Un piètre restaurateur de tableaux a massacré une peinture classique espagnole

Publié le par Lise Lanot,

© Cedida por Coleccionista/Europa Press 2020

En Espagne, des experts appellent à un durcissement des lois concernant les restaurations d'œuvres d'art.

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Huit ans après la célèbre restauration ratée d’une représentation du Christ sur le mur d’une église espagnole, un restaurateur d’art amateur a entrepris de rafraîchir une peinture de la Vierge Marie. Malheureusement, l’œuvre a connu le même sort que le Christ susmentionné, devenu superstar lorsque son visage s’est davantage rapproché d’un Picasso que d’un Rembrandt.

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L’histoire se déroule de nouveau en Espagne. Un collectionneur d’art a payé un restaurateur de meubles 1 200 euros pour qu’il s’occupe de son tableau de l’Immaculée Conception, rapporte le Guardian. Les deux tentatives du restaurateur pour rafraîchir son délicat visage d’antan sont restées infructueuses. L’œuvre de Bartolomé Esteban Murillo est méconnaissable.

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À gauche, l’œuvre originale de Bartolomé Esteban Murillo. À droite, les deux tentatives de restauration. (© Cedida por Coleccionista/Europa Press 2020)

Exaspéré par ces restaurations malheureuses, un conseil d’expert·e·s a appelé à un durcissement des lois concernant ce travail de réhabilitation et d’embellissement artistique :

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“Je ne pense pas que ce type et ces gens en général devraient être appelés des restaurateurs. Soyons honnêtes : ce sont des incompétents qui bâclent le travail. Ils détruisent les œuvres. Vous imaginez n’importe qui capable d’opérer une autre personne ? Quelqu’un vendre des médicaments sans licence ? Qu’on autorise quelqu’un qui n’est pas architecte à ériger un bâtiment ?”, s’est interrogé Fernando Carrera, professeur à l’école galicienne de conservation et de restauration de l’héritage culturel.

Selon ce dernier, la loi espagnole permet à des personnes amatrices de se lancer dans la restauration d’œuvres et donc de potentiellement les dégrader. “Paradoxalement”, poursuit-il, “cela prouve à quel point les restaurateurs professionnels sont importants”. Le conseil d’expert·e·s regrette la perte culturelle et historique engendrée par ces dégradations non-intentionnelles d’œuvres. Passionné·e·s, continuez d’apprécier la beauté et la technique des œuvres passées, mais évitez d’entreprendre tout travail trop lourd pour vos épaules.

À gauche et au milieu : l’œuvre originale d’Elías García Martínez, sur les murs de l’église Santuario de Misericordia, à Zaragoza, en Espagne. À droite, la version restaurée d’une fidèle de l’église, dévouée mais amatrice. (© Centro de Estudios Borjanos/EP)

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