En 1989, Jeff Sedlik tirait le portrait du légendaire jazzman Miles Davis. Cette photographie fit rapidement la une de célèbres magazines culturels spécialisés, allant même jusqu’à être élue “image de l’année” par le magazine Life. Victime de son succès, ce portrait a été de nombreuses fois exploité, sauf que, récemment, une tatoueuse s’en est emparée sans signer aucun accord avec Sedlik.
Publicité
Depuis le 7 février 2021, Sedlik a déposé une plainte de 31 pages contre la tatoueuse Kat Von D. Il l’accuse d’avoir violé ses droits d’auteur car cette dernière a utilisé sa photo pour le tatouage d’un client. Si les faits remontent à 2017, Sedlik déclare avoir au préalable contacté Kat Von D pour régler le différend à l’amiable, mais la tatoueuse aurait refusé. Dans le dépôt de plainte, il lui demande de supprimer tous les partages de sa photo et d’effacer le tatouage en question. Il réclame également des dommages et intérêts d’environ 123 000 euros pour cette violation du code de propriété intellectuelle.
Publicité
Le tatouage comme œuvre originale ?
Il faut noter que, depuis 1989, cette image a été vendue avec une licence non exclusive de reproduction et d’affichage. N’ayant jamais demandé de licence ni reçu d’autorisation de la part de Sedlik pour reproduire ce portrait, la tatoueuse aux millions d’abonné·e·s risque gros. Pourtant, quelques éléments pourraient jouer en sa faveur.
Publicité
Selon Copyright Lately, même si Von D n’a pas respecté les droits d’auteur de Jeff Sedlik et a reproduit cette œuvre à des fins personnelles, le tatouage pourrait être considéré comme une œuvre à part entière. Autrement dit, il ne relèverait pas d’un vol de photo à proprement parler mais plutôt d’une nouvelle interprétation artistique par rapport à une autre œuvre. Son tatouage pourrait donc être considéré comme une œuvre d’art unique et singulière.
Malgré tout, la tatoueuse n’en demeure pas moins coupable aux yeux de la loi et, avant procès, la violation au code de propriété intellectuelle ne pourra être réparée.