Il y a quelques mois, Biiinge avait rendez-vous avec la fin du monde tel qu’on le connaît.
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Quand on nous a proposé de venir sur le tournage de Dead Landes, dernière série en date de François Descraques — qui s’est associé pour l’occasion à François Uzan (France Kbek) —, on a dit oui tout de suite. Pensez-vous, un voyage de presse dans le Sud-Ouest, ça ne se refuse pas ! Et puis on était bien curieux de découvrir le dernier bébé du créateur de Visiteur du Futur.
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On nous avait promis les Landes, on a eu… un décor assez similaire en fait, mais un climat nettement plus froid. Notre périple se termine en effet au fin fond des Yvelines, à une quarantaine de kilomètres de Paris. La capitale est si proche et pourtant, la civilisation paraît si loin. Nous voilà accueillis dans un camping qui semble désert (c’est la saison creuse), puis, coincé au milieu d’une petite forêt de pins, apparaît un chalet.
La cabane aux allures faussement western est surplombée d’une imposante enseigne : L’Escapade, Zabriskie diner. Un nom pittoresque qui fleure bon les vacances, suivi d’une référence au cinéma d’Antonioni, accolée à un lieu typique du folklore américain… Mais qu’est-ce que c’est que ce bordel ?!
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Ce mélange des genres, comme nous le découvrirons plus tard, c’est l’ADN de Dead Landes. La série a d’abord été imaginée par François Uzan, avant que la chaîne France 4 ne fasse appel à François Descraques pour mettre en images ce qui était, au départ, plutôt une comédie survivaliste à l’échelle d’un village. Ce dernier a accepté mais à condition de mettre aussi son grain de sel côté écriture. Le résultat est donc sensiblement différent, une fois “pimpé” par François Descraques.
Nous ne savions pas grand chose de Dead Landes avant de nous rendre au camping. Et ce ne sont pas les premières scènes dont nous serons témoins qui vont nous éclairer davantage. Il s’agit de la toute première séquence du tout premier épisode. Michel (Thomas “VDB” Vandenberghe) présente fièrement son établissement aux caméras des journalistes en reportage (ceux de la série donc, pas nous).
Sa naïveté et son dévouement envers sa clientèle, un brin disproportionnés, cachent surtout une peur de l’abandon et de la solitude. Si cela ne tenait qu’à lui, les vacances ne se termineraient jamais et son mariage avec Natalia (Adrianna Gradziel) serait une merveilleuse romance sans accros, et surtout, réciproque. Michel rêve d’Amérique, mais en attendant d’y partir un jour (sans retour), “c’est l’Amérique, qui vient à Michel” !
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Cette scène d’exposition relativement anodine est en fait le point d’entrée dans l’univers de la série, et la façon dont on va nous raconter cette histoire. Le found footage, un vrai défi technique, fait office de témoin des événements qui vont chambouler la routine paisible des vacanciers de L’Escapade.
Caméras embarquées et de surveillance, webcam… Durant les dix épisodes de 26 minutes qui composent cette première saison, le dispositif qui permet ces multiples points de vue, tous plus subjectifs les uns que les autres, jouera un rôle essentiel dans la narration de Dead Landes. Ce n’est pas pour rien qu’il a été popularisé par le genre horrifique : le visionnage n’en est que plus immersif.
Et en parlant de genre, justement, Dead Landes nous est présentée comme un mix — ‘improbable’ est sans doute un terme trop faible — entre Lost, Les Bronzés, la trilogie Cornetto et Parks and Recreation. Et au cas où il y aurait confusion, on tient à nous préciser qu’il n’y a “pas de zombie”. “C’est ce qu’on voulait mettre en catchphrase”, nous dit François Descraques entre deux prises.
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Mais après notre départ, les campeurs vont être les témoins d’une catastrophe sans précédent. Une tempête dévastatrice s’abat sur le camping et des objets non identifiés tombent du ciel dans un terrible fracas. L’Escapade est désormais le dernier bastion de l’humanité, à leur connaissance du moins, et est isolé du reste du monde par un épais brouillard électrique.
En attendant, sur le tournage règne une ambiance pro mais bon enfant, un esprit de troupe où les plus facétieux profitent du moindre “Coupez !” pour faire les pitres. Non pas que Dead Landes soit 100 % sérieuse, bien au contraire, mais pour jongler entre drame, frisson et comédie, il faut un tout petit peu de concentration.
Le casting qui rend tout cela possible rassemble une dream team d’humoristes, qu’ils se soient formés sur les planches ou sur le Net : Thomas VDB, Baptiste Lecaplain, Yacine Belhousse, Sören Prévost… Mais la véritable héroïne de la série, n’en déplaise à Michel, c’est Agathe (Julie Farenc-Deramond, photo ci-dessus). Cette gendarme va prendre sur elle pour protéger les survivants, chercher des secours, une issue, bref, elle est le Rick Grimes de Dead Landes.
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Et son concept, la série des deux François l’honore jusqu’au bout, parvenant à trouver cet équilibre fragile entre la comédie, le drame, le fantastique et le réalisme, le tout boosté par une mythologie qui ne laisse aucun répit au spectateur. “Est-ce que ces événements sont divins, naturels, technologiques, aliens ?”, demande François Uzan.
Évidemment, on l’ignore, et ce n’est pas la fin qui nous tirera totalement de nos interrogations. “On nous a demandé d’en garder un peu sous le pied pour une possible saison 2”, précise François Descraques.
La saison 1 de Dead Landes, composée de 10 épisodes de 26 minutes, est diffusée à partir du 3 décembre (les 4 premiers épisodes) à 20 h 55, puis les 10 et 17 décembre en deuxième partie de soirée sur France 4. Elle est accompagnée d’un spin-off nommé Dead Floor, visible sur Studio 4 découpé en 5 épisodes de 8 minutes chacun.