Depuis le succès phénoménal de Big Little Lies en 2017, beaucoup de producteurs télé ont tenté de décliner la recette idéale d’une mini-série moderne. Mélangez l’adaptation d’un best-seller, idéalement écrit par Liane Moriarty, avec une production de David E. Kelley. Ajoutez un groupe de riches individus, un environnement stressant, une pincée de mystère, et un soupçon… de soupçons. Versez quelques violons menaçants, et une bonne dose de secrets. Saupoudrez le tout de Nicole Kidman.
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Fraîchement sortie du blender, Nine Perfect Strangers coche absolument toutes les cases. Dans cette mini-série diffusée sur Amazon Prime Video, neuf parfaits inconnus participent à une retraite de bien-être, qui promet de les libérer de leurs anxiétés, de leurs traumatismes personnels ou de leurs kilos en trop.
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Parmi les invités, méticuleusement sélectionnés, on trouve une romancière à succès (Melissa McCarthy), un athlète déchu (Bobby Cannavale), ou encore une famille endeuillée (dont le paternel est joué par Michael Shannon). À la tête de cette mystérieuse institution, il y a Masha, une gourou new age au sombre passé. Elle est incarnée, évidemment, par Nicole Kidman.
Impression de déjà-vu
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Si vous avez l’impression d’avoir déjà vu ça quelque part, c’est normal. Impossible pour la série de ne pas évoquer la récente (et infiniment plus subtile) The White Lotus, qui suivait aussi un groupe de riches malheureux dans un cadre idyllique. On y trouve quelques airs de Homecoming et ses expérimentations sordides (Bobby Cannavale a d’ailleurs joué dans les deux), ou The Wilds et sa galerie de personnages coincés sur une île déserte. On pense également à Ils étaient dix, ou encore Retreat, la future série de Brit Marling et Zal Batmanglij (The OA), sur douze personnes participant à une retraite dans une riche demeure. Autant dire que ce genre d’histoires a le vent en poupe et qu’il faut faire preuve d’originalité pour sortir du lot dans ce contexte.
Malheureusement, la sensation de déjà-vu ne va pas s’arranger avec le temps. Nine Perfect Strangers semble issue d’une nouvelle catégorie de séries post-Covid, tournées avec les contraintes de la pandémie : une unité de temps et de lieu, une poignée de personnages isolés, beaucoup de scènes en extérieur et en tête-à-tête… Problème : Nine Perfect Strangers est un peu l’équivalent télévisuel d’une pizza Sodebo : tous les ingrédients y sont, et pourtant, impossible de recréer la magie attendue.
Personnages à peine ébauchés
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Malgré quelques répliques amusantes, les dialogues mornes sonnent faux, tout comme l’affreux accent russe adopté par Nicole Kidman. Après un premier épisode intrigant, la série s’essouffle rapidement et peine à creuser ses personnages à peine esquissés : untel est addict, unetelle trompée par son mari, un autre ne veut pas avoir d’enfant… Après les six épisodes sur huit que nous avons pu visionner, on n’en sait pas vraiment plus.
Cette matière première insuffisante est néanmoins élevée par le casting d’acteurs confirmés. Dans les rôles respectifs d’un père de famille ringard et d’une influenceuse noyée sous des tonnes de rajouts et de maquillage, Michael Shannon et Samara Weaving confèrent à leurs personnages une vulnérabilité et une intelligence appréciables. Melissa McCarthy, aussi bonne actrice comique que dramatique, excelle dans le rôle d’une autrice sarcastique mais fragile. Malheureusement, les quelques bonnes performances ne suffisent pas à insuffler assez d’originalité ou de vitalité à cette série fast-food, aussi vite engloutie qu’oubliée.
La première saison de Nine Perfect Strangers est disponible sur Amazon Prime Vidéo depuis le 18 août.
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