Ryan Murphy a trouvé son prochain projet pour Netflix. Et si Ratched vous a semblé bien sombre, ce n’était probablement pas grande-chose à côté de qui nous attend. La plateforme vient en effet de donner son feu vert à une série limitée, intitulée Monster: The Jeffrey Dahmer Story, du nom de ce célèbre tueur en série américain, qui a assassiné 17 personnes entre 1978 et 1991, pratiquant parfois des viols, des démembrements, de la nécrophilie et du cannibalisme. Il a même réalisé des expériences sur ses victimes, vivantes ou non, pour tenter de les zombifier, en leur perçant le lobe frontal du cerveau et en y plaçant de l’eau bouillante. La réalité est parfois pire que la fiction.
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Cocréée par Ryan Murphy et son collaborateur de longue date, Ian Brennan, la série limitée sera écrite par Janet Mock, qui s’est illustrée avec Pose et qui réalisera également plusieurs épisodes. Toutefois, c’est Carl Franklin (Mindhunter) qui sera derrière la caméra pour le pilote. Tout ce beau monde aura la casquette producteur·rice exécutif. Côté casting, le seul acteur annoncé pour le moment est Richard Jenkins, qui interprètera le père de Jeffrey Dahmer. Les paris sont ouverts pour savoir qui se glissera dans la peau du terrifiant tueur en série. En 2002, c’est Jeremy Renner qui l’a incarné dans le film Dahmer le Cannibale, réalisé par David Jacobson. Puis en 2018, c’est Ross Lynch (Les Nouvelles Aventures de Sabrina) qui l’a joué dans une version jeune pour le film My Friend Dahmer, de Marc Meyers.
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La série Monster: The Jeffrey Dahmer Story nous plongera dans l’horreur, en adoptant en grande majorité le point de vue des victimes. Elle dénoncera aussi l’apathie et l’incompétence de la police et de la justice, qui ont permis à Jeffrey Dahmer de perpétrer des meurtres, en dépit de nombreuses alertes. Près de dix fois, il a failli être mis hors d’état de nuire avant d’être relâché. En 1991, un jeune homme d’origine asiatique, Konerak Sinthasomphone, est sauvé des griffes de Dahmer par deux femmes ayant alors appelé le 911. Sur place, les policiers préfèrent croire Dahmer, ce dernier expliquant que le jeune homme de 19 ans, qui ne parle pas anglais, est son compagnon. Il sera retrouvé mort et démembré quelques semaines plus tard. Le sort s’acharne sur la famille Sinthasomphone : comme le rapporte le New York Times, son frère aîné est agressé sexuellement par Dahmer en 1988. Le prédateur sexuel est alors condamné à huit ans de prison, mais un juge clément permet qu’il soit relâché un an plus tard. La série accordera aussi une place importante à une voisine noire, Glenda Cleveland, qui a tenté sans succès d’alerter la police et pense qu’elle n’a pas été écoutée en raison de sa couleur de peau.
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Le serial killer sévira encore, jusqu’en juillet 1991, où une autre victime, Tracy Edwards, parvient à lui échapper et se rend au commissariat. Sur place, la police multiplie les découvertes plus macabres les unes que les autres : des squelettes, des membres humains, des torses d’hommes… Jeffrey Dahmer est finalement arrêté et condamné à 957 ans de prison. Il n’en fera que deux : il meurt en novembre 1994, tué par un prisonnier.
Cette histoire monstrueuse, qui en dit long sur la société américaine et la façon dont elle traite ses minorités, avait tous les ingrédients requis pour intéresser Ryan Murphy et sa team. Le showrunner ne semble pas se lasser d’ausculter les démons de l’Amérique. Et les abonnés Netflix non plus. Deadline rapporte que Ratched s’est classée numéro 1 dans les contenus les plus vus de la plateforme, et ce dans de multiples pays à travers le monde.