Un peu plus d’un mois avant l’annonce des gagnant·e·s du World Press Photo Contest, la prestigieuse compétition dédiée au photojournalisme a révélé ses images finalistes, choisies parmi près de 74 000 photographies envoyées depuis 125 pays. Les photographes pré-sélectionné·e·s ont tou·te·s fait preuve d’une maîtrise technique parfaite, couplée à la mise en lumière d’événements politiques, sociaux ou naturels ayant marqué l’année passée à travers le monde.
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Cette première élimination présente un tour du monde de l’actualité. Dans sa catégorie “Problématiques contemporaines”, des sujets aussi divers que la montée du néonazisme, la captivité des tigres aux États-Unis ou le marché de l’armement sont présentés. Des centaines de photographes ont tenté leur chance dans l’une des catégories du concours, à savoir : l’environnement, les actualités mondiales, les projets au long cours, la nature, les portraits, les sports et les faits divers.
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Place aux reportages
Depuis l’année dernière, la compétition a initié une nouvelle catégorie dédiée aux reportages photo. Cette nouveauté donne la possibilité aux photographes d’approfondir les sujets qu’ils immortalisent, en proposant de véritables histoires et pas seulement une unique image :
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“Plus nous avançons dans le photojournalisme, plus les gens regardent les choses de façon poussée. On voit de plus en plus de reportages détaillés, réalisés sur de longues périodes, et ces travaux doivent être récompensés”, affirme le photographe australien Chris McGrath, l’un des membres du jury de cette édition 2020.
Les trois reportages finalistes se concentrent sur l’Algérie, Hong Kong et l’Éthiopie. Kho, la genèse d’une révolte, de Romain Laurendeau, s’applique à revenir sur l’origine des contestations populaires commencées en Algérie en février 2019.
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Pendant plusieurs années, le photographe a immortalisé en noir et blanc la population algérienne et notamment ses jeunes, qui représentent la moitié du pays. En plus de nous faire sentir “comme si on y était”, le jury a apprécié la façon dont Romain Lanrendeau est parvenu à raconter un événement historique à la lumière des quelques années l’ayant précédé.
Nicolas Asfouri a également étudié un soulèvement politique ayant commencé au début de l’année dernière. Le photographe danois a placé Hong Kong au cœur de son travail, s’intéressant aux manifestations anti-gouvernement et pro-démocratie. Là aussi, c’est la représentation de la jeunesse qui a happé les juré·e·s :
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“On voit émerger une nouvelle jeunesse sur cette planète. Une jeunesse déterminée à écrire son avenir […], à se confronter à des institutions et des gouvernements très puissants et dangereux. Ce reportage englobe tout cela dans chaque image”, s’émerveille le juré sud-africain Lekgetho Makola.
Le photographe éthiopien Mulugeta Ayene, troisième finaliste de cette toute récente catégorie, a quant à lui réalisé un reportage sur son propre pays, après le tragique accident du 10 mars 2019, lorsqu’un Boeing s’est écrasé dans un champ à Addis Ababa, tuant ses 157 passager·ère·s. En plus de sa puissance mémorielle, la série a été encensée pour ce qu’elle raconte du continent africain :
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“Ce projet était une superbe plateforme pour mettre à bas les stéréotypes sur l’Afrique […]. Pour moi, en plus du désespoir et du deuil, ce projet montre au reste du monde quelque chose de crucial : le fait que l’Afrique se développe, que l’Afrique n’est pas ce que les gens croient, que l’Afrique fait partie du monde”, martèle Lekgetho Makola.
En attendant l’annonce des gagnant·e·s définitif·ve·s le 13 avril prochain, cette liste de finalistes permet de revenir en images sur l’actualité de l’année passée, cela à travers le prisme d’yeux artistiques pluriels.