Qui a dit que les Français ne produisaient pas de bonnes séries ? Biiinge vous prouve le contraire avec six exemples à retrouver sur Netflix.
Publicité
La plus people : Dix pour cent
Chez ASK, la vie d’imprésario n’est pas de tout repos. À la suite de la mort soudaine du fondateur de l’agence artistique parisienne, les quatre agents phares de la boîte voient leur quotidien bouleversé. De nouvelles responsabilités s’imposent alors pour Andréa, Gabriel, Mathias et Arlette. Grâce à eux, nous sommes amenés à découvrir l’envers du décor de ce métier trop sous-estimé, où les agents doivent jongler entre prises de risque, manipulations et caprices de stars.
Publicité
Alternant avec une étonnante facilité les instants dramatiques et un humour light, Dix pour cent se hisse au sommet des séries bleu-blanc-rouge dont on peut être fiers. La Connasse de Canal+, Camille Cottin, confirme ici son statut d’étoile montante française avec une performance toute en finesse. Pour couronner le tout, chaque épisode inclut la présence de vraies célébrités nationales, l’occasion de découvrir une Cécile de France touchante de réalisme et une idylle naissante WTF entre Julie Gayet et Joey Starr.
La plus poignante : 3 x Manon
La crise de l’adolescence, on la connaît, mais sans doute pas comme Manon. Du haut de ses 15 ans, ce petit bout de femme est en constante révolte, surtout contre sa mère, qu’elle a poignardée avec un couteau. Un acte répréhensible qui l’envoie direct à la case centre éducatif fermé pour jeunes filles. Là-bas, Manon va devoir apprendre à gérer sa colère, qui la ronge toujours plus jour après jour. Et peut-être s’ouvrir aux autres ?
Publicité
Triptyque soigné et touchant, 3 x Manon est le portrait d’une ado en guerre contre la société, mais surtout contre elle-même. Jean-Xavier de Lestrade, oscarisé en 2002 pour son documentaire Un coupable idéal, signe là une œuvre singulière et honnête, sublimée par un casting quatre étoiles. La novice Alba Gaïa Bellugi est bluffante de réalisme sous les traits de l’écorchée vive. Ses interactions avec sa mère déconnectée du monde (Marina Foïs, excellente) sont aussi oppressantes que déchirantes. Motivation supplémentaire : une suite est annoncée courant 2017.
La plus décapante : Hero Corp
Aux antipodes des fictions du Berlantiverse avec The Flash et toute la smala en collants XXS, Hero Corp aborde à sa façon la thématique des justiciers aux super-pouvoirs. Loin de tout (en Lozère, ceci explique cela), des super-héros à la retraite et autres bras cassés se côtoient joyeusement et mènent un train de vie tout ce qu’il y a de plus paisible. C’est sans compter sur le retour impromptu du grand vilain The Lord. Le nouveau venu au patelin, John, devra redoubler d’efforts et de sang froid pour contrer cette menace, et surtout pour supporter ses voisins déglingués.
Publicité
Une série française au concept original avec un humour caustique qui n’est pas sans rappeler celui du Kaamelott d’Alexandre Astier. Pas très étonnant quand on réalise que c’est son frère, Simon, qui est aux manettes de la série. Associé à l’hilarant Alban Lenoir, les deux ont mis au point leur petit bébé qu’est Hero Corp. Si les premières cuvées d’épisodes peuvent paraître un peu cheap, persévérez, le show ne fait que gagner en qualité (et en budget) au fil des saisons.
La plus olé olé : Xanadu
“Une caméra de poche, deux acteurs, c’est parti” : telle est la devise des personnages de Xanadu, série d’Arte nous plongeant dans le milieu aussi tabou que mystérieux de l’industrie pornographique. Alex Valadine, une sorte de Marc Dorcel en puissance, est à la tête d’une grande boîte de prod’ française spécialisée dans le X. Vieillissant au même rythme que ses idées, le patriarche Valadine se voit progressivement détrôné par ses enfants, bien déterminés à donner un coup de neuf à l’entreprise familiale.
Publicité
Rares sont les séries ayant pour thématique le sujet osé du porno, même aux States. Tristement annulée au terme de sa saison inaugurale, Xanadu offre une vision sophistiquée et étrangement classieuse du cinéma gonzo. Le tout est agrémenté par une bande-son atmosphérique signée Konstantin Gropper, le leader du groupe d’indie rock allemand Get Well Soon.
La plus spirituelle : Ainsi soient-ils
Trop de pensées impures à votre goût ? Ainsi soient-ils va vous donner l’occasion de vous repentir. Saluée par la critique tout au long de sa diffusion, la série nous embarque dans les vies pas si rangées que ça de cinq jeunes prêtres en devenir. Tandis que leurs personnalités et motivations divergent, leur but est commun : réussir leur séjour au séminaire des Capucins et enfin intégrer le clergé.
Publicité
Avec une esthétique léchée et des prestations louables, Ainsi soient-ils signait en 2012 le lancement d’Arte dans la production de fictions ambitieuses. À mi-chemin entre le tableau du milieu ecclésiastique et le parcours initiatique, la série ne recule pas devant des thématiques sociétales pertinentes, telles que l’homosexualité et le rapport aux étrangers en France.
La plus WTF : QI
Pour la faire courte, QI, c’est le compromis parfait entre Xanadu et Ainsi soient-ils. Actrice du porno français ayant le vent en poupe, Candice Doll, de son vrai nom Karine Miguet, décide du jour au lendemain de mettre fin à sa carrière florissante. À la place, la jeune femme part dans une véritable quête spirituelle tandis qu’elle entreprend des études de philosophie. Incomprise par ses parents et son boyfriend, qui n’est autre que son producteur et agent, Karine va s’ouvrir au monde, déterminée à trouver un sens à sa vie.
À la fois pragmatique et complètement illuminée, le personnage central de QI déconcerte autant qu’il fait glousser. Derrière Candice Doll se cache la méconnue Alysson Paradis, la sœur cadette d’une nettement plus réputée Vanessa. L’une des premières fictions estampillées OCS, la série est en quelque sorte le pendant français de dramédies existentielles à la You’re the Worst et Girls.