Un bref passage chez le dentiste a changé sept années de la vie de la jeune Sylvia Mann. Alors qu’elle patientait dans la salle d’attente de son dentiste, la petite fille entend un homme demander à sa mère leur numéro de téléphone pour sa compagne, photographe de mode.
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La photographe en question se nomme Angela Hill et elle non plus ne pensait pas partager les sept années suivantes de sa vie à suivre de si près Sylvia. La première fois qu’elle s’est rendue chez sa famille, elle ne “[savait] même pas à quoi la petite ressemblait”, nous raconte-t-elle. Le but était simplement de trouver une modèle pour des éditoriaux de mode dans différents magazines – Exit, Purple et Dazed.
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Au début, la Sylvia n’était pas vraiment convaincue, se remémore la photographe. “Elle était très très timide et bizarre. Elle s’est roulée en boule sous la table basse quand je me suis approchée pour lui dire bonjour. À ma deuxième tentative, elle s’est enfuie dans le jardin et a grimpé un grand arbre pour m’éviter. Sa mère m’a assuré que ça allait le faire donc j’ai pris quelques photos tests avec un vieil appareil.” Par la suite, c’est le 35 mm de son père qui a servi à l’artiste.
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De ses 11 ans à sa majorité, Sylvia a finalement accepté de se faire tirer le portrait de façon assez régulière, “sans idées précises concernant la direction des shootings”, note Angela Hill. Pas d’idées précises mais une ligne directrice claire, la volonté de “faire ressembler toutes [ses] images à des scènes de film”.
Si rien n’était prévu sur le coup, parce que “tout était plus facile dans les années 1990”, l’objectif du projet n’a jamais failli : transmettre “des sentiments, toujours des émotions”. “Je veux que les images fassent ressentir des choses au public. Que ce soit ‘Je veux aller là-bas’ ou ‘Je voudrais ressembler à ça/m’habiller pareil’ ou juste rappeler à quelqu’un quelque chose, un moment, un endroit, une émotion.”
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Rassemblées en un ouvrage, les images content plus que sept années de tendances mode. Elles narrent le sortir de l’adolescence, l’évolution d’un visage, d’un caractère, d’une vie. Sylvia ne parle pas mais elle a beaucoup à raconter. Qu’importe qu’on n’ait pas été ado dans les années 1990 en Grande-Bretagne, le passage à l’âge adulte est universel.
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Vous pouvez retrouver Sylvia, le livre d’Angela Hill sur le site Idea.