Devant l’insistance de Missandei, il consent à se mettre à nu. Là où Game of Thrones aurait pu frapper un grand coup dans la représentation réaliste d’un handicap, en nous montrant le sexe mutilé du jeune homme. Mais on ne verra rien, seulement son postérieur. Les deux amoureux poursuivent leurs tendres ébats au lit, où naturellement, Ver Gris commence à embrasser le corps de sa douce, avant de lentement glisser vers son vagin. Tout à coup, on se retrouve dans une variation de 50 nuances de Grey, la caméra floute les corps, nous laissant entendre qu’apparemment, comme Jon Snow en son temps, le puceau est superdoué pour pratiquer des cunnilingus dans Game of Thrones.
Ce moment de sensualité tendre a plusieurs vertus, à commencer par montrer qu’un homme castré peut avoir une sexualité épanouie, même sans cette fameuse pénétration, acte sexuel hétéro par excellence, trop souvent présenté comme le seul véritablement “valable”. Si elle s’attarde avec sensibilité sur le rapport de Ver Gris à sa masculinité blessée, cette séquence déshabille en revanche Missandei à la vitesse de la lumière. Montrer une femme avoir du plaisir pendant 10 secondes n’est pas une raison suffisante pour déclarer que GoT est devenue féministe.
Missandei, comme Ver Gris sont des “adultes-enfants”, aussi bien sexuellement qu’émotionnellement. Ce sont les Adam et Ève de Game of Thrones, qui ont toujours vécu au service des autres (en tant qu’esclave ou non) et s’accordent enfin un moment de répit. Mais si on observe avec un peu de recul les scènes de sexe du show, on y compte un nombre incalculable de fulls frontal féminin, au moins deux fois moins de corps masculins entièrement nus, deux cunnilingus sur des personnages féminins secondaires et au moins trois viols sur trois personnages féminins principaux (Daenerys, Cersei et Sansa). Comme si Game of Thrones ne savait mettre en scène que l’innocence sexuelle et son extrême opposé, les déviances et crimes sexuels comme le viol, la pédophilie et l’inceste.
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