Aux commandes de cette campagne de sensibilisation : Sigal Avin, une réalisatrice israélo-américaine, qui a déjà fait face à ce type de harcèlement sur ses tournages, et David Schwimmer (Ross dans Friends).
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Sigal Avin et David Schwimmer ont collaboré pour mettre en place une campagne de sensibilisation au harcèlement sexuel dans différents corps de métiers dont on entend souvent parler : le collègue barman, le photographe, l’acteur, le patron (c’est là que David Schwimmer entre en scène pour jouer le rôle du boss), le docteur et le politicien. À l’origine, les vidéos sont sorties en Israël, et si David a été ensuite approché par la réalisatrice, c’est en tant que producteur exécutif (aux côtés de Mazdack Rassi) pour déployer la campagne aux États-Unis.
À travers six vidéos assez courtes mettant en scène des femmes dans leur quotidien, au travail ou chez le médecin, nous assistons au glissement progressif vers le harcèlement sexuel : des mains posées sur l’épaule de sa collègue, des directives intrusives données à une mannequin, un commentaire déplacé à propos des fesses d’une collègue, des rires nerveux, des murmures dans l’oreille, des hommes très insistants… Soit, le quotidien de beaucoup de femmes au travail ou ailleurs, ou plutôt partout : dans les transports, dans les taxis, dans la rue, dans les bars et dans la plupart des lieux publics. Le moment où l’homme franchit les limites est à chaque fois subtil et retranscrit de manière très réaliste.
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Chaque spot se termine par le hashtag #ThatsHarassment et commence par “basé sur un fait réel”, la plupart du temps tiré de l’expérience de la réalisatrice qui a fait face à ce genre de situations au début de sa carrière. Avin confie à Cosmopolitan qu’elle a voulu montrer exactement à quoi le harcèlement sexuel ressemblait, au lieu d’en “entendre toujours parler” ou de “lire cela dans les journaux à longueur de temps” : “Il n’y avait pas grand chose sur le sujet, ou alors c’était abordé de manière trop violente et irréaliste, mais il n’y avait pas de campagne aux États-Unis ou en Israël qui montrait la zone grise du harcèlement sexuel.” Les vidéos qu’elle a réalisées font mouche, révoltent et prouvent qu’il n’y a rien de banal dans ces scènes auxquelles sont confrontées trop de femmes quotidiennement.
Le harcèlement du photographe
Une des vidéos (ci-dessus) lève le voile sur le harcèlement des photographes envers les mannequins. Les affaires ne manquent pas : Larry Clark, Terry Richardson ou encore David Hamilton… On voit de plus en plus de mannequins ou ex-mannequins sortir de l’ombre, qui veulent parler de ce qui se passe réellement pendant les shootings ou des “techniques” indécentes de certains photographes. L’objectif de cette campagne, comme l’affirment Schwimmer et Avin, est d’amener les femmes victimes ou témoins de harcèlement sexuel à parler.
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Dans cette vidéo consacrée au photographe, une mannequin timide est sur un shooting face à un photographe (joué par Bobby Cannavale) plein d’assurance (même un peu trop). Il lui demande ce qui “l’allume”, puis de danser, la complimente sur son corps entre deux “bébé, mon dieu” familiers. Et, nous sommes déjà en plein dedans. Il lui demande ensuite de toucher son “putain de corps”. La suite est saccadée d’ordres plus agressifs. Il finit par lui demander de mettre ses mains dans son pantalon. “Laisse-moi te voir véritablement, je veux voir que tu prends du plaisir”, dit-il en évoquant son érection devant une assemblée passive d’assistants et de producteurs. Son “Je l’ai, c’est bon” résonne comme un retour impossible à la réalité.
Vous pouvez regarder les autres vidéos de la campagne ici.