Timothée Li dessine des villes abandonnées qu’il faut scruter de très près

Publié le par Pierre Schneidermann,

© Timothée Li

Des dessins époustouflants et complexes réunissant architecture, perspectives et onirisme.

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Quand Timothée Li, 23 ans, a fait sa première grande exposition en 2020 à la galerie Vincent Tiercin dans le 13e arrondissement parisien, on avait rarement vu des visiteur·se·s se pencher d’aussi près sur des dessins. La posture était nécessaire pour plonger dans les mille détails en noir et blanc que comportent les perspectives, les cavités, les reliefs, les fissures, les végétaux et les bâtisses abandonnées, déployés sur grand format.

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Le public, absorbé et propulsé loin de Paris, n’avait probablement pas conscience que, d’une certaine manière, il était davantage ancré dans cette capitale. Car c’est principalement là (outre quelques voyages à l’étranger) que les dessins de Timothée Li, parisien de naissance, commencent : après de longues et multiples déambulations dans la ville, avec une observation obsessionnelle des bâtiments, de leur architecture, de ce qui s’en dégage.

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© Timothée Li

Aux déambulations, il faut coupler des histoires “qu’il se raconte dans sa tête” : quand il dessine, il se rejoue intérieurement Le Roi et l’Oiseau, Akira ou des Disney. Il repense aussi à Mœbius, François Schuiten ou encore Nicolas de Crécy, des auteurs de BD qui ont, eux aussi, exploré la veine de l’onirisme, embarquant pêle-mêle nature et civilisation.

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L’artiste qualifie volontiers ses paysages, qui nécessitent une à trois semaines de travail, de “mini-cosmos”. Il expose ses toutes premières œuvres à 17 ans, dans une petite galerie associative. Six ans plus tard, du chemin a été parcouru. Car le jeune dessinateur ouvre la porte, par hasard, en 2019, d’un atelier. Il y découvre la gravure, la lithographie, l’estampe. Il apprend à travailler sur plusieurs plans, à composer une image. Son dessin se débloque. Il observe que son trait est plus libre et plus aisé qu’avant.

© Timothée Li

Timothée Li est en ce moment exposé à la galerie Vincent Tiercin. Le dessin sur papier à la plume, troqué contre le crayon et le feutre noir, y sera prédominant. Des lithographies seront aussi au rendez-vous. On y retrouvera les perspectives, les reliefs et les bâtisses où l’on devra se pencher longuement pour s’extraire de Paris en oubliant qu’on y est encore.

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