De Buffy à Sex Education, les 14 plus belles histoires d’amour queer en série

Publié le par gpiozza,

Pionnières en matière de représentation des amours queers, les séries nous font vibrer, la preuve par 14.

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#1 Willow & Tara (Buffy contre les vampires)

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Passée de nerd mal dans sa peau à puissante sorcière lesbienne, Willow est le personnage de Buffy qui a connu l’évolution la plus spectaculaire dans la série culte signée Joss Whedon. Et c’est aussi celui qui remet le plus en question l’ordre patriarcal. Hétéro en pleine friendzone (elle en pince pour Xander) dans les premières saisons, la sidekick rousse de la Tueuse rencontre en saison 4 une jeune femme timide qui souhaite, comme elle, approfondir ses connaissances magiques. L’alchimie est telle entre les deux sorcières en herbe que la première fois qu’elles se prennent la main, elles réussissent à faire bouger un meuble. 

Vous l’aurez compris : les scénaristes utilisent la magie comme métaphore de la puissance de cette relation lesbienne aussi belle (comment oublier la chanson de Tara “Under your spell” dans l’épisode “Once more with feelings”, ces moments d’intimité mis en scène avec délicatesse et poésie) que mise à rude épreuve (Tara se retrouve privée de sa santé mentale par Gloria, puis Willow devient addict à la magie). Le pire moment reste définitivement la mort de Tara, tuée d’une balle perdue en fin de saison 6, qui instaurera un trope assez nul : celui de la lesbienne qu’on assassine par erreur (comme Lexa dans The 100 et Denise dans The Walking Dead). Et en même temps, il permet de faire la rencontre de Dark Willow, une des antagonistes les plus incroyables du show. Quoi qu’il en soit, Willow appartient à Tara et ce couple aura aussi eu le mérite de paver la voie pour les futurs personnages LGBTQ+ des séries grand public. (M.O.)

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#2 Tina et Bette (The L Word

Série pionnière en matière de représentation des lesbiennes, le soap sexy d’Ilene Chaiken nous aura proposé un nombre presque incalculable de possibilités de couples de femmes. Après six saisons de combinaisons retranscrites dans le Chart d’Alice, force est de constater que le tout premier couple de la série est aussi devenu le plus iconique. Il s’agit de celui formé par la working woman Bette et Tina, plutôt en mode femme au foyer au début du show, mais qui connaîtra aussi une trajectoire successfull en devenant productrice de cinéma. 

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Ces deux-là ont connu des hauts − une PMA, la faculté de se remettre en question pour continuer ensemble − et des bas − le coming out bisexuel de Tina, les tromperies − mais leur alchimie a toujours crevé l’écran et fait monter la température. Et si elles ne sont actuellement pas ensemble dans le reboot – The L Word: Generation Q – quelque part, on est sûres qu’elles finiront par se retrouver. (M.O.) 

#3 Jack et Ethan (Dawson)

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Inspiré par les souvenirs d’ado de Kevin Williamson, le personnage de Jack va connaître une des plus belles trajectoires de la série. Le timide frère d’Andie McPhee sort quelque temps avec Joey avant de réaliser, à la suite d’un devoir poétique, qu’il est attiré par les hommes. S’ensuit un parcours du combattant pour le seul ado gay de Capeside. Si, une fois arrivé à la Fac, il aura une relation intéressante avec le militant gay Toby, c’est son premier coup de cœur, Ethan, qui nous intéresse. 

Parce que Dawson est la série des premiers amours tendres et bouleversants, et que cette relation entre Ethan et Jack permet de faire comprendre au public à quel point il est compliqué de vivre sereinement son homosexualité, surtout en 1999 dans une petite ville américaine. Le clou du spectacle, c’est quand Jack invite son crush au bal de promo (enfin c’est plutôt l’anti-bal de promo organisé par Dawson dans le restau de ses parents, parce que le bal officiel a une organisatrice homophobe) de son lycée mais le regrette, et vit assez mal le fait de ne pas assumer publiquement cette relation… sans compter qu’il a peur d’embrasser son rencard. Dans une séquence digne d’une comédie romantique, il va partir en road trip pour débarquer à la fac d’Ethan, lui déclarer sa flamme et l’embrasser. L’envie a dépassé la peur et c’est très émouvant à voir. Au passage, Dawson a marqué l’histoire des séries en proposant le premier baiser gay passionné sur un network américain. (M.O.) 

#4 Justin et Brian (Queer as Folk)

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Alors oui, on voulait inclure Patrick et Kevin, le couple phare de Looking, mais un couple issu d’une autre série très gay les a détrônés. Il s’agit de Brian et Justin, les deux amants maudits qui se sont déchirés et rabibochés maintes et maintes fois au fil des cinq saisons de Queer as Folk (la version américaine, ça va de soi). On se souvient d’eux comme d’un couple tout feu, tout flamme, qui se prenait constamment la tête pour mieux se réconcilier par la suite.

Si on veut la faire simple, Brian et Justin sont à Queer as Folk et à la communauté gay ce que Tina et Bette sont à The L Word et à la communauté lesbienne. On attend encore qu’un couple d’hommes réussisse à être aussi emblématique que ces deux-là. (F.Q.)

#5 Callie et Arizona (Grey’s Anatomy)

Les plus belles histoires d’amour ne sont pas nécessairement celles qui durent éternellement. Arrivée dans Grey’s Anatomy à la saison 2, Callie Torres a pu explorer sa sexualité avec Erica Hahn, avant de tomber sur Arizona Robbins. Au fil des épisodes, leur relation est devenue l’une des plus touchantes du petit écran.

Callie demeurant un personnage bisexuel, Grey’s Anatomy nous a offert un questionnement inédit sur la place de la bisexualité au sein d’un couple homosexuel. On aurait tout donné pour qu’elles aient leur happily ever after, mais ce serait mal connaître la série médicale la plus cruelle de tous les temps. (G.P.) 

#6 Kurt et Blaine (Glee)

Glee a connu des hauts et (surtout) des bas, mais la série a le mérite d’avoir créé plusieurs couples queers devenus culte. Aucun ne l’a été autant que “Klaine” : arrivé en saison 2 pour panser les blessures de Kurt, Blaine fait tomber le lycéen sous son charme en lui chantant “Teenage Dream” de Katy Perry (difficile de faire plus 2010’s).

Au fil des saisons, il y a eu des disputes, des ruptures et des reconstitutions un brin gênantes de Moulin Rouge, mais Klaine a su tenir bon, et redonner un peu d’espoir à pas mal d’ados gays désespérés. Alors oui, on grince toujours un peu des dents quand deux gamins à peine majeurs décident de se dire oui dans une série américaine, mais pour Kurt et Blaine, on ferme les yeux. (G.P.)

#7 Lexa et Clarke (The 100)

Bien qu’on ait une affection toute particulière pour The 100, il faut bien reconnaître qu’elle ne restera peut-être pas dans les annales. À un détail près, puisque le teen show postapocalyptique nous aura comblés avec un couple iconique alors même qu’il n’existe plus aujourd’hui : Clarke et Lexa, surnommées Clexa pour les intimes. Deux cheffes de guerre, fidèles à leur clan, qui ont fini par outrepasser leurs différences au nom de l’amour : niveau romantisme, difficile de mieux faire.

Mais, surtout, on se rappellera de Clexa comme un catalyseur pour la représentation des LGBT+ sur la petite lucarne. La fin de leur couple, inéluctable après le décès injustifiable de Lexa à cause d’une balle perdue (coucou Buffy contre les vampires), a remis sur le tapis la question du “bury your gays”, un trope télévisuel pernicieux qui analyse la façon dont les scénaristes ont tendance à tuer leurs personnages homosexuels. (F.Q.) 

#8 Ian et Mickey (Shameless)

La relation entre Ian et Mickey est loin d’être un long fleuve tranquille – on peut même la trouver carrément toxique. Mais elle est finalement à l’image de leur environnement, violent et sauvage. Ian est celui qui aide Mickey à s’accepter tel qu’il est et à s’affranchir de sa famille ; de son côté, Mickey est là pour épauler Ian, diagnostiqué bipolaire.

Tous ces problèmes n’empêchent pas les deux hommes de former l’un des couples queer les plus captivants (et excitants) du petit écran. (G.P.) 

#9 Connor et Oliver (How to Get Away with Murder)

Ce n’est pas nouveau, Shonda Rhimes a contribué, grâce à ses séries, à offrir une meilleure visibilité aux personnes issues de minorités. Produite sous sa bannière Shondaland, How to Get Away with Murder ne déroge pas à la règle avec un couple gay qu’on n’est pas près d’oublier : d’abord plans cul sans trop d’attaches, Connor et Oliver ont franchi moult étapes pour devenir une paire solide et bouleversante.

Ce qu’on retient notamment de leur union, c’est le soutien sans faille qu’a su apporter Connor à Oliver lorsque celui-ci a appris sa séropositivité. C’est déjà rare de montrer une personne atteinte du VIH sur le petit écran, ça l’est encore plus de la dépeindre dans une relation stable (enfin, stable malgré quelques remous, on n’oublie pas). (F.Q.)

#10 Rue et Jules (Euphoria)

Au début d’Euphoria, Rue ne va pas très bien. Puis elle rencontre Jules, “la meilleure chose qui [lui] soit arrivée depuis longtemps”. Une amie qui lui veut du bien, en somme. Les deux vivent ou ont vécu des situations traumatisantes : même au sein de leur relation, il semble parfois que Jules sert avant tout de substitut aux addictions de Rue, ou que Jules s’intéresse plus à son mystérieux admirateur secret qu’à Rue.

Mais lors des quelques moments où elles sont ensemble à l’écran, Euphoria gagne en légèreté. Les deux ados sont le parfait exemple d’une relation adolescente, sincère et queer façon génération Z. Il fallait au moins ça pour nous donner envie d’avoir 17 ans à nouveau. (G.P.) 

#11 Papi et Angel (Pose)

Tout n’est pas toujours très rose dans Pose, mais on peut compter sur Papi et Angel pour nous réchauffer le cœur. Des nombreuses petites révolutions déclenchées par la série de Ryan Murphy et Janet Mock, la représentation d’un amour franc et sincère entre un homme cis-hétérosexuel et une femme transgenre est peut-être la plus forte.

Angel est aussi belle qu’abîmée, et Papi a besoin de mûrir un peu. Avec elle, il se trouve une raison de se lever le matin en devenant son manager. C’est l’une de ces histoires où deux amis se rendent compte qu’ils sont faits l’un pour l’autre, et ça suffit à nous faire fondre de bonheur. Et puis, c’est toujours un plaisir de voir deux (très) belles personnes s’aimer. (G.P.) 

#12 Andréa et Colette (Dix pour cent)

Une romance lesbienne sur une chaîne publique française, à une heure de grande écoute ? C’est ce que nous a offert Dix Pour Cent avec son héroïne Andréa et la tendre Colette. La série a révolutionné la façon dont on parle des femmes queer et des familles homoparentales en France, et a même valu à Camille Cottin un Out d’or.

“Il m’a été rapporté que dans les cours d’écoles, les CM2 débriefaient [la série] le jeudi matin, racontait l’actrice lors de la cérémonie. “Ils disaient qu’ils étaient trop dégoûtés parce qu’elle se tapait n’importe qui, alors que la belle Colette lui proposait de fonder une famille !” Andréa et Colette, meilleures ambassadrices pour la tolérance sur petit écran. (G.P.) 

#13 Eric et Adam (Sex Education

Un couple tout frais, certes, mais qui fait parler de lui et qui continuera de le faire dans les années à venir. Grâce à l’alchimie ô combien crédible de leurs interprètes (Ncuti Gatwa et Connor Swindells), Eric et Adam s’imposent comme les amoureux torturés de la génération Z. Mais on a quand même tendance à décrier un mécanisme répétitif, problématique : faire tomber le personnage gay de la série in love avec son harceleur (ou “bully” comme disent les anglophones).

Parce que oui, Adam a longtemps brutalisé Eric avant de commencer à montrer de l’affection à son égard. Heureusement, Sex Education fait preuve d’une certaine maturité grâce à une scène de confrontation entre les deux concernés à l’issue de la saison 2. Il n’y a plus qu’à voir comment les choses évoluent, mais Eric et Adam sont clairement un des couples à surveiller de près. (F.Q.) 

# 14 Nomi et Amanita (Sense8

Série la plus queer des années 2010, Sense8 et ses personnages à la sexualité fluide ont fait monter la température sur Netflix. Le couple formé par Nomi, femme trans et Amanita, femme afro-américaine, représente l’essence d’une série inclusive, qui veut que tout le monde prenne son pied. Dans le pilote de la série, on découvre les deux femmes en pleine relation sexuelle dans une chambre cosy. Et au cours d’une scène devenue culte, Amanita jette son gode-ceinture aux couleurs arc-en-ciel du drapeau LGBT, mouillé, par terre.

Après deux saisons d’amour et quelques moments très durs, où Amanita va sauver Nomi d’une horrible thérapie d’électrochocs et où les deux femmes doivent se cacher en permanence, l’épisode de conclusion s’achève de la meilleure des manières, par l’union de ce couple drôle, attachant, sensuel, et plus queer et fier de l’être que jamais. (M.O.) 

Cet article a été écrit par Gabriel Piozza, Marion Olité et Florian Ques.