“La Critique”, The Bear (S1E7) – disponible sur Disney+
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Tourné presque entièrement en plan séquence, cet épisode fait éclater toutes les tensions qui mijotaient à feu doux depuis le début de la saison. Carmy, qui a repris le restaurant de son frère après la mort de ce dernier, peine à imposer un nouvel équilibre à sa brigade. Lorsqu’une critique élogieuse paraît dans un journal local, le nombre de commandes en ligne explose, et la panique s’empare de la cuisine. S’ensuivent vingt minutes de chaos condensé, qui mettent en exergue tous les atouts de la série, de la mise en scène à l’interprétation en passant par la musique.
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“Aussi stable qu’un colibri”, Euphoria (S2E5) – disponible sur OCS
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Il y a une chose qu’on ne peut pas enlever à la série ado la plus fucked-up et populaire du moment : son amour du format épisodique. Chaque volet d’Euphoria adopte un angle différent, mais la réalisation virtuose de Sam Levinson fonctionne toujours mieux lorsqu’elle est mise au service d’un arc émotionnel. Et c’est le cas dans cet épisode ahurissant, qui nous plonge dans l’enfer de l’addiction de Rue. En pleine rechute, l’adolescente est confrontée par sa mère, et s’enfuit pour éviter de repartir en cure de désintoxication. Alors que la jeune femme, prise en chasse par sa famille et la police, enchaîne les cascades, la série se transforme en film d’action, sans jamais perdre de vue les enjeux émotionnels de ses personnages.
“Trois gifles”, Atlanta (S3E1) – disponible sur OCS
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Les expérimentations narratives de la saison 3 d’Atlanta n’ont pas toujours payé. Mais quand ça fonctionne, cela donne un des épisodes les plus mémorables de toute la série. Dans cette parabole grinçante qui ouvre la saison, une mère noire se voit retirer la garde de son enfant après l’avoir giflé à l’école. Le jeune garçon est alors placé dans une famille d’accueil blanche, auprès d’un couple de femmes sinistres, abusives et racistes. L’épisode, qui tourne en dérision le complexe du “sauveur blanc”, est inspiré par l’histoire vraie de deux femmes blanches qui se sont donné la mort avec les six enfants racisés qu’elles avaient adoptés. Un nouveau tour de force de l’équipe d’Atlanta (réalisé par Hiro Murai et écrit par Stephen Glover), à la fois drôle et glaçant.
“Arrivederci”, The White Lotus (S2E7) – disponible sur OCS
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Au bout du compte, la saison 2 de The White Lotus nous aura offert une méditation sur l’incertitude. Celle des personnages, qui se pourrissent l’existence à force de douter de tout, mais aussi celle du spectateur, qui même dans un final à la conclusion très osée, n’a droit qu’à peu de réponses définitives. Qu’est-ce que Daphné et Ethan ont fait sur l’île d’Isola Bella ? Harper a-t-elle couché avec Cameron ? Est-ce que les gays avaient vraiment l’intention de tuer Tanya ? (Bon, ok, là il y a assez peu de doute). Mike White, qui a toujours excellé sur le terrain de l’ambivalence, nous sert un final d’une merveilleuse ambiguïté, et sublime une dernière fois le talent de son casting d’exception – en particulier Meghann Fahy et Jennifer Coolidge.
“Le marteau et l’enclume”, Better Call Saul (S6E3) – disponible sur Netflix
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Le brio de Better Call Saul a toujours résidé dans son mélange des genres : à la fois série procédurale, drame intime, comédie loufoque et thriller mafieux. Cet épisode doux-amer de la saison 6 est un de ceux qui rapprochent le plus la série de sa grande sœur, Breaking Bad : un sommet de tension et d’action, alors que Nacho tente désespérément d’échapper au cartel, suivi d’une fin aussi déchirante qu’inévitable.
“Le nous en nous”, Severance (S1E9) – disponible sur AppleTV+
Le prix du final le plus stressant de l’année revient à Severance, série dystopique sur des employés qui scindent leur conscience entre le travail et la vie privée. Après une lente montée en tension, The we we are nous donne ce que l’on attend depuis le début : que les “innies”, qui n’ont jamais existé en dehors de leur bureau, se confrontent enfin au monde extérieur. Un final palpitant qui répond à plein de questions, et ouvre tout autant de nouvelles possibilités. Vite, envoyez la saison 2.
“Cuisine et interdépendance”, Industry (S2E5) – disponible sur OCS
Industry, qui suit les déboires d’un groupe de jeunes traders dans une banque d’investissement, fait souvent l’effet d’un huis clos étouffant. Cet épisode sombre et introspectif, qui éclaire le contexte familial des personnages et les place loin de la banque pour la première fois, offre une rare respiration. C’est aussi le volet qui nous permet enfin de mieux comprendre les dynamiques à l’œuvre depuis deux saisons, et qui consolide la place d’Industry dans la liste des plus grandes séries du moment.
“Adieu ma maison endommagée”, Station Eleven (S1E7) – bientôt disponible
Tiré du roman postapocalyptique d’Emily St John Mandel, Station Eleven raconte comment un groupe d’artistes tentent de garder espoir après une pandémie catastrophique. Le choix d’adaptation le plus judicieux de la série a été de renforcer le lien entre les personnages de Kirsten et Jheevan : alors qu’ils ne se croisent que brièvement dans le livre, c’est leur connexion qui forme le cœur émotionnel de la série. Dans l’épisode 7, Kirsten est gravement blessée, et se remémore les 100 premiers jours de la pandémie, passés en compagnie de Jheevan et son frère Frank alors qu’elle n’avait que 9 ans. Un rap improvisé en plein milieu de l’apocalypse, ou encore une pièce de théâtre qui se transforme en combat à mort… D’une beauté à couper le souffle, cet épisode cristallise mieux qu’aucun autre le thème principal de Station Eleven : la nécessité vitale de l’art.
“Une seule issue”, Andor (S1E10) – disponible sur Disney+
Dans ce volet, Cassian s’évade de la prison dans laquelle il est incarcéré depuis plusieurs épisodes. La séquence d’évasion est une des plus grisantes de la série, mais aussi une des plus émouvantes, car pour beaucoup de détenus, la seule issue sera la mort. Le destin de Kino, leader de l’insurrection forcé de rester en arrière car il ne sait pas nager, est mis en parallèle avec le monologue mémorable prononcé par Luthen (Stellan Skarsgård), sur l’ampleur des sacrifices nécessaires à la rébellion.
“Partie de plaisir”, Better Call Saul (S6E9) – disponible sur Netflix
Hé oui, on a mis deux épisodes de Better Call Saul dans cette liste. En même temps, il fallait bien ça pour célébrer la conclusion de la meilleure série de l’année. Comme Breaking Bad avec les épisodes Ozymandias et Felina, Better Call Saul a décidé de s’octroyer deux finales. C’est dans ce volet, l’antépénultième de la série, que l’on assiste avec horreur à la rupture entre Kim et Jimmy, aussi redoutée qu’anticipée depuis déjà six saisons. On comprend enfin ce qui a poussé Jimmy McGill à devenir Saul Goodman pour de bon, et abandonner ce qu’il lui restait de compas moral. Alors certes, il y a aussi le dernier épisode. Mais Fun and games, en plus d’être un des plus beaux volets de la série, constituera toujours sa véritable conclusion émotionnelle.