Série culte qui mélange teen drama, ambiance horrifique et fantastique, Buffy nous a souvent régalé·e·s avec des épisodes d’Halloween créatifs, mais aussi d’autres joyeusetés destinées à jouer avec nos peurs et nos désirs secrets. Et parce qu’il n’y a pas meilleure façon de fêter cette soirée devenue incontournable dans la pop culture mondiale, je vous ai concocté une liste des épisodes de Buffy qui me semblent les plus “esprit d’Halloween”*.
Publicité
#1 Nightmares/Billy (saison 1, épisode 10)
Publicité
Alors, certes, le pitch de cet épisode écrit par Joss Whedon et David Greenwalt n’est pas des plus réjouissants : le fameux “Billy” du titre français, c’est un enfant dans le coma, victime d’un coach abusif et qui projette ses peurs sur les autres. En attendant que Buffy et ses potes enquêtent sur cette affaire et sauve l’enfant, ils vont tous voir leur pire cauchemar se réaliser. Ce qui donne lieu à des scènes mémorables, aussi drôles que flippantes, comme Xander poursuivi par un clown tueur ambiance Gripsou dans Ça, une Buffy transformée en vampire (les scènes avec son père sont terriblement touchantes) ou encore une Willow (la plus weirdo, on l’adore !) censée chanter de l’opéra devant un public impatient.
Cette plongée dans les peurs des personnages nous permet de mieux les comprendre et de nous les rendre plus sympathiques que jamais.
Publicité
Taux de citrouilles d’amour : 🎃🎃🎃
#2 Halloween (saison 2, épisode 6)
Buffy est une série “halloweenesque” par excellence. Quand elle n’est pas en train de sauver le monde, la Tueuse doit faire face au “monstre” de la semaine, qui possède en général des pouvoirs capables de mettre une belle pagaille dans le quotidien de la bande. Originalité de cet épisode signé Carl Ellsworth : ce n’est pas un monstre mais un homme, le facétieux Ethan Rayne, un sorcier et vieil ami de Giles, qui tient une boutique de déguisements. Alors que dans la mythologie de la série, Halloween est censé être un événement calme à Sunnydale, un peu le RTT des vrais monstres, tous les gens (dont Buffy, Willow, Xander, Cordelia…) portant un costume acheté chez Ethan vont se transformer en leur déguisement. Willow devient un vrai fantôme, Xander un vrai soldat et Buffy ironiquement une jeune femme du XIXe siècle sans défense.
Publicité
L’occasion de twister un peu les personnalités des uns et des autres : effacée, Willow va apprendre à s’imposer, tandis que le pleutre Xander va révéler son courage ambiance “sauvons les demoiselles en détresse”. En bref, on est sur un épisode fun rempli de dialogues qui font mouche et de scènes d’action divertissantes.
Taux de citrouilles d’amour : 🎃🎃🎃🎃
Publicité
#3 Bewitched, Bothered and Bewildered/Un charme déroutant (saison 2, épisode 16)
Cordélia a rompu avec ce grand benêt attachant d’Alex, parce qu’on ne va pas se leurrer, il ne l’élève pas socialement au lycée. Notre loser national se lance alors dans la magie. Il veut que son ex tombe éperdument amoureuse de lui et connaisse son tourment. Rien ne se passe comme prévu : au final, toutes les femmes de Sunnydale sont obsédées par lui sauf… Cordélia ! On adore l’ironie mordante de cet épisode (Xander harcelé, piégé par le désir féminin) écrit par Marti Noxon, où tout part en sucette.
Publicité
C’est assez drôle et impressionnant de voir toute cette énergie féminine, tantôt cajoleuse, tantôt très en colère, convoquée sur une seule cible : Alex. Le thème musical, signé Christophe Beck, accompagne idéalement l’ensemble et notamment les scènes d’une Buffy transformée en rat… Parce que Sarah Michelle Gellar devait se rendre au Saturday Night Live à New York. Comme quoi, parfois, de la contrainte naît la créativité !
Taux de citrouilles d’amour : 🎃🎃🎃
#4 Band Candy/Effet Chocolat (saison 3, épisode 6)
Ethan a encore frappé ! Le sorcier, qui a plus d’un maléfice dans son sac, est devenu producteur de barres de chocolat, qui semblent rendre accro tout Sunnydale. Mais ces douceurs, commandées en sous-main par le nouveau méchant, Mr. Trick (ah ah !) ont un pouvoir spécial : elles font revivre aux adultes leur adolescence ! Voici donc le Scooby-gang dans de beaux draps, à devoir faire la leçon à Giles et Joyce, qui ont décidé de jouer les rebelles, braquant des magasins, fumant, buvant à gogo, et commençant à flirter au grand damn de Buffy !
Signé Jane Espenson, cet épisode très drôle repose vraiment sur son concept. Il permet aussi à des seconds couteaux, comme l’inénarrable Principal Snyder, de briller. Et contrairement à plein d’autres épisodes de Buffy où il se passe des choses surnaturelles et où tout le monde perd la mémoire, les adultes se souviendront de leurs comportements d’ados. Ce qui donnera lieu à quelques blagues sur l’improbable couple formé par Giles et Joyce.
Taux de citrouilles d’amour : 🎃🎃🎃
#5 The Wish/Meilleurs Vœux de Cordelia (saison 3, épisode 9)
Souhaiter des choses pour son apport personnel, jouer les égoïstes, ça ne fonctionne jamais dans Buffy. Votre sort, s’il ne sert pas le bien commun, vous reviendra toujours en pleine poire. Preuve en est avec cet épisode à la fois sombre (les humains sont réduits à des poches de sang ambulantes, le combat final terrible) et divertissant, écrit par Marti Noxon, et dans lequel une Cordelia vénère souhaite que Buffy ne soit jamais venue à Sunnydale. Son vœu est exaucé par Anya, alors démon vengeuse. Notre peste préférée se réveille alors effectivement dans un monde où la Tueuse n’est pas encore arrivée dans sa ville, mais ce qu’elle n’a pas anticipé, c’est que du coup le Maître, premier grand méchant de l’histoire de la série, que Buffy renvoyait ad patres en fin de saison 1, a pris le contrôle de Sunnydale, et tué beaucoup de ses amis.
Cet épisode en mode “et si ?” nous dévoile alors une Willow bi et vampire à l’humour noir, absolument géniale. Ce double maléfique sera utilisé à nouveau dans l’épisode 16 de cette saison 3, “Doppelgangland”. Elle préfigure aussi la “Dark Willow” qui donnera du fil à retordre au Scooby-gang trois saisons plus tard. Il permet aussi au personnage de Cordelia, incarné par Charisma Carpenter, de briller au-delà de ses répliques sassy. C’est aussi ça qu’on adore avec Buffy : certains épisodes transpirent l’amour des fanfics, et chaque personnage a l’occasion, à un moment ou un autre, de montrer l’étendue de ses talents.
Taux de citrouilles d’amour : 🎃🎃🎃🎃
#6 Fear, Itself/Le Démon d’Halloween (saison 4, épisode 4)
Dans ce deuxième épisode ouvertement halloweenesque, David Fury revisite une idée explorée dans “Billy”, celle de faire vivre aux personnages de la série leurs pires peurs. Lors de la soirée d’Halloween, toute la bande se rend dans une maison hantée, où Oz et ses potes de fraternité ont prévu de faire la fête. Sauf qu’ils libèrent accidentellement Gachnar, le démon de la peur. Toutes les décos prennent alors vie, tandis que Xander, Willow, Oz et Buffy font face à leurs phobies. Le premier est ignoré de tous, la deuxième se prend ses sorts façon boomerang, le troisième se transforme en loup-garou sans prévenir et notre Tueuse nationale est condamnée à se battre.
Sans être des plus originaux, cet épisode fun dégage une ambiance “train fantôme” en plein dans l’esprit Halloween et demande à être revu, ne serait-ce que pour revoir Anya déguisée en sa pire peur : les lapins.
Taux de citrouilles d’amour : 🎃🎃
#7 Hush/Un silence de mort (saison 4, épisode 10)
L’épisode qui va vraiment te faire flipper, c’est lui. Écrit et réalisé par Joss Whedon himself, qui s’était donné le défi de créer un épisode entier sans dialogues, il met en scène les Gentlemen, des démons voleurs de voix et découpeurs de cœurs, créés à partir de plusieurs inspirations : les contes des frères Grimm, les terreurs nocturnes de l’enfance, Nosferatu, l’univers de Tim Burton et même Mr. Burns dans Les Simpson ! C’est là tout le génie de Whedon : mélanger de multiples inspirations pour apporter sa contribution et entrer à son tour au panthéon de la pop culture. “Hush” a été maintes fois salué comme l’un des meilleurs épisodes de Buffy.
Les Gentlemen sont super flippants avec leurs sourires démoniaques et cette façon de se déplacer en flottant. Cet épisode est particulièrement horrifique, reproduisant certaines scènes classiques du genre, comme une Tara traquée qui frappe à toutes les portes. Il permet aussi aux acteurs de la série d’exprimer toute l’amplitude de leur jeu sans utiliser la parole et à Joss Whedon de s’éclater visuellement. L’épisode a représenté un vrai défi technique, à coups de grues et de chariots à effacer plan après plan, les Gentlemen n’étant pas créés en CGI et le réalisateur ayant des idées bien précises des plans souhaités.
Taux de citrouilles d’amour : 🎃🎃🎃🎃🎃
#8 Buffy contre Dracula (saison 5, épisode 1)
Il fallait bien à un moment dans la série que la Tueuse se frotte au plus célèbre des vampires de la pop culture : le comte Dracula. C’est chose faite dans cet épisode signé Marti Noxon, qui multiplie les clins d’œil au roman classique de Bram Stocker et au film de Francis Ford Coppola. Xander se retrouve rapidement sous la coupe du comte, comme Renfield, tandis que Giles tombe, lui, sur les fiancées de Dracula, particulièrement sexy… et fatales. On est sur un épisode fun et assez méta, qui n’hésite pas à pousser le bouchon du too much. Dracula est sexy (il manque un peu de charisme si vous voulez mon avis), il se transforme à foison, en chauve-souris, en loup ou en brume.
Le happy end final montre à quel point l’épisode joue avec une mythologie existante, qui ne sera pas remise en question mais plutôt traitée de façon méta et humoristique. Notamment avec la réaction des autres vampires, comme Spike, qui n’aime pas ce “frimeur de Dracula”, ce vampire show-business qui leur donne “une mauvaise réputation”.
On notera aussi que la dernière scène (l’introduction astucieuse de Dawn, la sœur de Buffy) reste un des plus beaux twists de l’histoire des séries.
Taux de citrouilles d’amour : 🎃🎃🎃
#9 All the Way/Baiser mortel (saison 6, épisode 6)
Et c’est reparti pour un épisode spécial Halloween ! Écrit par Steven S. DeKnight (le futur showrunner de Daredevil), l’épisode est centré sur Dawn (Michelle Trachtenberg, mal-aimée des fans de la série, et pourtant excellente en petite sœur “attachiante”) et sa grosse envie d’embrasser un garçon pour la première fois. Le jour de la fête d’Halloween, elle fait le mur avec sa copine Janice, et les deux passent leur soirée à flirter avec de jolis mecs, sauf qu’il s’agit de… vampires, bien entendu ! Voilà qui fait écho aux premières amours vampiriques de Buffy, qui est donc bien mal placée pour venir lui faire la leçon.
Cet épisode est aussi un clin d’œil aux goûts amoureux douteux de tout le Scooby-gang : Xander est tombé amoureux d’une mante religieuse en saison 1, puis d’un démon. Willow, elle, en pince pour le robot démoniaque Moloch et est sauvée par Buffy en saison 1 après un flirt désastreux avec un… vampire. Est-il vraiment nécessaire d’évoquer les amours maudites de la Tueuse ? Bref, “All the Way” perpétue avec humour la lose amoureuse des personnages de la série et reprend des thèmes fétiches de Joss Whedon : le sacrifice amoureux ou le garçon séduisant qui se révèle être… un gros connard.
Taux de citrouilles d’amour : 🎃🎃
#10 Him/Folles de lui (saison 7, épisode 6)
On ne va pas se mentir, la saison 7 de Buffy est peut-être la moins fun de toutes. Elle s’attaque à des sujets pour le moins sérieux – la source du Mal, l’assassinat systématique des Tueuses potentielles, tout ça, tout ça – et possède assez peu d’épisodes “stand alone” (avec une histoire, un monstre, une résolution en un épisode) comme la saison 3 en comporte beaucoup par exemple. C’est pourquoi “Him”, écrit par Drew Z. Greenberg, sort du lot. Dawn, encore elle, s’éprend très vite d’un joueur de foot américain de son lycée, R.J. Brooks. Petit à petit, c’est chaque femme de Sunnydale qui semble prête à tout pour approcher le jeune homme.
L’épisode, drôle et divertissant, qui voit les deux sœurs se disputer l’affection de ce mec lambda, fait référence à “Bewitched, Bothered and Bewildered”, où Xander se retrouvait dans cette situation. Dawn tente d’être pom-pom girl, comme Buffy en saison 1. Elle porte d’ailleurs le blouson de sa grande sœur, et on la voit danser de façon sexy au Bronze comme son aînée l’a fait plusieurs fois avant elle. Il y a là un évident passage de témoin. Alors certes, ça sent un peu la redite côté concept, mais c’est la dernière saison d’une série culte. La nostalgie d’un temps révolu – celui où c’était Buffy l’ado – émaille cet épisode madeleine de Proust où les ados d’hier sont devenus des (presque) adultes.
Taux de citrouilles d’amour : 🎃🎃
Bonus : Quoi ? Vous êtes encore debout ? OK, alors matez-vous l’épisode “Tabula Rasa” (saison 6, épisode 8), dans lequel Willow, qui commence à faire un peu n’imp avec la magie, efface par erreur la mémoire de tout le monde. C’est très drôle. Spike se prend pour le fils de Giles, et tout le monde a une peur bleue des vampires. Et après, allez vous coucher !
*Le classement a été fait par ordre chronologique des saisons (de la saison 1 à la saison 7).