Une œuvre qualifiée d’antisémite exposée dans une foire allemande

Publié le par Konbini avec AFP,

© Eric Park via Unsplash

Suite au scandale, les organisateurs de l’événement ont décidé de la recouvrir.

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C’est un nouveau coup dur pour ce rendez-vous incontournable de la création contemporaine, qui se déroule tous les cinq ans pendant cent jours et qui expose plus de 1 500 artistes, attirant environ un million de visiteur·se·s. Récemment ouvert à Cassel, dans le centre de l’Allemagne, l’événement a fait face ces derniers mois à des accusations d’antisémitisme.

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Cette œuvre du collectif indonésien Taring Padi montre un soldat avec une tête de porc, une étoile de David et l’inscription “Mossad” sur son casque. On y voit aussi un homme aux longues dents, cheveux bouclés, un chapeau avec l’inscription des SS nazis et un cigare au coin de la bouche, rappelant les caricatures antisémites de Juif·ve·s orthodoxes.

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La foire a annoncé que l’œuvre sera recouverte. Cette décision donne suite aux demandes de retrait de l’ambassade de l’État d’Israël à Berlin et des représentant·e·s des Juif·ve·s d’Allemagne, dénonçant les “motifs antisémites”. Cette peinture, créée “dans un contexte de manifestations politiques en Indonésie”, sera désormais cachée et une “explication” sera installée à proximité, selon un communiqué de presse.

L’ambassade de l’État d’Israël s’est dite “dégoûtée” : “Les éléments […] rappellent la propagande de Goebbels” diffusée “au plus sombre moment de l’histoire allemande”. “La liberté d’art s’arrête là où la misanthropie commence”, a dénoncé Josef Schuster, président du Conseil des Juif·ve·s d’Allemagne. “Les responsables de la Documenta doivent en tirer les conséquences.” La ministre fédérale déléguée à la Culture, Claudia Roth, a également jugé que le combat de l’antisémitisme et du racisme “sont aussi les limites de la liberté artistique”.

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“Nos travaux ne contiennent rien qui vise à représenter de manière négative un quelconque groupe ethnique”, s’est défendu le collectif Taring Padi. Les “porcs, chiens ou rats” sont des “références à une symbolique répandue dans le contexte politique indonésien” utilisées dans cette œuvre créée en 2002 pour “critiquer un système capitaliste, exploiteur et la violence militaire”. “Nous nous excusons pour les blessures causées”, ajoute le communiqué.

Konbini arts avec AFP.