Avec sa saison 5, This Is Us reste le meilleur drame familial du moment

Publié le par Paul Gombert,

©NBC

Pour celles et ceux qui se poseraient la question, This Is Us se porte toujours aussi bien en 2021.

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Il est conseillé d’avoir vu la saison 5 de This Is Us avant de lire cette critique, qui contient des spoilers.

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Rapidement devenu un phénomène sériel à son lancement en septembre 2016, le show de Dan Fogelman a su convaincre – et surtout faire pleurer – des millions de fans à travers le monde. Plus de quatre ans après ses débuts, This Is Us n’a rien perdu de sa superbe, conservant depuis tout ce temps la même capacité à nous émouvoir si facilement.

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NBC en a logiquement fait son fer de lance, surfant, aujourd’hui encore, sur sa popularité. Pour autant, comment expliquer que la formule, reposant sur des ficelles narratives désormais bien identifiées, fasse toujours autant de merveilles ? Cette raison du succès, elle s’explique évidemment par l’amour que le public porte à cette galerie de personnages attachants, touchants et plus imparfaits qu’il n’y paraît. Des personnages qui nous ressemblent.

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Dans cette saison 5, les scénaristes continuent de miser sur l’aspect très choral qui fait la force de This Is Us. Chaque membre de la famille Pearson se retrouve – plus ou moins fréquemment – mis en avant d’un épisode à l’autre. Dan Fogelman et sa bande font d’ailleurs la part belle à certains personnages plus secondaires.

On pense à Madison (Caitlin Thompson), indéniable révélation de la saison, à Beth (Susan Kelechi Watson), qui rayonne à chacune de ses apparitions, ou encore à l’oncle Nicky (Griffin Dunne). Ce dernier a droit à un épisode centré sur lui, dans lequel son passé, en particulier sentimental, est exploré. Pour autant, il faut bien avouer que deux personnages semblent bénéficier d’un certain traitement de faveur, devenant ainsi les noyaux durs autour desquels les intrigues principales tournent inévitablement. Ces éléments moteurs, ce sont les deux frangins Pearson, Randall (Sterling K. Brown) et Kevin (Justin Hartley).

Désormais conseiller municipal à Philadelphie, Randall anime en particulier le début de saison. Au-delà de nous offrir un strip-tease aussi inopiné que mémorable dans l’épisode 4, c’est surtout par ses questionnements existentiels que son personnage se distingue. On retient d’abord sa colère suite au meurtre de George Floyd et liée au mouvement Black Lives Matter, abordé brièvement mais explicitement dans le premier épisode. Une colère renforcée par une certaine frustration, liée à la maladresse de sa sœur Kate (Chrissy Metz), qui voulait apporter son soutien à son frère.

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À cela s’ajoute une révélation inattendue, qui va complètement bouleverser Randall. Et pour cause, Laurel, sa mère biologique, n’est en fait pas morte d’une overdose, comme il le pensait. Le choc de cette découverte va laisser place à une vive émotion, et surtout au grand regret de n’avoir jamais pu la connaître, ce qu’il avait réussi à faire avec son père, William. L’épisode 6, où Randall retourne sur les traces de Laurel, et où l’histoire jusqu’ici méconnue de cette dernière nous est révélée, fait d’ailleurs partie des plus beaux de cette saison.

Par ailleurs, Randall est aussi rongé par le fait que sa famille (d’adoption) ne s’est jamais rendu compte du mal-être qu’il lui arrivait de ressentir, du fait de grandir au sein d’un foyer blanc. Cette souffrance, refoulée depuis son enfance, aboutit à une discussion très attendue – notamment après leur terrible dispute en fin de saison 4 – avec son frère Kevin. Tous deux finiront par avouer qu’ils se jalousaient mutuellement durant leur adolescence.

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Kevin, parlons-en. Sa relation impromptue avec Madison (suite à sa grossesse surprise) est le fil rouge de cette saison. Que ce soit avant ou après la naissance de ses jumeaux, Kevin fait tout pour être un père de famille en or, comme l’était le regretté Jack Pearson (Milo Ventimiglia). Cet objectif se matérialise par des prises de décision fortes, comme le fait de mettre en péril sa carrière d’acteur pour libérer plus de temps pour sa nouvelle famille, ou la décision de se marier avec Madison pour concrétiser une relation malgré tout incertaine.

Ce faisant, Kevin se persuade d’aimer la mère de ses enfants. Et si l’on pouvait croire que ces efforts pourraient aboutir à une vie de couple digne de celle de Jack et Rebecca, il n’en est finalement rien. En effet, le dernier épisode de la saison sonne définitivement le glas de cette relation. Alors sur le point de célébrer son mariage avec Kevin, Madison finit par comprendre que l’amour que celui-ci semble lui porter n’est qu’une illusion. Kevin n’est pas amoureux d’elle. Ce qu’il aime, c’est la famille qu’ils ont construite.

De cette saison 5, on retiendra aussi l’insertion réussie du Covid au sein même du récit. Si la pandémie n’impacte pas réellement les choix scénaristiques de cette saison, elle s’ancre néanmoins ingénieusement dans la série, au détour de quelques scènes où certains personnages apparaissent masqués, ou par le biais de certains dialogues. On pouvait craindre que cette interférence de la réalité dans la fiction soit dérangeante, mais au final, il n’en est rien. Et c’est tant mieux !

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On ne s’étendra pas plus que ça sur le cliffhanger sur lequel la saison s’achève. Car plus la saison avançait, plus on sentait que le couple formé par Kate et Toby commençait à battre de l’aile. Ce flash-forward final, où l’on découvre que Kate s’apprête à se marier avec son collègue Philip (alors que dans le présent, elle est toujours mariée avec Toby), ne s’avère finalement pas si surprenant que ça. Leur divorce devrait donc être au cœur de la saison 6, qui sera la dernière de la série. Il faudra attendre 2022 pour verser une dernière fois les quelques larmes qu’il nous reste en stock.

En France, la saison 5 de This Is Us est diffusée en US+24 sur Canal+ Séries et les quatre premières saisons sont disponibles sur Amazon Prime Vidéo.