-à-dire 9 millions d’individus tout de même.

Publicité

Mais, pire que le manque de visibilité, la diffusion de stéréotypes néfastes. En effet, toujours d’après la même étude, 67 % des interprètes nord-africains et moyen-orientaux jouent dans des séries dramatiques tournant autour du crime ou du contexte géopolitique. De plus, 78 % d’entre eux incarnent des terroristes, des soldats ou encore des tyrans, ce qui peut “causer des effets nocifs sur la perception du public” selon Nancy Wang Yuen, coautrice de l’étude.

Bien que certaines avancées ont eu lieu ces dernières années au sein de la sphère sérielle, avec des personnages positifs comme Adena (The Bold Type) ou Shama (Mr. Robot), force est de reconnaître que ces clichés nuisibles persistent. Par exemple, 67 % des personnages d’origine nord-africaine et moyen-orientale force un accent (sur demande des production), renforçant l’idée que ces individus ne sont que des étrangers dans leur propre pays.