Les leçons de vie du Jeu de la dame, résumées en 10 gifs

Publié le par Marion Olité,

©Netflix

Le parcours de Beth Harmon est des plus instructifs. La preuve !

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On n’est pas tous et toutes des génies aux échecs, mais cela ne doit pas nous empêcher d’être inspiré·e·s par le parcours de Beth Harmon (incarnée par la fabuleuse Anya Taylor-Joy) dans la série Le Jeu de la dame, qui connaît actuellement un succès planétaire sur Netflix. Élevée par une mère dépressive, puis au sein d’un orphelinat où elle développe ses capacités de joueuse d’échecs, ainsi qu’une addiction aux médicaments, elle va connaître une trajectoire faite de hauts spectaculaires et de bas tout aussi forts. Alors, même si la série n’est pas réellement un biopic, elle a de belles leçons de vie à nous apprendre !

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Analyser son adversaire

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Depuis le début de la série, Beth met la raclée à ses adversaires et ne connaît que très peu de revers dans la compétition. Cette scène est donc des plus étonnantes : en découvrant les “speed chess” (appelés en réalité blitz, comme nous l’a appris la championne Andreea Navrotescu), notre héroïne perd plusieurs fois d’affilée face à son frenemy, Benny Watts (incarné par Thomas Brodie-Sangster). Ces défaites, en apparence humiliantes, d’autant qu’elles ont lieu dans un café où se réunissent les joueur·se·s d’échecs, permettent en réalité à Beth d’étudier son adversaire et cette version accélérée des échecs. Plus tard, dans l’appartement de Benny, elle lui prouvera qu’elle est devenue imbattable.

Rester concentré·e sur son objectif

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Quand on est passionné·e ou quand on travaille sur un projet de longue haleine, il ne s’agit pas uniquement d’avoir “le don”. Une nouvelle fois, je reprendrai les propos d’Andreea Navrotescu, qui disait : “Les échecs, c’est 5 % de talent et 95 % de travail.” Un constat qui peut s’appliquer à de nombreuses passions. Que vous ayez des facilités ou non dans le domaine dans lequel vous rêvez de réussir n’est pas le plus important. La persévérance et la confiance en soi (forcément plus compliquée à acquérir pour les femmes dans notre société patriarcale) sont les véritables moteurs des grand·e·s de ce monde. On laisse le mot de la fin à une certaine Marie Curie : “La vie n’est facile pour aucun de nous, mais quoi, il faut avoir de la persévérance et surtout, de la confiance en soi. Il faut croire que l’on est doué pour quelque chose et cette chose, il faut l’atteindre coûte que coûte.”

Savoir reconnaître ses échecs

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Une leçon que Beth apprend très tôt dans la série, car cela fait aussi partie de l’essence des échecs. Le gardien de l’orphelinat de Methuen, M. Shaibel, initie la fillette à ce jeu qui l’obsédera toute sa vie. Comme nous, Beth n’aime pas perdre, mais le vieux monsieur taciturne le lui explique : elle doit “coucher son roi”. Se battre, c’est très bien et évidemment, certaines causes méritent que l’on ne baisse jamais les bras. Il faut toutefois bien choisir ses batailles et savoir admettre sa défaite quand elle est évidente et inévitable. Dans le monde de “winners” dans lequel nous vivons, c’est dur de reconnaître ses échecs (et oui, encore eux), mais c’est justement une preuve de sagesse et d’humilité.

Lutter contre ses démons intérieurs

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Parmi les nombreuses réussites du Jeu de la dame, il y a la peinture saisissante que Scott Frank et Allan Scott (les créateurs de la série) font des addictions. Beth devient accro aux médicaments très jeune, car l’orphelinat oblige les jeunes enfants à avaler des sédatifs pour les rendre dociles. Elle finit même par en faire une overdose. Plus tard, elle découvre d’autres paradis artificiels et devient également alcoolique. Contrairement à bien des films et séries hollywoodiennes, ses phases addictives ne sont pas glamourisées. On ne reconnaît plus Beth, elle est inquiétante et on a peur pour elle, surtout dans cette scène où la jeune femme, endeuillée par la mort de sa mère adoptive, frôle le coma éthylique après plusieurs jours de consommation seule chez elle.

La série démonte au passage la croyance inscrite dans l’inconscient populaire, qui veut que les génies de ce monde soient plus productifs sous substances. Au fil de son évolution, Beth comprend que son addiction et ses démons intérieurs l’empêchent de battre Vasily Borgov. Ils peuvent être la conséquence d’un don ou d’une maladie mentale difficile à gérer, mais ce ne sont pas les drogues qui font d’elle un génie des échecs, bien au contraire.

Tracer sa route à travers la société sexiste

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Le succès planétaire du Jeu de la dame est pour le moins ironique : il aura fallu une série portée par une femme pour intéresser le grand public aux échecs, alors que ce milieu-là est extrêmement hostile à ces dames. La série n’insiste pas trop sur ce point, mais sa mise en scène parle pour elle : Beth trace son chemin dans un monde où elle n’a affaire qu’à des hommes. Si on déplore que l’aspect sexiste ait été édulcoré, surtout dans une série d’époque (les réflexions misogynes dans les années 1960 étaient beaucoup moins “subtiles” qu’aujourd’hui), le parcours de la championne est bel est bien féministe. Il montre qu’une femme peut, elle aussi, grimper les échelons un à un vers la gloire et ce, quel que soit le domaine.

Alors, même si c’est un peu (ou beaucoup) – tout dépend des parcours, des milieux sociaux, de la couleur de peau, de l’état de santé… – plus compliqué pour une femme de faire abstraction du monde qui l’entoure pour se consacrer pleinement à sa passion, son objectif ou son travail et se donner les moyens d’exceller pareillement, ne baissons pas les bras, nous dit Le Jeu de la dame.

Matcher son mood avec ses fringues

Puisque l’amour des fringues est enseigné – pour le meilleur et pour le pire – en priorité au genre féminin, autant en tirer parti quand on aime ça ! Si on est de genre masculin, il n’est pas interdit non plus, bien au contraire, de s’y intéresser. Benny, qui entretient son look bohème rock dans la série, serait d’accord avec nous.

Des rappeur·se·s aux écrivain·e·s, en passant par les scientifiques, les codes vestimentaires disent beaucoup d’une personne et de ses passions – et les femmes entretiennent bien souvent un rapport particulier à la mode. C’est le cas de Beth et de ses tenues qui reflètent minutieusement son état d’esprit et son évolution vers un objectif : devenir la meilleure joueuse d’échecs au monde.

Or, pour réussir dans les échecs, il faut avoir confiance en soi : alors, quoi de mieux que se créer une armure sur-mesure, qui vous fait vous sentir fort·e et puissant·e ? Même si, cette année, les fashion addicts de tous poils ont été légèrement réfrénés dans leurs envies, confinement oblige, ils peuvent se rassurer : il est bientôt l’heure de remiser les vieux joggings et de se parer de ses plus beaux atours. Comme Beth, changez de style selon vos humeurs, essayez des coupes différentes et brillez !

Chérir les amitiés qui comptent

Alors, oui, Le Jeu de la dame tombe dans le trope de la “meilleure amie racisée”, qui est uniquement là pour faire avancer l’héroïne. À l’orphelinat, Jolene (Moses Ingram) se lie d’amitié avec la jeune Beth et lui vient en aide. Des années plus tard, alors qu’elles ont la vingtaine et que les deux jeunes femmes ne semblaient pas avoir gardé de liens, Jolene vient frapper à la porte de son amie d’enfance. Elle a quelques dialogues sur son parcours personnel et évoque son engagement afro-féministe, mais la jeune femme noire est surtout là pour rebooster notre héroïne à la dérive. Elle aurait clairement mérité de prendre une plus grande place dans la série.

En dépit de ce bémol, Le Jeu de la dame célèbre les amitiés basées sur la sincérité, Beth finissant par se confier vraiment à sa copine, qui lui vient financièrement en aide. C’est un peu plus ambigu avec Harry Beltik (Harry Melling), ce dernier éprouvant des sentiments pour Beth, mais lui aussi sait se montrer un ami fidèle. Des vrai·e·s potes, en somme. La morale de l’histoire, c’est qu’il ne faut pas les oublier quand vous allez bien. Une véritable amitié, c’est précieux, ça se nourrit et comme le montre la série, ça peut sauver la vie.

Ne pas tout miser sur l’amour

Les romances de Beth tiennent une place tout à fait secondaire dans la série – c’est très bien comme ça ! On en a soupé des séries et des films ou le destin (et le bonheur) de l’héroïne est suspendu au bon vouloir d’un homme, le tout dissimulé sous l’aura du sacro-saint romantisme et de la recherche du grand amour. A contrario de la plupart des productions mettant en scène un personnage principal féminin, Le Jeu de la dame dissémine quelques moments de séduction et de sexe, sans en faire toute une histoire. Beth couche avec Harry, puis Benny, puis elle a possiblement une relation sexuelle avec son amie Cleo, sans que ce soit aussi explicit qu’avec les deux personnages masculins.

Elle développe aussi des sentiments pour un joueur et journaliste, Townes, qui ne s’avèrent pas réciproques. Ces moments s’ajoutent à d’autres formes d’amours, filial, avec sa mère adoptive, amical, avec Jolene, obsédant, si on analyse son rapport aux échecs. L’amour romantique est remis à sa juste place dans la série : il est parfois là, parfois absent, au profit d’autres aspects tout aussi passionnants de la vie de l’héroïne. Le constat aurait été extrêmement banal si Beth avait été un personnage masculin. Il l’est beaucoup moins, s’agissant d’un protagoniste féminin. Le Jeu de la dame nous montre la voie : aimez, vibrez, mais ne réduisez pas votre vie à l’amour romantique et hétéro, surtout vous, mesdames, vous risqueriez d’être amèrement déçues.

Réveiller la queen qui sommeille en vous

À la fin de la série, Beth est devenue une queen, comme le souligne sa tenue, qui fait d’elle la dame du jeu d’échecs. Elle maîtrise sa vie, est au top de ses performances et va devoir se trouver de nouveaux défis. C’est tout le mal que l’on vous souhaite !