Que serait le monde du cinéma sans le Québec ? On ne présente plus les traductions farfelues de titres de films outre-Atlantique : Fast and Furious qui devient Rapides et Dangereux, vous les connaissez tous. Mais saviez-vous que les titres de nos séries préférées ont aussi droit à une version dans la langue de Molière ? Et c’est tout aussi amusant, la preuve avec ce florilège !
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Desperate Housewives – Beautés désespérées
Dans la version québécoise de la série, les mille et un dramas de Wisteria Lane ne sont pas une affaire de “femmes au foyer”, mais de simples… “beautés”. Un titre pour le moins réducteur, les héroïnes n’étant même plus définies par leur fonction sociale, mais par leur simple apparence physique. Peut-être une irrésistible envie de rendre hommage à la mise en pli impeccable de Bree Van de Kamp ?
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Pretty Little Liars – Les Menteuses
Ici, c’est l’inverse : le titre fait abstraction de l’âge et du physique des menteuses, pour se concentrer uniquement sur leur grand secret. Plus efficace, plus direct, le ton en est presque accusateur, tout en restant bien plus vague que celui d’origine.
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Grey’s Anatomy – Dre Grey, leçons d’anatomie
C’est plus long, plus précis mais ça porte quand même pas mal à confusion. Avec un titre pareil, on pourrait se demander en quoi consistent ces fameuses “leçons d’anatomie”. Si cette traduction fait honneur à la “Dre” Meredith Grey, elle explicite aussi le jeu de mots initial de la série en anglais. Grey’s Anatomy est en effet un célèbre manuel d’anatomie écrit au XIXe siècle. En précisant qu’il s’agit de “leçons” d’anatomie, le titre fait donc référence à sa façon à cette fameuse bible de l’anatomie humaine.
La Casa de Papel – La Maison de papier
Parce que l’anglais n’a pas l’apanage des séries, les titres en espagnol ont aussi droit à leur traduction au Québec. Et tout de suite, ça fait beaucoup moins badass… Cette histoire de “maison en papier” (référence à la Fabrique nationale de la monnaie et du timbre, qui crée les billets de banque et où se déroule le premier braquage) nous fait surtout penser à cette comptine d’un petit homme qui habitait une drôle de maison en carton – pirouette, cacahuète.
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The End of the F***ing World – La Fin du putain de monde
Idem pour cette mini-série Netflix sur une jeunesse avide de liberté qui décide de tout plaquer. Ce titre sonne quand même beaucoup moins dramatique et profond ; on croirait plus à une formule toute faite de brève de comptoir, ou au discours d’un complotiste alarmiste.
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Prison Break – La Grande Évasion
Rien à voir avec le film de John Sturges primé aux Golden Globes, ni avec un quelconque film comique sur une évasion spectaculaire ; on parle bien du feuilleton américain basé sur le monde carcéral qu’on a récemment essayé de vous résumer avec humour. Une réalité un peu moins fun que ce que semble annoncer cette version française du titre, ça va de soi.
You – Parfaite
Dans ce cas-là, la traduction offre un titre plus explicite que le très allusif “You” ; il reflète la pensée du stalker et son obsession maladive pour sa proie. Telle qu’il la voit, elle est ni plus ni moins l’amour de sa vie, son âme sœur, bref, parfaite à tout point de vue… qu’elle le veuille ou non.
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Good Girls – Vol à mères armées
Même quand le titre original ne tend aucune perche en particulier, les traductions québécoises n’hésitent pas à y aller de leur petit jeu de mots. Good Girls, c’est avant tout l’histoire de trois mamans qui s’en vont braquer un supermarché. Et entre le vol à “mains” et à “mères” armées, la tentation était trop forte pour ne pas succomber à la petite boutade. Une belle tentative, qui a l’avantage de teaser la teneur de l’histoire…
Baby – Joie de fille
Dans la même veine humoristique, l’italienne Baby ne déroge pas à la règle. La série raconte l’histoire de deux amies des quartiers chics de Rome, étudiantes le jour, escort girls la nuit. Fille de joie, joie de fille… Vous l’avez ?
Star Trek – Patrouille du cosmos
Une pépite linguistique. Patrouille du cosmos, c’est le titre le plus franchouillard qui puisse exister pour désigner l’univers spatial hyper-futuriste de l’époque. Un feu d’artifice de la langue de Molière dans toute sa splendeur.
Et pour la petite histoire : si vous vous demandez pourquoi donc le Québec ne peut s’empêcher de traduire les titres d’œuvres cinématographiques et sérielles en français, sachez que cela n’a rien d’une mode. Il s’agit ni plus ni moins de la législation, plus précisément la loi 101, qui désigne le français comme langue officielle de la province… obligeant donc à traduire toutes les productions culturelles qui y circulent !