Après l’annonce des résultats des élections américaines de 2016, la galerie Petzel organisait une exposition collective intitulée “We need to talk…”. Imaginée autour du “besoin de parler” suivant la victoire de Donald Trump, l’exposition invitait les artistes à “aborder la myriade de questions soulevées par [ces] résultats”.
Publicité
Au milieu de films, photographies, peintures et installations, l’artiste Dana Schutz présentait une toile spécialement créée pour l’occasion. Trump descendant un escalier (clin d’œil au Nu descendant un escalier de Marcel Duchamp) présente le nouveau président, affublé de sa cravate rouge, son costume bleu foncé, ses petites mains et son teint si reconnaissable.
Publicité
Il descend l’escalier doré de sa Trump Tower, l’air peu affable, pour gouverner le pays. À quelques jours des prochaines élections (et d’une potentielle réélection de l’homme d’affaires), la toile a atteint des sommets à une vente aux enchères Phillips, partant pour 550 000 livres Sterling (près de 610 000 euros), a rapporté Hyperallergic.
Publicité
“Une guerre téléphonique”
L’acheteur·se, qui est toujours anonyme, était loin d’être la seule personne sur l’affaire. L’œuvre était mise à prix 300 000 livres Sterling (environ 330 000 euros) et a vu sa valeur augmenter jusqu’à son prix final, au terme d’une véritable “guerre téléphonique” entre trois acheteur·se·s. Ce premier mandat trumpien arrivant à sa fin, il semble que certain·e·s en pressentent un second.
Peu habituée à créer des œuvres en rapport avec l’actualité, la peintre racontait en 2017 au New Yorker toute son antipathie pour Trump, un président “sans honte”, ni empathie. “Je voulais fixer ce moment de suspense, quand on sait que quelque chose va arriver et qu’on ne peut rien faire pour l’arrêter”, expliquait-elle par rapport à son tableau.
Publicité
“Dans la vraie vie, il a l’air si trapu, il ressemble à un réfrigérateur. Je suis contente de ce que donne la tête, elle ressemble à un masque, quelque chose de protégé et menaçant à la fois. Il descend, pour nous emmener plus bas que terre.” Quatre ans plus tard, la toile revit et plonge de nouveau son public dans l’incertitude du futur des États-Unis.