Grâce à la lumière infrarouge, l’observatoire Gemini est parvenu à capturer des images ultra-détaillées de Jupiter, depuis le sol. Cet exploit apporte de nouvelles informations sur l’atmosphère de l’astre gazeux et notamment sur sa Grande Tache rouge. The Astrophysical Journal précise que la prise d’images a été réalisée en haute définition le 8 mai 2020, et que pour obtenir cette qualité, l’équipe de scientifiques a dû associer d’autres images prises par le télescope spatial Hubble.
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Le but de ce projet était d’étudier davantage les jets, les ondes, les brouillards, les nuages et la circulation. Une étude qui nous rappelle la récente image d’un trou noir crachant des jets de plasma. Numerama rapporte que la technique qui a permis cette captation se nomme “Lucky Imaging” :
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“Cette méthode de traitement d’image permet d’obtenir une résolution plus élevée en évitant de trop grands changements dans l’atmosphère terrestre au cours de l’observation (la caméra employée a des temps d’explosion très brefs). Ainsi, les images peuvent rivaliser avec des clichés pris depuis l’espace.”
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La magie opère lorsque les nombreuses photos prises en courte exposition sont associées, en gardant seulement celles qui sont les plus nettes c’est-à-dire non perturbées par l’atmosphère. L’infrarouge – une technique militaire utilisée pour révéler la chaleur – permet ici de rendre visibles les tempêtes gazeuses de l’objet céleste.
Ainsi, les couches de couleur claire sont celles qui sont les plus chaudes et profondes. “C’est un peu comme une citrouille-lanterne. Vous voyez une lumière infrarouge brillante provenant de zones sans nuages, mais là où il y a des nuages, il fait vraiment sombre”, fait remarquer Michael Wong, le chercheur principal de l’université de Californie à Berkeley.
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De nouvelles informations précieuses
Ces images apportent un nouvel éclairage à certains mystères qui entouraient Jupiter. Les scientifiques ont d’abord noté que la foudre et les grosses tempêtes se formaient au sein et autour de ces grandes cellules que l’on qualifie de “convectives”. Ce sont les cellules qui se situent au-dessus de ces nuages formés d’eau gelée ou de liquide.
Concernant la fameuse Grande Tache rouge de Jupiter, l’équipe a confirmé que les petites taches qui la parsèment sont en réalité de simples brèches dans les nuages. Les ingénieur·e·s pensaient initialement que ces petites taches différaient à cause de changements de couleurs. Les chercheur·se·s veulent désormais savoir si les transferts de chaleur du sol aux nuages de Jupiter sont similaires à ceux qui se produisent dans l’atmosphère terrestre. L’avenir nous le dira.
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—> À lire également : Pourquoi et comment sont colorisées les images de la Nasa ?