#15. Inhumans (2017)
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Il fallait bien un navet dans l’histoire de Marvel, et celui-ci porte le nom d’Inhumans. Censée remplacer un film du MCU qui n’a jamais vu le jour, la série de Scott Buck (retenez ce nom, on le reverra juste après) est une petite catastrophe industrielle. ABC a rapidement mis fin au show au terme de sa première saison pour des raisons évidentes : Inhumans est foncièrement mauvaise, cheap, avec une direction artistique hideuse et un scénario vu et revu. Sur Rotten Tomatoes, elle est tout simplement la série des studios Marvel la plus mal notée de son histoire.
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Difficile de dire ce qui était le plus difficile à regarder entre la perruque en plastique de Médusa, les expressions désespérées d’Anson Mount plongé dans un silence gênant en incarnant le stoïque Flèche noire, ou encore la tristesse de voir Iwan Rheon échouer (Ramsay Bolton dans Game of Thrones) dans le rôle du grand méchant. Les fans du MCU peuvent au moins respirer : ces Inhumains, mixés entre des Power Rangers de seconde zone et des Télétubbies en Velcro, ne seront pas ceux que Kevin Feige veut voir dans son univers (et nous non plus).
Disponible en France sur Disney+.
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#14. Iron Fist (2017 — 2018)
L’univers étendu Marvel de Netflix a connu des hauts et des bas, voire des très bas. Forcément, pour une franchise qui souhaitait s’inscrire dans un monde réaliste et mature, elle a rencontré quelques obstacles en se frottant à la partie mystique de la Maison des Idées. De cette tentative est née Iron Fist, la série sur le quatrième Defenders de la plateforme, avec son lot de déceptions. Cet essai raté a parfois été surnommé “pire série Netflix depuis Marseille“, histoire de vous dire tout le mal qu’en ont pensé certains fans et critiques.
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Iron Fist a régulièrement franchi la frontière du nanar dans ces deux saisons poussives, poussiéreuses pour l’époque et pas franchement aidées par le jeu monotone de Finn Jones. Même Colleen Wing, personnage lumineux et badass incarné par Jessica Henwick, ou le duo prometteur des Heroes for Hire composé de Danny Rand et Luke Cage, n’ont pas réussi à sauver ce naufrage. Sans surprise, c’est la première série Marvel que Netflix décidera d’annuler, pour le plus grand bonheur des fans et de Kevin Feige, qui proposera une nouvelle escapade dans le milieu des arts martiaux super-héroïques à sa manière avec le film Shang-Chi and the Legend of the Ten Rings.
Disponible en France sur Netflix.
#13. The Defenders (2017)
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Contrairement aux Avengers sur grand écran, l’association des super-héros Netflix fut un bel échec sur la petite lucarne. La réunion entre Daredevil, Jessica Jones, Luke Cage et Iron Fist est loin d’avoir tenu toutes ses promesses, la faute à une saison bien trop molle et un antagoniste creux. Finalement, le géant américain aurait peut-être mieux fait de garder ses justiciers à distance, la singularité esthétique de chaque série venant brouiller la cohérence d’un mini-univers partagé loin d’être harmonieux.
Même si Iron Fist restera éternellement considérée comme le talon d’Achille de la franchise, The Defenders fut la série Marvel de Netflix la moins regardée des six. On gardera tout de même en souvenir quelques bastons épiques et la prestation convaincante de Sigourney Weaver dans la peau d’Alexandra Reid, en attendant de redécouvrir, on l’espère, cette équipe de justiciers sous un nouveau jour, préférablement dans le MCU.
Disponible en France sur Netflix.
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#12. The Gifted (2017 — 2019)
On pensait avoir trouvé le nouveau Heroes avec The Gifted, une porte d’entrée dans l’univers des mutants par la Fox. Pour le coup, la série de Matt Nix trouvait un véritable intérêt dans sa galerie de personnages, piochant dans des protagonistes moins connus du folklore Marvel (Eclipse, Blink, les jumeaux Strucker…). En prime, le show pouvait compter sur la présence de deux vétérans du petit écran, en les personnes d’Amy Acker (Angel) et Stephen Moyer (True Blood). Malheureusement, ces mutants de nouvelle génération n’ont pas duré longtemps.
Contrairement à Heroes, et en particulier sa première saison, The Gifted n’est pas parvenue à créer une grande famille de super-héros attachante et émouvante. Plutôt bien produite et généreuse en scènes d’action, la série est rapidement tombée dans une production très formatée, le soap mielleux prenant trop souvent le pas sur l’intrigue super-héroïque. Et comme de nombreuses consœurs télévisuelles, The Gifted reste très limitée dans l’exploitation de l’univers Marvel, licence de droits oblige. Dans les mains de Disney et Kevin Feige, Reed et ses compagnons auraient peut-être connu des jours meilleurs.
Disponible en France prochainement sur Disney+.
#11. Helstrom (2020)
Le genre de l’horreur ne semble pas tellement envisageable avec la recette familiale du MCU. Mais sur le petit écran, les scénaristes ont l’occasion d’expérimenter davantage avec le lore de Marvel. Helstrom, une série d’Hulu quasiment passée inaperçue en 2020, a tenté la chose avec les jumeaux diaboliques Daimon et Ana. Ces justiciers sombres peu connus du grand public en France sont devenus des détectives et traqueurs de créatures hostiles dans cette adaptation, et incarnent aussi la dernière série de Marvel Entertainment avant sa fusion avec Marvel Studios.
Malgré des effets spéciaux époustouflants et une atmosphère horrifique travaillée, Helstrom n’a pas réussi à convaincre les spectateurs. La série a été annulée au bout d’une saison, souffrant notamment d’un manque de communication de la part de Marvel. En résumé, Disney voulait très vite se débarrasser des productions hors de son giron pour finalement tout ramener entre les mains de Kevin Feige et son puissant MCU. C’est dommage, car Ana Helstrom incarnait probablement le plus charismatique et (trop) rare personnage LGBTQ+ de l’univers des super-héros.
Disponible en France dès le 23 février sur Disney+.
#10. Cloak and Dagger (2018 — 2019)
Dans la lignée de l’Arrowverse du côté de la Digne Concurrence, Marvel a proposé des teen dramas super-héroïques au cours de la dernière décennie. L’un des premiers essais plutôt convaincants de la firme fut Cloak and Dagger et ses deux jeunes justiciers antinomiques. La série de Freeform jouait judicieusement avec les codes modernes de la série pour ados, proposant une œuvre poignante et très engagée pour le coup, explorant à chaque épisode les notions de culture du viol, de consentement ou encore de gentrification dans l’Amérique contemporaine.
Cloak and Dagger pouvait aussi compter sur le charisme de ses deux interprètes, Olivia Holt et Aubrey Joseph, qui formaient une belle alchimie à l’écran. Si l’aspect super-héroïque de la série s’effaçait progressivement au fil des épisodes, la narration moderne et une direction artistique inspirée ont rendu le combat pour la liberté de la Cape et l’Épée très agréable à suivre. Deux personnages intrigants et poétiques, qu’on espère un jour retrouver dans les Young Avengers.
Disponible en France sur Amazon Prime Video.
#9. Runaways (2017 — 2019)
Il fallait bien le talent du célèbre duo Josh Schwartz/Stephanie Savage pour offrir aux fans de Marvel le meilleur teen drama possible. Avec la famille des Runaways, les deux scénaristes ont créé une série captivante, bourrée de bonnes idées et d’une esthétique léchée façon Riverdale qui a déjà fait ses preuves. Le point fort du show reste indéniablement son concept initial novateur, dans lequel on découvre que les parents des ados sont en réalité les grands méchants de l’histoire.
Alex et ses amis forment une famille de justiciers aussi attendrissante que singulière, où chaque personnage est une métaphore des traumas de la jeunesse. Runaways marque un peu la rencontre entre Skins et Marvel, avec une adaptation à la fois portée sur le mysticisme des pouvoirs et la quête d’identité adolescente. Une série qui plus est inclusive et progressiste, et qui peut compter sur la présence d’un adorable… vélociraptor.
Disponible en France sur Disney+.
#8. Agents of S.H.I.E.L.D. (2013 — 2020)
Agents of S.H.I.E.L.D. est sans aucun doute la série la plus clivante de l’histoire de Marvel Television. Certains la considèrent comme une véritable trahison à l’égard du MCU, tandis que d’autres sont ravis de l’avoir visionnée sans réfléchir aux répercussions dans l’univers étendu. Car oui, le show de Joss et Jed Whedon est un échec marketing, qui promettait de réunir grand et petit écran dans une franchise tentaculaire. Malheureusement, cette promesse n’a jamais été tenue, la faute à des frictions latentes entre les deux pontes de Marvel : Kevin Feige et Jeph Loeb.
Même si les films du MCU n’ont jamais pris en compte les événements d’Agents of SH.I.E.L.D., la série a tenté la réciproque avec quelques caméos prestigieux (Samuel L. Jackson, Cobie Smulders, Hayley Atwell) et une véritable volonté de poursuivre le récit des crossovers Avengers. Avec le charmant Phil Coulson (Clark Gregg), un amour profond pour ses personnages et quelques jolis pieds de nez au grand écran (l’introduction du Ghost Rider en saison 4), Agents of S.H.I.E.L.D. restera pour toujours une œuvre sérielle cruciale pour la renommée de Marvel dans le monde.
Disponible en France sur Disney+.
#7. Luke Cage (2016 — 2018)
Luke Cage est le troisième justicier du roster Netflix, mais aussi celui qui proposait l’univers le plus singulier et engagé. Dans les rues de Harlem, le showrunner Cheo Hodari Coker y a insufflé ses influences tournées vers le jazz et la culture urbaine. Sa série de super-héros a donné lieu au méchant le plus élégant de cet univers, Cottonmouth, incarné par un Mahershala Ali de gala. Le show pouvait aussi compter sur son interprète principal, Mike Colter, une armoire à glace, certes, mais remplie de tendresse et de charisme.
Le justicier indestructible écopait d’une conscience sociale sur la communauté afro-américaine de New York particulièrement bien menée. Les super-héros dits “street level” de Netflix n’ont jamais aussi bien porté leur nom que dans Luke Cage, faisant d’Harlem un personnage à part entière. On regrette que la série n’ait pas eu le temps d’explorer le côté sombre du personnage, qui venait conclure deux saisons vraiment convaincantes.
Disponible en France sur Netflix.
#6. Agent Carter (2015 — 2016)
Lancée en 2015 sur ABC, Agent Carter n’aura hélas duré que deux saisons. Mais la série, centrée, comme son nom l’indique, sur Peggy Carter, a assurément marqué les fans. L’actrice anglaise Hayley Atwell y reprend le rôle qu’elle avait dans le MCU. Nous sommes alors en 1946 et notre héroïne pleure la mort de son cher Captain America, aka Steve Rogers. D’abord secrétaire au SSR de New York, elle va vite se rendre indispensable et prouver que pour les missions d’espionnage les plus périlleuses, elle est la femme de la situation.
Drôle, intelligente, courageuse et sacrément badass, Peggy Carter a à cœur de montrer aux hommes de son entourage que leur misogynie n’a que trop duré. Elle peut heureusement compter sur Jarvis, l’assistant d’Howard Stark, qui deviendra son ami le plus proche, et Daniel Sousa, un collègue du SSR qui ne cessera jamais de croire en elle et de l’admirer. Féministe, fun et bourrée d’action, Agent Carter s’est fait une place de choix dans l’univers télé développé par Marvel durant cette dernière décennie.
Disponible en France sur Disney+.
#5. Jessica Jones (2015 — 2019)
Comment rendre intéressante une héroïne dont les pouvoirs sont sur le déclin et dont la passion tourne autour d’une bouteille de whisky ? La showrunneuse Melissa Rosenberg a trouvé la réponse avec Jessica Jones, sorte de polar super-héroïque sombre et paranoïaque. Si Krysten Ritter assure dans le rôle cynique mais touchant de la détective d’Alias Investigations, on retient aussi la partition impériale de David Tennant dans la peau de Kilgrave, antagoniste terrifiant qui continuera d’hanter (en bien comme en mal) la série après la saison 1.
Si les deux suivantes sont plus anecdotiques, Jessica Jones et son générique sublime ont une place singulière dans l’univers Marvel. Outre les personnages comme Trish Walker et les crossovers avec la troupe des Defenders, la série n’a pas grand-chose à voir avec ses comics d’origine. À la place, elle propose le récit poignant d’une remontée des enfers, explorant au détour de dialogues passionnants des thématiques graves comme les prédateurs sexuels, la violence faite aux femmes et l’addiction. Jessica n’a peut-être pas sauvé le monde, mais elle est parvenue à guérir de son traumatisme pas si éloigné de la réalité.
Disponible en France sur Netflix.
#4. The Punisher (2017 — 2019)
Marvel a toujours eu le don de réussir parfaitement ses castings, de Robert Downey Jr. à Tom Holland en passant par Charlie Cox. Mais avec Jon Bernthal, introduit dans la saison 2 de Daredevil dans la peau du Punisher, la Maison des Idées a su qu’aucun autre acteur ne pouvait aussi bien incarner le justicier sanguinaire. En réalité, le géant américain et Netflix en étaient si convaincus qu’ils ont offert aux fans un spin-off entièrement dédié au personnage. Ou comment un antagoniste a entamé une voie de rédemption cross-média, partant du menaçant antihéros pour devenir un véritable super-héros.
The Punisher est une série mature et très violente, qui étale les méthodes expéditives et souvent spectaculaires de Frank Castle pour régler ses différends. Mais c’est aussi une œuvre captivante sur les troubles du stress post-traumatique, sortie en décalage des productions américaines très marquées par le 11-Septembre. Si des groupes extrémistes sur la libre circulation des armes ont parfois détourné le logo squelettique et emblématique du personnage aux États-Unis, avec une forme de malveillance, le Punisher l’a toujours dit : “One Batch, Two Batch, Penny, and Dime.”
Disponible en France sur Netflix.
#3. WandaVision (2021 —)
Pour sa première série sur Disney+, Marvel Studios avait une sacrée pression sur les épaules. D’abord parce que WandaVision devait initier la très attendue phase IV du MCU (suite au report de Black Widow), ensuite parce que Kevin Feige militait depuis longtemps pour réconcilier les fans avec les séries Marvel dites “illégitimes” par Disney. Après une saison, on peut le dire, le pari est largement réussi. WandaVision profite de son format épisodique pour proposer une œuvre originale et décalée, presque lynchienne par moments, qui rend hommage aux sitcoms cultes américaines.
Certes, le show de Jac Schaeffer n’est pas le plus explosif du MCU, mais il est au moins le plus audacieux et méta. Elizabeth Olsen et Paul Bettany profitent de l’exercice pour dévoiler leur vaste palette de jeu et afficher une alchimie de tous les instants. WandaVision explore par ailleurs la mythologie magique de Marvel, encore très peu exploitée au sein de l’univers étendu. Bref, si toutes les séries brandées Marvel Studios sont de cet acabit, le MCU vivra ses plus beaux jours sur le petit écran.
Disponible en France sur Disney+.
#2. Legion (2017 — 2019)
Il fallait de l’inventivité et une certaine audace pour adapter les péripéties de David Charles Haller, alias Légion, le fils du Professeur X dans les comics Marvel. Heureusement, le showrunner Noah Hawley (Fargo, Lucy in the Sky) ne manque pas de cran et encore moins de créativité. De son esprit est née l’œuvre de super-héros la plus originale et bizarroïde, il faut le dire, de la décennie sérielle. Loin des tropes et des origin stories habituels, Legion est un ovni dans les productions Marvel, entre expérimentations lynchiennes, comédie musicale envolée et hommage au cinéma d’auteur en noir et blanc.
Toute la série est une véritable métaphore du trou du lapin blanc, chaque épisode rajoutant une couche de mystère et d’étrangeté à l’ensemble. La proposition de Noah Hawley s’inspire de Lost, Inception ou encore Orange mécanique pour donner vie à ce monde fascinant, jalonné de personnages extravagants et très attachants, dont Lenny, incarnée par une Aubrey Plaza bluffante. Au final, Legion est bien plus qu’une simple série de super-héros, une chronique d’art et d’essai poignante sur les maladies mentales, qui a transcendé le genre et sublimé la richesse de l’univers Marvel comme jamais auparavant.
Disponible en France prochainement sur Disney+.
#1. Daredevil (2015 — 2018)
Daredevil. Un nom qui fait trembler les fans du justicier aveugle, autant pour les cases mythiques de Frank Miller (Born Again, à lire absolument) que l’adaptation ciné nanardesque de 2003 portée par Ben Affleck. Dix ans plus tard, Netflix s’empare du super-héros d’Hell’s Kitchen pour une nouvelle adaptation en live action. Les fidèles de Marvel tremblent à nouveau, mais cette fois pour les bonnes raisons : le Matt Murdock incarné à la perfection par Charlie Cox est sombre, intransigeant, traumatisé et bouleversant.
Si Daredevil est pour nous la meilleure série de super-héros, c’est parce qu’elle retranscrit à merveille la facette tout sauf manichéenne du justicier lambda : la bataille du bien et du mal se joue autant dans les quartiers de New York, animés par un Vincent “Fisk” D’Onofrio glaçant, que dans l’esprit de l’avocat, divisé entre la volonté de faire le bien et ses méthodes violentes voire sanguinaires. Avec son esthétique en référence aux films noirs, ses thématiques très actuelles qui s’attaquaient à l’Amérique de Trump et la propagation des “fake news” et, bien évidemment, ses scènes de combats bluffantes et brutales, Daredevil s’impose non seulement comme un justicier épique, mais surtout comme l’antihéros ultime de la décennie sérielle.
Disponible en France sur Netflix.