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Dans le sillage de Cloak and Dagger, un nouveau drama adolescent à tonalité fantastique vient de débarquer sur les écrans américains. Il s’agit d’Impulse, quatrième création originale du côté du service YouTube Red, librement inspirée du roman éponyme de Steven Gould. Ce best-seller fait partie de la série littéraire Jumper, qui avait fait l’objet d’un film réalisé par Doug Liman et sorti en 2008.
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La série reprend le concept de base : à savoir l’histoire d’une personne dotée d’un don particulièrement cool, celui de pouvoir se téléporter aux quatre coins de la planète. Un pouvoir bien sympathique pour les amateurs de voyage, mais qui implique aussi de se battre contre les Paladins, une organisation secrète d’adultes vénères qui ont pour but d’éliminer les jumpers de la surface de la Terre. Dans le film de 2008, Hayden Christensen, aka David Rice, faisait face à un Samuel L. Jackson redoutable.
Dix ans plus tard, on ne reprend pas les mêmes et on recommence. Showrunnée par Lauren LeFranc, avec Doug Liman en tant que producteur exécutif (et réalisateur du pilote), Impulse s’intéresse à la vie d’une jeune femme, Henry (diminutif d’Henrietta), qui vient d’emménager avec sa maman dans une petite ville américaine typique. Pas franchement ravie de se retrouver là avec une famille recomposée, elle occupe ses jours et ses nuits à fumer, graffer et dire aux profs incompétents leurs quatre vérités.
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Culture du viol et téléportation
Victime de ce qui ressemble à des crises d’épilepsie, l’ado un peu marginale va sympathiser avec un des quaterbacks du lycée. Mais le flirt tourne mal quand celui-ci l’agresse sexuellement. Cet événement traumatisant précipite une nouvelle crise, qui va plus loin que les autres quand Henry se retrouve instantanément chez elle, avec la portière de la voiture dans la main. La jeune femme va tenter de contrôler son pouvoir tout en faisant face aux répercussions de ce moment : elle souffre de stress post-traumatique tandis que son agresseur se retrouve paraplégique. Dans son malheur, Henry sera soutenue par sa demi-sœur par alliance et un adolescent fasciné par son pouvoir naissant. La série met aussi en scène un autre jumper, adulte lui, qui semble en guerre contre les Paladins. Nul doute qu’il finira par entrer en collision avec le monde d’Henry un jour ou l’autre.
Contrairement au film de 2008, sympathique mais qui misait tout sur le divertissement avec un scénario plus formaté tu meurs (et des personnages féminins accessoires), Impulse choisit d’emblée un ton plus sombre, débutant son intrigue par une agression sexuelle. Si on regrettera, comme dans Cloak and Dagger, que ce viol soit l’élément déclencheur du pouvoir de l’héroïne (un trope commun dans les séries, comme si un personnage féminin ne pouvait pas avoir du pouvoir sans être passée par la case agression sexuelle), on apprécie en revanche qu’une série qui s’adresse aux adolescent·e·s s’attaque à ce sujet primordial, et le fasse aussi bien.
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La façon dont cette scène est tournée ne porte à aucune équivoque : Henry est victime d’une agression sexuelle. La réalisation comme le jeu de l’excellente Maddie Hasson (retenez ce nom) participent à nous faire ressentir ce qu’elle ressent. C’est à la fois insupportable et nécessaire de montrer ce genre de scènes. Dans le sillage d’un 13 Reasons Why, ces séries participent à mieux représenter une réalité dérangeante que vivent tant de jeunes adolescentes. Elles prennent acte de l’existence de ce type de comportements, que l’on décrit depuis peu comme des agressions sexuelles et des viols.
Impulse ne s’arrête pas là. Comme dans 13 Reasons Why, qui a pavé la voie à une représentation plus honnête du règne de la culture du viol dans les lycées, Impulse explore les conséquences de cette agression sur la psyché d’Henry. La jeune femme se repasse le film en boucle, imaginant ce qu’elle aurait pu ou dû faire pour éviter cela. Les rapprochements physiques anodins, comme avec sa mère avec qui elle entretient une relation tendue, peuvent lui rappeler immédiatement ce moment.
Dans cette épreuve, Henry trouve du réconfort et une oreille attentive en la personne de sa demi-sœur, Jenna (Sarah Desjardins), alors que les deux femmes ne s’apprécient pas particulièrement au début de la série. Une façon d’éviter ce bon vieux cliché de la rivalité féminine. Un troisième personnage, Townes (Daniel Maslany, oui, le frère de Tatiana Maslany), entre en jeu. Souffrant de troubles du spectre de l’autisme, il va s’intéresser à Henry après avoir été témoin d’une de ses téléportations qu’elle ne contrôle pas encore. Tel un Spiderman en herbe, la jeune femme commence à appréhender son pouvoir qu’elle ne maîtrise pas encore. On imagine bien toute la mythologie qui va s’instaurer derrière, des futures rencontres avec d’autres jumpers à celles moins sympathiques avec les Paladins… Et puis l’adolescente en apprendra probablement plus sur ce père absent.
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Cette prometteuse Impulse, divertissante et pertinente, détient tous les ingrédients de la série ado moderne pour devenir une grande. La première saison, composée de 10 épisodes, reste inédite en France (YouTube Red n’y est pas encore disponible).