Même si la magie n’opère plus, la série High School Musical reste une réussite

Publié le par Florian Ques,

© Disney+

En d'autres termes : "I'm too old for this shit."

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Lorsque la firme de Mickey officialisa le come-back des Wildcats sur sa plateforme de streaming, j’étais extatique. Papillons dans le ventre, cœur qui bat la chamade… Bref, tous mes sens étaient en ébullition. En vérité, je n’exagère qu’un peu. Un spin-off de High School Musical allait voir le jour et moi, du haut de mes 25 piges, j’étais aux anges. Jusqu’à ce que je déchante après avoir visionné les trois premiers épisodes de cette déclinaison sérielle. Attendez, je m’explique.

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D’abord, le pitch. Dans High School Musical : The Musical : The Series (oui, faisons abstraction de ce titre abominable), on suit une bande de théâtreux qui, sous l’impulsion de leur professeure un peu trop passionnée, planchent sur une représentation de High School Musical pour leur spectacle de fin d’année. Grosso modo, c’est un synopsis très méta, la série n’hésitant pas à référencer aussi bien la franchise originale que les acteurs révélés par celle-ci, en l’occurrence Zac Efron et Vanessa Hudgens.

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Ces derniers sont ici “remplacés” – les guillemets sont de rigueur puisqu’on ne remplace tout bonnement pas Troy et Gabriella comme ça – par un nouveau duo… voire un trio. L’héroïne de ce reboot s’appelle Nini. Derrière ce prénom douteux se cache une jeune fille tiraillée entre deux garçons. D’un côté, son ex, Ricky, parti en courant après qu’elle lui a déclaré sa flamme. De l’autre, E.J., l’archétype de l’athlète populaire, dont elle est tombée amoureuse pendant l’été.

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Autour de ces trois amoureux maudits gravite une flopée de personnages secondaires : Kourtney, féministe autoproclamée et meilleure amie de Nini ; Carlos, le chorégraphe de la pièce qui serait prêt à vendre père et mère pour avoir sa chance à Broadway ; ou encore Gina, véritable couteau suisse aux talents multiples qui s’impose d’emblée comme une rivale pour Nini – oui, elle est plus ou moins l’équivalent de Sharpay dans ce spin-off de High School Musical, la garde-robe fuchsia en moins.

Objectivement, High School Musical : The Musical : The Series a tout d’une œuvre qualitative, pour peu qu’on prenne en compte son cœur de cible. Aussi douloureux que ce soit pour moi de l’admettre, je n’ai plus 12 ans, l’âge que j’avais quand le premier opus de la franchise est sorti en grande pompe sur Disney Channel. Les états d’âme de Troy entre deux dribbles, la crise existentielle de Gabriella dans les couloirs de l’école, les duos enflammés de Sharpay et Ryan… Tout ça me parlait à l’époque. En un sens, HSM a fait rêver pas mal de préados.

L’esprit bienveillant des films est respecté dans cette nouvelle mouture. On se situe aux antipodes d’un Glee qui, avec un postulat peu ou prou similaire, se permettait un ton bien plus caustique. En même temps, Disney oblige, une candeur ambiante est ici de mise. En dépit de cette innocence forcée, High School Musical : The Musical : The Series demeure une bonne série jeunesse, avec une diversité notable et une volonté d’inclusivité plus qu’appréciable. Le film originel faisait déjà des efforts à ce niveau-là et c’est rassurant de voir que son pendant sériel marche sur ses pas.

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Mais à mon grand désarroi, la magie des longs-métrages n’opère plus. L’élan nostalgique ne suffit plus à me convaincre de continuer cette première saison, que j’abandonne donc après trois épisodes. Bien entendu, ça n’enlève rien à la qualité globale de ce spin-off qui réunit tous les ingrédients nécessaires pour happer une nouvelle génération d’ados boutonneux (ou non) en mal de comédie musicale – oui, c’est une catégorie très particulière de personnes.

Les jeunes comédien·ne·s de la série sont plutôt convaincant·e·s et prouvent qu’ils ont un minimum de voix grâce à des compositions inédites et des reprises tirées des films. Le ratio chansons/scènes classiques est plus qu’honnête : chaque épisode réussit à explorer les dilemmes de ces ados à une cadence efficace, sans nous noyer sous des passages chantés superflus. À défaut d’être très fine, l’écriture est à l’image de la franchise de Disney Channel, avec une pointe d’humour bienvenue – qui passe souvent, d’ailleurs, par les personnages qui brisent le quatrième mur pour nous confier leurs ressentis.

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Au final, je me réjouis à l’idée d’imaginer certain·es jeunes d’aujourd’hui touché·e·s par l’univers haut en couleur de High School Musical. La série véhicule les mêmes idées positives que la trilogie originelle, en prônant la confiance en soi, la solidarité ou encore l’acceptation de l’autre en dépit des différences. L’esprit de High School Musical est toujours intact. Il ne fait juste plus effet sur l’homme de 25 ans que je suis devenu. Même si je ne serai pas au rendez-vous les vendredis suivants pour savoir qui la jeune Nini va choisir entre E.J. ou Ricky, je n’en demeure pas moins un fervent supporter de ce spin-off. Go Wildcats !

High School Musical : The Musical : The Series est diffusée aux US depuis le 8 novembre sur Disney+.