Une œuvre dénonçant les féminicides a été retirée d’un musée

Publié le par Lise Lanot,

© Dans Bain

L’artiste déplore le "double effacement" des victimes de "violences masculines" en Australie.

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Près de mille noms figurent sur The Lost Petition, le projet (malheureusement en cours) de l’artiste australienne Dans Bain. Sur une douzaine de draps blancs cousus les uns aux autres, elle inscrit les noms et les âges de “femmes et enfants” assassiné·e·s par des hommes.

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Son imposante œuvre était exposée au “musée des femmes” Her Place, situé à Melbourne, jusqu’à ce que la direction du musée décide de l’enlever. Il a été demandé à l’artiste de récupérer son œuvre, sous prétexte qu’elle paraissait “inappropriée” à côté de l’exposition en cours, a rapporté Dans Bain sur Instagram.

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“Me voici de nouveau en train d’ajouter des mots à ‘The Lost Petition’À ce jour [mercredi 12 avril], 992 femmes et enfants ont succombé à la violence masculine depuis 2008. […] Je pense aux amis et aux familles de ces êtres aimés. Ainsi qu’aux femmes et enfants qui vivent encore sous la violence, et celles et ceux qui ont réussi à y échapper. Je poursuivrai ce travail aussi longtemps que nécessaire.”

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L’exposition en question – affiliée au parti travailliste – vise à raconter l’histoire des femmes politiques en Australie depuis ces vingt-cinq dernières années. Dans Bain a affirmé “comprendre” qu’il n’était pas aisé d’exposer un projet comme le sien dans un “cadre institutionnel”, d’autant qu’il était auparavant montré dans des espaces publics. Cependant, Dans Bain regrette ce “double effacement” d’un sujet si grave.

“Ce travail vise à mettre en lumière la violence masculine contre les femmes et les enfants et je suis assez dévastée que ces vies soient doublement effacées parce qu’il a été décidé que The Lost Petition est une réalité qui met mal à l’aise. […] Dire que ce n’est pas le moment d’exposer ce projet prouve à quel point la mort de femmes et d’enfants représente un désagrément même pour les plus concernés”, a confié l’artiste au Guardian.

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Sur son compte Instagram, l’artiste documente le retrait de son œuvre et sa déception de devoir l’annoncer aux proches des victimes : “Une [proche de victime] m’a contactée pour me demander une photo du nom de sa mère sur la pétition. J’ai dû photographier le nom puis enlever The Lost Petition du musée. Ensuite, j’ai dû dire à la famille que la mise en lumière de la mort de leur mère avait été écartée du public.”

“978 femmes et enfants assassinés par des hommes. Aujourd’hui [25 février 2022], j’ai ajouté les noms les plus récents à mon projet ‘The Lost Petition’. Ces femmes et enfants ne peuvent s’exprimer, on gardera leurs noms dans nos cœurs et nous serons leurs voix.”

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Vous pouvez retrouver le travail de Dans Bain sur son compte Instagram et sur son site.