Hellbound : dernier train pour l’enfer

Publié le par Nathanaël Bentura,

Le cinéaste Yeon Sang-Ho (Dernier Train pour Busan, Peninsula) est de retour avec sa toute première série, Hellbound.

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Bien décidée à inonder ses abonnés de contenus provenant du Pays du Matin calme, en particulier depuis le phénomène Squid Game, Netflix a fait appel à l’un des tous premiers cinéastes à avoir réalisé un “Netflix original” coréen. Après avoir vu sa popularité exploser avec la sortie de Dernier Train pour Busan, Yeon Sang-Ho avait en effet réalisé Psychokinesis, sorti en 2018 sur la plateforme. Trois ans après, c’est avec sa toute première série qu’il revient sur Netflix, Hellbound, une œuvre adaptée de son propre webtoon (forme de comic digital), publié en 2020. Un projet horrifico-fantastique de six épisodes, où des monstres divins font régner la terreur en tuant des gens au hasard. 

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En plein cœur de la ville de Hapseong, trois horribles monstres font une apparition soudaine et tuent brutalement un jeune homme avant de disparaître. Cette scène d’introduction, d’une violence graphique intense et presque gratuite happe facilement le spectateur. L’ambiance est posée, il s’agira d’une histoire d’horreur cruelle où les monstres font leur loi. Quoique. Une fois les trois abominations disparues et le générique passé, le ton change radicalement. La police coréenne est chargée d’enquêter sur ces apparitions tandis qu’une secte mystérieuse émerge, la Nouvelle Vérité, et avec elle son gourou charismatique, Jung Jinsu. Pour ce dernier, il ne fait aucun doute que les trois colosses sont des émissaires divins venus débarrasser la Terre des pécheurs. 

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Un drame en deux actes

©Netflix

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Dès lors, l’histoire d’invasion esquissée en début de saison devient un conflit entre les hommes. Si ces apparitions supposées divines surviennent, c’est parce que la justice est incapable de faire son devoir, selon les dires de la Nouvelle Vérité. La série prend alors un tournant complotiste, voire paranoïaque : les réseaux sociaux, les médias et la secte font émerger ce qu’il y a de pire en l’homme qui finit par rejeter toute forme d’autorité pour rendre la justice lui-même, via la persécution et le harcèlement de masse. 

La saison est séparée en deux arcs bien distincts. La deuxième partie confirme que l’origine du phénomène n’est pas ce qui intéresse les scénaristes, qui jouent la carte du thriller paranoïaque. Les monstres ne sont qu’un prétexte à ce qu’ils souhaitent raconter : ce complot d’envergure nationale qui se répand en Corée du Sud, à mesure que la Nouvelle Vérité gagne du pouvoir. Les protagonistes luttent contre cette organisation omniprésente et font tout pour la faire tomber. C’est là que la série se perd et multiplie les sous-intrigues parfois peu claires. Dommage que cette seconde moitié déçoive car les premiers épisodes se révélaient d’une efficacité redoutable, malgré des effets spéciaux en CGI plutôt ratés.

Se faisant, Yeon Sang-Ho et le co-créateur de Hellbound, Choi Kyu-Seok (également co-créateur du webtoon), démontrent avec peu d’originalité que les monstres ne sont pas forcément ceux que l’on croit. Une morale vue et revue qui manque parfois de subtilité pour être totalement appréciée. C’est une démonstration assez facile du danger que représentent la viralité des réseaux sociaux et l’absence de règles. On aurait aimé que le propos soit davantage approfondi et moins manichéen.  

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La saison 1 de Hellbound est disponible en intégralité sur Netflix.