#1 Killjoys, celle qui a la meilleure bande de potes
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Si vous aimez Firefly :
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Les mercenaires à bord du Serenity ont trouvé leurs héritiers avec Killjoys et ses chasseurs de prime : comme eux, leur vaisseau spatial est leur maison, et leur petite team, une vraie famille de cœur. Faire connaissance avec ce trio infernal, c’est l’adopter : Dutch (jouée par Hannah John-Kamen) est la cheffe du vaisseau, et c’est aussi une princesse entraînée depuis sa plus tendre enfance à l’art délicat de la guerre et du meurtre. Elle est aidée par son BFF Johnny Jaqobis (Aaron Ashmore), mécano hors pair, et son frangin, D’avin (Luke Macfarlane), un ancien soldat.
Comme pour Firefly, Killjoys, créée par Michelle Lovretta pour la chaîne SyFy, a le budget (forcément loin d’être extravagant) d’une petite série canadienne de SF. L’intérêt de cette série sans prétention est, heureusement, ailleurs que dans sa production value — qui, pour autant, arrive à éviter le côté trop cheap.
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Elle est, dans un genre qui a longtemps donné la part du lion à un héros blanc, masculin et tombeur de ces dames, l’incarnation de la diversité, de la tolérance et de l’inclusivité. Son humour fera passer la pilule aux plus bornés sur la question. L’esprit de camaraderie, si présent dans les productions de Joss Whedon, c’est l’un des points forts de Killjoys : la série mise tout sur ses personnages — même les “seconds couteaux” sont vite devenus des chouchous — et l’alchimie de ses acteurs. Durant cinq saisons, ils ont régalé les amateur·rice·s de science-fiction et viennent de finir leur course aux étoiles dans un feu d’artifice de belles émotions. Ils vont nous manquer.
En France, Killjoys est diffusée sur la chaîne Syfy.
#2 Real Humans, ou quand les robots aussi ont des droits
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Si vous aimez Westworld :
La série futuriste de Lisa Joy et Jonathan Nolan n’en finit plus de nous mettre la tête à l’envers, mais elle soulève aussi des questions éthiques et philosophiques qui ont longtemps animé les œuvres de science-fiction. Entre I, Robot d’Isaac Asimov en 1950 et Westworld, il y a eu la suédoise Humans, ou Äkta människor en VO, en 2012 sur la chaîne SVT1. Avec l’avènement des androïdes “domestiques”, dont certains semblent doués de libre arbitre et d’une furieuse envie d’émancipation, la question des droits robotiques se pose dans une Suède où la montée du nationalisme inquiète.
Sans doute l’élément le moins spectaculaire de la série, mais assurément le plus passionnant, la bataille juridique et idéologique pour la liberté des androïdes divise le pays mais captive les sériephiles devant leur écran. Tous les aspects du quotidien y passent, de l’aide à domicile au personnel de manutention en usine en passant par les “poupées sexuelles”. C’est toute la société suédoise qui est passée à la moulinette de cette fable d’anticipation qui en dit finalement beaucoup sur notre époque.
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Les deux saisons de Real Humans sont disponibles en DVD et Blu-ray.
#3 Dollhouse, ou l’éveil des poupées
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Si vous aimez Dark Angel :
En parlant de libre arbitre, ces deux séries ont fait de leurs héroïnes respectives des symboles vivants du slogan “Mon corps, mon choix”. Bien qu’ayant été créées par des hommes, et pas des moindres — James Cameron pour la première, et Joss Whedon pour la seconde —, les deux mettent en scène des femmes objets, littéralement conçues pour obéir, qui vont reprendre en main leur destinée. Dollhouse, comme son aînée, n’aura eu droit qu’à deux saisons (sur Fox, de 2009 à 2010) mais a incontestablement imprégné les esprits des fans du genre.
Dans la “maison de poupée”, Echo (Eliza Dushku) est régulièrement reprogrammée pour remplir des missions, incarner des personnages différents à chaque fois, et sa mémoire est effacée dès que son travail est fait. Traitée comme une machine, elle est en fait tout ce qu’il y a de plus humain. Alors quand des bribes de mémoire, ses souvenirs à elle, refont surface, c’est tout son monde qui s’effondre.
Elle va tout faire pour comprendre, se réveiller, et détruire la firme qui l’a condamnée à une vie de marionnette, tantôt prostituée ou dominatrice, tantôt tueuse ou victime pour servir les fantasmes d’hommes pervers. Sa vengeance donnera lieu à un final épique, mais des audiences trop faibles pour Fox auront raison de la série, annulée avant même la diffusion de sa deuxième et ultime saison.
Les deux saisons de Dollhouse sont disponibles à l’achat sur iTunes, Google Play ou PlayStation.
#4 Torchwood, réservée aux adultes
Si vous aimez Doctor Who :
On déconseille de montrer Torchwood à vos enfants. Spin-off en version plus adulte de Doctor Who (dont elle est aussi l’anagramme), cette série aussi pilotée par Russell T Davies a bien failli avoir raison de la santé mentale de son créateur. Showrunner deux séries en même temps est déjà éreintant, mais imaginez qu’en plus, vous êtes en charge d’un des joyaux de la couronne (Doctor Who), tout en gérant, sur une chaîne du service public, une série de SF un peu fauchée et dont le héros est un agent temporel bisexuel, avec un accent américain, né au 51e siècle.
Comme le Doctor, les agent·e·s de Torchwood déjouent des complots aliens, mais contrairement au Time Lord, ils et elles restent les pieds sur terre, principalement à Cardiff au Royaume-Uni, et ont des méthodes nettement plus expéditives. On frissonne, on rit aussi beaucoup, mais surtout, on chiale un max. La finesse d’écriture de Russell T Davies, même à deux doigts du burn-out — dont il parle, sans filtre, dans l’essai épistolaire A Writer’s Tale — n’est jamais mieux utilisée que dans les grands moments d’émotion. Cheap, mais épique.
Les quatre saisons de Torchwood sont disponibles à l’achat sur iTunes.
#5 Caprica, l’origin story des cylons
Si vous aimez Battlestar Galactica :
Si l’on demande à n’importe quel·le sériephile qu’elle est LA meilleure série SF de tous les temps, il y a de forte chance qu’il ou elle vous réponde Battlestar Galactica. Attention, on parle bien de la version de 2004 créée par Ronald D. Moore, celle de 1978 n’arrivant pas à la cheville de son reboot. Six ans plus tard, le showrunner imagine un prequel à son chef-d’œuvre : Caprica. L’ambition est plus modeste, et le space opera a laissé la place à une origin story, celle des cylons, qui se déroule sur le plancher des vaches, dans des décors futuristes et très urbains.
La petite sœur de Battlestar Galactica n’aura pas la même chance que son aînée, qui dura quatre saisons, puisqu’elle s’achèvera au bout de 19 épisodes, annulée par la chaîne Syfy avant même la fin de sa première saison (les cinq épisodes qu’il lui restait à diffuser le seront finalement sur la chaîne Space. Un sacré coup dur pour les fans. Pourtant, si Caprica n’était pas exempte de défauts, elle posait les bases d’un monde fascinant, 58 ans avant la destruction des 12 colonies de Kobol, provoquant l’exode vers l’espace des humains ayant survécu.
L’histoire suit Zoe Graystone, fille d’un riche ingénieur de Caprica, qui décide avec deux de ses amis de se faire exploser dans un train au nom de la secte Soldiers of the One, qui rejette violemment le polythéisme de Kobol au profit de leur Dieu unique. Rongé par le deuil, Daniel Graystone, le père de Zoe, va tout faire pour ramener sa fille d’entre les morts, quitte à jouer aux apprentis sorciers en digitalisant son esprit et en le restaurant dans un programme. Cette mémoire numérique, l’âme 2.0 de Zoe, prendra pour hôte un robot inventé par son père, un ancêtre des cylons tels qu’on les connaît.
L’unique saison de Caprica est disponible à l’achat sur iTunes.
#6 Les mondes parallèles de Fringe
Si vous aimez The X-Files :
En 2008, lorsque Fox lance sa nouvelle série de SF intitulée Fringe, on a bien failli passer à côté. L’ombre de The X-Files planait encore sur ce genre sériel, et dès que l’une d’elles voulait tenter la comparaison, elle se heurtait à un mur. Fringe cachait en fait bien son jeu, et n’avait finalement rien à envier à son aînée.
Créée par J. J. Abrams, Alex Kurtzman et Roberto Orci, elle se présentait comme un bon vieux formula show (un épisode, une enquête), agrémenté de quelques mystères scientifiques ou surnaturels. On aurait eu tort de s’arrêter sur cette première impression, car rapidement, Fringe allait se muer, à mesure qu’elle étendait sa mythologie tentaculaire à travers des univers parallèles, en l’une des séries de networks les plus stimulantes intellectuellement depuis Lost, créée 4 ans plus tôt.
La série suit les aventures hors du commun de l’agent du FBI Olivia Dunham (Anna Torv) aux confins de la science. Elle, sceptique et badass, va croiser la route de Walter Bishop (John Noble), génie aussi drôle que visionnaire, et défiant les archétypes du savant fou, et son fils, Peter Bishop (Joshua Jackson), sa boussole et son ange gardien.
En semant des indices cryptiques dans ses épisodes (les fameux “glyphes” insérés entre les coupures pub qu’on a toutes et tous tenté de décoder), et en tricotant son univers (ou plutôt ses univers) avec une maîtrise qui frôlait l’insolence, Fringe nous a fait des nœuds au cerveau. Mais même pour celles et ceux qui étaient hermétiques aux théories, la série a su conquérir le cœur des fans grâce à la tendresse qu’elle portait à ses personnages extrêmement attachants.
Les cinq saisons de Fringe sont disponibles à l’achat sur iTunes et Google Play.
#7 The Orville, vers l’infini et au-delà
Si vous aimez Star Trek :
Là aussi, les apparences sont trompeuses. Les premiers trailers de The Orville, série créée par Seth MacFarlane (qui s’est donné le premier rôle) en 2017 pour Fox, laissaient craindre, ou espérer, c’est selon, une parodie de Star Trek. Les puristes ont dû l’avoir sacrément en travers de la gorge. En réalité, ce space opera est un hommage, d’aucuns diraient “un rip-off dénué de créativité”. Nous, on préfère voir le vaisseau à moitié plein. The Orville ne s’inspire d’ailleurs pas uniquement de Star Trek, mais revendique aussi comme référence une autre série culte, La Quatrième dimension.
Chaque épisode met l’équipage face à des dilemmes moraux et éthiques parfois impossibles, mais le progrès et la tolérance envers les autres civilisations triomphe toujours à la fin. L’exploration est, comme dans Star Trek, le cœur de la mission de l’équipage du Orville. Et, en dépit des premières impressions, la série parvient à offrir de beaux moments d’émotion et de camaraderie, où l’amitié l’emporte sur les différences. Mais quand il le faut, elle sait aussi dégainer les missiles à rayons gamma avec des scènes de batailles spatiales délicieusement old school. Son look rétrofuturiste ne saurait en tout cas masquer des enjeux narratifs plutôt ambitieux. The Orville se regarde vraiment sans déplaisir.
En France, The Orville est diffusée sur Warner TV.
#8 Missions et les mystères de Mars
Si vous aimez The Expanse :
Allô la Terre ? Ici la sériephilie française qui se demande encore pourquoi on ne s’aventure pas davantage dans la SF par chez nous. En dehors de la très chouette et très fauchée Le Visiteur du futur, nos séries sont désespérément ancrée dans le réel. Alors oui, ces dernières années, on a eu quelques embardées pas super contrôlées dans l’anticipation avec Trepalium (Arte) et Osmosis (Netflix), et la plus réussie Ad Vitam (encore Arte), mais aucune ne poussait l’audace jusqu’à aller vers l’infini et au-delà. Une erreur qui a été corrigée en 2017 grâce à Missions, sur OCS.
On y suit l’équipage de la première mission habitée sur Mars qui découvre, en posant un pied sur la planète rouge, qu’ils ne sont pas seuls. Pire encore, ils ne sont pas non plus les premiers. Le mystère s’épaissit davantage lorsqu’ils en déduisent que l’astronaute russe qu’ils ont repêché est censé être mort à bord de la capsule Soyouz 1… en 1967.
Imaginée par Henri Debeurme, Ami Cohen et Julien Lacombe, Missions captive par son huis clos oppressant et sa tension psychologique habilement maîtrisée. Elle n’a certes pas la même richesse de décors que The Expanse, mais sa production fait léchée fait oublier le manque de budget. La saison 2 monte toutefois d’un cran en termes d’ambition, et ça, dans un paysage sériel français qui boude la SF, ça fait plaisir.
La saison 2 de Missions est diffusée actuellement sur OCS.
#9 Futurama, livraison de fous rires garantie
Si vous aimez Rick et Morty :
On ne présente plus l’irrévérencieux duo formé par Rick et Morty, imaginé par Dan Harmon. En revanche, beaucoup sont passé·e·s à côté de la petite merveille de Matt Groening, toute aussi décadente. Et non, on ne parle pas des Simpson.
À la fois culte et confidentielle, Futurama a eu une vie chaotique, d’abord diffusée sur la Fox dès 1999, puis annulée, puis sauvée par Comedy Central avant de passer à nouveau à la trappe. Mais elle nous a offert 6 saisons (7, si l’on compte les quatre films sortis en direct to DVD) épiques, hilarantes, pleines d’inventivité et de moments de grâce. On y suit les livraisons, pas franchement ponctuelles, de l’équipage bigarré du Planet Express, régulièrement perturbées soit par l’incompétence de ses membres, soit par les expériences scientifiques foireuses du Professeur Farnsworth.
Bien que la priorité soit donnée à la comédie pure et aux aventures interstellaires WTF, elle était aussi capable de nous faire chialer comme jamais avec notamment l’épisode 2 de la saison 5, intitulé “Jurassic Bar”k, considéré comme l’un des plus tristes de l’histoire des séries. Futurama, c’est aussi des répliques cultes comme le “bite my shiny metal ass” du robot Bender, qui a eu droit à un petit clin d’œil dans la saison 2 de Désenchantée (Netflix), dernière série en date de Matt Groening, lorsque le roi Zøg, une hache à la main, lance un “bite my shiny metal axe”. Comme on dit : les vrai·e·s savent.
Futurama est disponible à l’achat sur iTunes et Google Play.
#10 Bienvenue dans The Twilight Zone
Si vous aimez Black Mirror :
Tout le monde connaît l’anthologie futuristico-alarmiste de Charlie Brooker. Qui n’a pas déjà entendu la phrase “on se croirait devant un épisode de Black Mirror !” dès qu’une avancée technologique pose question ? Avant ce conte funeste d’anticipation, on se disait plutôt “on se croirait dans La Quatrième Dimension !”. Créée par Rod Serling en 1959, The Twilight Zone en VO est, ironiquement, une des inspirations de la série anglaise. Elle catalysait déjà toutes les peurs d’une époque, du maccarthysme au risque d’une guerre nucléaire, en passant par l’hystérie collective ou l’avènement des robots.
Rebootée en 2019 (c’est son troisième revival) par le comédien et réalisateur de Get Out et Us, The Twilight Zone a bien sûr conservé son format anthologique. Les épisodes, forcément inégaux en qualité, font beaucoup de clins d’œil à la version originale, mais s’autorisent aussi à jouer sur les traumas de notre ère, comme “The Wunderkind”, dans lequel un chargé de campagne talentueux aide un enfant capricieux à devenir président des États-Unis.
On pense également à “Not All Men”, dont le titre évocateur pour n’importe quelle femme fréquentant les réseaux sociaux voit la population masculine devenir incontrôlable et enragée suite à une pluie de météorite. De la science-fiction pour certains, une réalité à peine augmentée pour d’autres. Même si elle n’a pas encore atteint le niveau de pertinence et de terreur de son aînée, The Twilight Zone, qui a été renouvelée pour une saison 2 par CBS All Access, a tout son temps pour nous envoyer ses meilleurs missiles en pleine poire.
L’originale The Twilight Zone est trouvable en coffret DVD, et son reboot de 2019 est diffusé sur Canal+.