Alors, on ne vous apprendra rien en rappelant que la tendance des reboots bat son plein depuis plusieurs années dans le monde merveilleux des séries. Si certains auraient pu s’abstenir d’exister – oui on pense à toi La Fête à la maison – d’autres ont donné des divertissements plutôt cool (Charmed 2019, Les Nouvelles Aventures de Sabrina…) voire des expériences narratives audacieuses (BH90210).
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Donc tous les reboots ne sont pas à mettre dans le même panier. On a envie de ne pas jouer les ronchonnes et de donner une chance à tous les projets… Il n’empêche. Quelle mouche a piqué Sam Esmail, le créateur de Mr. Robot et Homecoming pour s’embarquer dans une entreprise aussi casse-gueule qu’un reboot de Battlestar Galactica, aka LE chef-d’œuvre sériel incontournable en matière de space opera contemporain ?
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Toujours est-il que le showrunner, roi des histoires parano, a conclu un deal avec Peacock, la future plateforme de NBC (oui, encore une, qui n’arrivera probablement pas dans nos contrées) dont le lancement est prévu en avril 2020 aux États-Unis. Il sera donc en charge de cet improbable projet, le reboot de la série adorée de Ronald D. Moore, elle-même réinvention d’une série kitsch créée par Glen A. Larson en 1978. On est donc sur le reboot d’un reboot, qui avait sublimé la notion même de reboot en son temps. Vous avez dit méta ?
Un peu comme la showrunneuse du reboot de Buffy, Monica Owusu-Breen, qui avait dû expliquer rapidement devant la levée de pieux générale que son projet n’était pas un remake, Sam Esmail a pris la parole sur Twitter pour rassurer les fans de BSG catastrophés par cette nouvelle :
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“Fans de BSG, je ne vais PAS faire un remake de l’incroyable série de Ronald D. Moore parce que… Pourquoi vouloir gâcher ce qui est parfait ? À la place, nous allons explorer une nouvelle histoire dans cette mythologie et rester fidèles à l’esprit de Battlestar. So say we all ! *”
Battlestar Galactica est un univers de SF qui a déjà connu plusieurs vies. Après la série avortée de 1978, qui a eu le temps de fédérer une base de fans loyaux, un revival de dix épisodes, Battlestar 1980 vit le jour. Vingt-trois ans plus tard, Ronald D. Moore reprenait des éléments de l’histoire imaginée par Glen A. Larson pour créer une première mini-série plus sombre, philosophique et contemporaine, diffusée en décembre 2003 sous la forme de téléfilm de trois heures. Devant le succès, Syfy commanda une série, qui dura quatre saisons et dont la fin, évidemment, divisa les fans. L’univers a donné lieu ensuite à deux spin-off plus confidentiels : l’ambitieuse Caprica (une saison de 18 épisodes) et la moins réussie Battlestar: Blood and Chrome (websérie en dix épisodes courts).
Pour aller dans le sens de Sam Esmail, même si la série de Ronald D. Moore reste un chef-d’œuvre de SF inégalé, l’univers BSG, comme celui de Star Wars ou Star Trek, se prête à la réinvention selon les générations et les nouvelles problématiques sociétales. J’ai donc un peu envie, malgré tout, d’accorder le bénéfice du doute au showrunner, qui a prouvé sa valeur sur ses précédentes séries. Notons que Sam Esmail n’a pas froid aux yeux quand il s’agit d’aller adapter des classiques : il gère également pour Peacock une adaptation de Metropolis de Fritz Lang (rien que ça).
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*”So say we all” est une réplique culte de la série lancée en 2004 sur Syfy.