Il pourrait y avoir de l’eau dans le gaz entre l’organisateur et l’organisatrice de cette exposition qui devrait avoir lieu cet été, au centre d’art anglais The Edge, situé à Bath. “Il y a certaines choses qu’elle ne veut pas faire. Elle ne s’est occupée d’aucune demande de prêt avec moi”, rapporte par exemple Will Cooper, co-organisateur de l’expo, au Guardian. Le co-curateur ne devrait cependant pas trop en tenir rigueur à sa collaboratrice, sachant que cette dernière, Astrid, n’a que 5 ans et se trouve être sa fille.
Publicité
Ensemble, le père et la fille ont imaginé “My Kid Could’ve Done That” (“Mon gamin aurait pu faire ça”), une expo qui rassemble les œuvres de quinze duos composé d’un·e artiste et de son enfant (âgé·e entre 5 et 10 ans). Le nom de cet événement se veut être un pied de nez aux détracteur·rice·s de l’art moderne et contemporain, tout en interrogeant la définition même d’une œuvre d’art.
Publicité
Questionner le noyau familial, post-confinement
En plus d’explorer le monde de l’art, l’exposition – directement liée à la situation sanitaire et sociale actuelle – se penchera sur les récentes évolutions des relations familiales, notamment concernant les parents à qui on a demandé de s’occuper de leurs enfants tout en télétravaillant.
Publicité
“On espère que l’expo explorera et questionnera ce que passer du temps en famille signifie. Il y a une couche de l’expo qui n’est que joie, amusement, bazar, excentricité et absence de règles – bref, tout ce qui est lié à la création avec un enfant. Mais derrière tout ça, on traite aussi d’une question sociopolitique qui me semble être de taille. Elle concerne les attentes qui pèsent d’une part sur ce que les personnes créatives sont capables de faire, mais aussi sur les parents, et surtout les mères”, résume Will Cooper.
Accepter de changer les règles
Avoir de si jeunes enfants en charge d’une exposition (du côté de la curation, comme du côté des artistes) implique nécessairement quelques variations par rapport à une exposition classique : “J’essaie de ne pas être trop directif, c’est la seule exposition que j’ai jamais faite dont je ne connais pas le contenu jusqu’à ce qu’il arrive. Tout est susceptible d’être modifié jusqu’à la dernière minute”, confie Will Cooper.
Publicité
Seul point de divergence pour le moment, Astrid, la fille de Will, souhaite exposer ses œuvres en même temps que celles des quinze binômes invités. “Dans ma tête, je me dis : ‘Non, non, non, une curatrice ne fait pas ça…’ Mais si elle en ressent le besoin, on va sans doute essayer de faire en sorte que ça arrive.” D’ici à l’inauguration officielle de l’expo, prévue pour juillet 2021, Astrid et ses collègues ont le temps d’affûter leur technique et d’affiner leur vision.