Une série osée mais qui ne fait qu’effleurer son concept.
Publicité
Ce jeudi, OCS lance une de ses nouvelles dramédies barrées dont elle a le secret. Créée par Olivier Fox, secondé par les scénaristes Judith Godinot et Olivier De Plas, elle envoie du lourd côté pitch. L’histoire se déroule en 2026 : dans une France pacifiée et apaisée, un changement radical impose à tout le monde de vivre nu. Oui, vous avez bien lu. Tout le monde se balade à poil, de votre mère à votre boss, en passant par vos potes, transparence oblige. Un policier dans le coma, Franck, se réveille sur ses entrefaites. Il va devoir s’habituer à vivre en tenue d’Adam tandis que le meurtre de l’homme à l’origine de la loi, retrouvé habillé, ravive les tensions.
Publicité
Voilà un concept qui attise la curiosité. Problème : on se retrouve rapidement face à une écriture comique paresseuse, qui joue évidemment beaucoup sur l’anatomie humaine. L’histoire peine à décoller au-delà des blagues potaches, qui fonctionnent plus ou moins bien. En choisissant de l’ancrer dans une réalité franco-française, Olivier Fox prend aussi le risque qu’on n’y adhère pas. L’explication est un peu fumeuse : à la suite d’attentats commis en France, la Loi Transparence, stipulant donc que tous les Français·e·s doivent se désaper, semble avoir été approuvée très rapidement, sans trop de gradation. Il faut donc décider de croire à cette explication très grossière pour entrer dans l’univers. La série aurait probablement gagné en subtilité à être présentée comme une dystopie lointaine, se situant dans un pays européen non identifié.
L’intrigue avance à la vitesse d’un escargot malade, chaque épisode revenant toujours un peu plus lourdement sur les difficultés de Frank à accepter cette nouvelle réalité du “tous à poil”. Le coup de maman qui veut lui faire un câlin, du directeur de l’hôpital malaise à deux doigts de poser ses couilles sur la table, de son meilleur ami qui sort avec son ex… Que la nudité soit un ressort comique, on s’y attendait, qu’elle devienne l’unique motif de blague et soit exploitée systématiquement de la même manière, voilà qui est fâcheux. Sur une thématique pareille, il y avait mieux à faire.
Publicité
Sur le fond, le message s’avère aussi des plus patauds : en gros, Frank va devoir apprendre à vivre sans ses fringues et cela va en même temps l’obliger à se dépouiller de son attitude passée (c’était un connard égoïste pour la faire courte). En parallèle, un groupe qui milite pour le retour des vêtements passe pour des terroristes (avec, parmi ces personnages, une femme voilée) et sans avoir vu l’intégralité de cette saison 1, on imagine bien qu’en fait, ils sont du côté des “gentils” et ne sont pas responsables du meurtre en question. Vous l’avez la métaphore de notre société actuelle ? Et le clin d’œil à la société macroniste, soi-disant de la transparence, dans laquelle on vit ?
Les bonnes intentions ne font pas une bonne série. On imagine bien que l’expérience des acteurs et actrices, plutôt pas mauvais d’ailleurs – Satya Dusaugey est notamment entouré de Malya Roman, Brigitte Faure, Vincent Solignac ou encore Alexandre Philip, Joséphine Draï et Alain Bouzigues –, a dû être détonante et inoubliable, puisqu’ils ont accepté de jouer dans le plus simple appareil. Quelque chose qu’ils ont rarement le loisir d’expérimenter. Mais il est fort probable que le spectateur ne garde pas, lui, un souvenir aussi impérissable de cette fiction. Nu est un cas d’école de la série à concept, séduisante sur le papier, qui fait pschiiit à l’arrivée.
La première saison de Nu débute ce jeudi 7 juin à 21 h 35 sur OCSMax et en intégralité sur OCS Go.
Publicité