La chaîne OCS City lance ce jeudi 3 novembre une nouvelle série, Les Grands, qui fait la part belle à l’adolescence.
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Est-ce que la télé française ne s’est jamais remise des années AB Productions (Premiers Baisers, Hélène et les garçons & co) ? Ou bien est-ce la fuite massive des jeunes de la télé vers Internet ? Mises à part quelques exceptions qui se comptent sur les doigts d’une main (Trois x Manon), on ne peut pas dire que l’adolescence ait beaucoup inspiré les chaînes et les scénaristes français. Alors que l’Angleterre a Skins, les États-Unis My So-Called Life ou Freaks and Geeks, la France avait… Soda (si, vous savez, cette shortcom très grand public qui a lancé Kev Adams).
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Il était temps qu’un auteur se penche enfin sur les états d’âme des ados français. C’est chose faite avec Les Grands. Créée par Benjamin Parent et Joris Morio, co-scénarisée et réalisée par Vianney Lebasque (Les Petits Princes), cette nouvelle série suit le quotidien d’une bande d’ados pendant leur année de 3e, la dernière du collège. Il y a Boogie, l’obsédé sexuel qui semble sorti du film Les Beaux Gosses, Hugo, l’ancien gros qui voit sa chance tourner, MJ la rebelle aux cheveux violets, le discret et tourmenté Ilyes, la girl next door Avril…
Comment retranscrire les premiers émois de l’adolescence sans donner dans le cliché, le mièvre, mais sans non plus verser dans le cynisme ou la moquerie ? Dans la lignée d’Irresponsable et son trentenaire qui ne veut pas grandir, Vianney Lebasque a opté pour un traitement “ciné indé US”. Un soin particulier a été apporté à la photographie (superbe lumière) et à la musique. La caméra à l’épaule suit les élans de personnages en pleine ébullition. Le réalisateur a recours à de très jolies trouvailles pour retranscrire la beauté des sentiments de ses protagonistes. On pense notamment à cette scène musicale où MJ et Hugo fument du cannabis et se mettent à chanter façon “air guitar”.
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Teenage state of mind
Autre choix qui paie : celui de ne pas trop dater la série, et de se pencher plutôt sur la meilleure façon de retranscrire l’état adolescent. Les smartphones sont bien là, mais pas omniprésents. On pourrait les retirer de la main d’Avril, Boogie et les autres, que l’histoire se poursuivrait sans souci. Quelques indices nous prouvent qu’on est en 2016 : les jeunes cool sont les mixeurs, la musique électro-pop parcourt la série, il n’y a plus de slow, les minorités sexuelles ou culturelles sont naturellement représentées.
Mais au fond, un adolescent en 1950, 1970, 1990 ou 2010 aura beau vivre dans des conditions très différentes, il ressent peu ou prou la même chose. Cette envie irrésistible de se rebeller, de tenter toutes les expériences, ce moment où tout est possible, où l’on va réaliser plusieurs premières fois, se planter et réessayer… C’est probablement la plus grande réussite des Grands que de rendre se sentiment palpable.
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La série n’est pas dénuée de défauts. On tique un peu devant des jeux d’acteurs inégaux (le quintette composé de Théophile Baquet, Grégoire Montana, Sami Outalbali, Pauline Serieys et Adèle Wismes est en revanche excellent), un enjeu dramatique autour de MJ qui nous fait sortir du ton réaliste de la série ou encore des parents (peut-être volontairement) caricaturaux.
Cela dit, au terme des dix épisodes de cette première saison, le pari est bien gagné. À la fin des Grands, on a envie de savoir vite ce que vont devenir MJ et les autres (tant mieux, la saison 2 est déjà en tournage). La série nous aura fait rire, beaucoup (grâce à des dialogues affutés), réfléchir en abordant des thèmes comme le bodyshaming, le suicide, la quête d’identité, et nous aura donné envie de redevenir adolescents. Le temps de quelques heures.
La première saison des Grands débute ce jeudi 3 novembre sur OCS.
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