Il est des nouvelles qu’on a du mal à encaisser, celle-ci fera date dans l’histoire de la télévision française. Le média Le Figaro vient en effet de rapporter cette triste information : le feuilleton quotidien de France 3, Plus belle la vie, va bientôt fermer définitivement ses portes marseillaises, après 18 saisons de bons et loyaux services (la dernière est en cours de diffusion depuis le 30 août 2021). Coup de tonnerre dans les foyers ! Les raisons de cet arrêt sont tout sauf originales : PBLV de son petit nom a perdu beaucoup d’audience, et s’est fait dépasser par la concurrence, Un si grand soleil sur France 2 ou Demain nous appartient sur TF1. Résultat : après 45 000 épisodes, on va devoir dire adieu aux habitant·e·s du quartier du Mistral.
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Créé par Hubert Besson, produite par Newen et lancée en août 2004 sur France 3, le soap quotidien a rapidement connu son heure de gloire à 20 heures, avant le prime time. Des millions de Français·e·s se sont passionnés pour le quotidien de Luna (Anne Décis), Charles (Alexandre Fabre), Thomas (Laurent Kerusoré), Nathan (Thibaud Vaneck) et bien d’autres personnages hauts en couleur qui se sont succédé d’année en année. Au plus haut de sa forme, la série réunissait plus de 4 millions de téléspectateur·rice·s par jour, et 18 points de part de marché en moyenne. Mais depuis quelque temps, elle est passée sous la barre des 3 millions.
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Si ce plaisir coupable de PBLV correspond à un type de série qui n’a jamais connu les louanges de la critique (elle appartient au genre et à l’économie particulière des soaps quotidiens), elle a d’une part fait vivre toute une industrie du divertissement à Marseille, et d’autre part, elle a mis en scène les changements de notre société, comme le premier mariage gay, entre Thomas et Gabriel, épisode de la saison 9 diffusé en 2013. En 2018, la production recrute Jonas Ben Ahmed, un acteur transgenre pour incarner le personnage trans de Dimitri. Et mine de rien, quand ce genre d’histoire arrive dans les foyers, il permet de lancer des discussions dans les familles. La représentation compte.
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Et puis, qui n’a pas regardé un épisode de PBLV en période de chômage, ou avec sa grand-mère en vacances ? Pour toutes ces raisons, c’est avec une pointe de tristesse dénuée de cynisme que nous avons appris la nouvelle de la fin d’une série devenue une institution, et qui a toujours eu à cœur de faire dialoguer les générations. Que les fans se consolent : ils ont encore une dernière saison à savourer avant les adieux.