Des scientifiques ont créé par accident le noir le plus noir du monde

Publié le par Konbini arts,

© Diemut Strebe

Ils détrônent ainsi le "Vantablack" breveté d'Anish Kapoor, qui était jusqu'à maintenant le "noir le plus noir" du monde.

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Tout le monde connaît le noir lumineux de Soulages ou le “Vantablack” breveté d’Anish Kapoor, mais les chercheur·se·s du Massachusetts Institute of Technology ont décidé d’entrer dans la compétition du “super black”. En alliant art et science, les scientifiques américain·e·s ont ainsi inventé “le plus noir des noirs jamais créés”, “dix fois plus noir que tous les noirs qui ont existé”. Prends ça, Kapoor.

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Pour ce faire, les ingénieurs “ont aligné de manière verticale des filaments de carbone microscopiques”. Les particules ont grandi, comme des arbres qui poussent dans une forêt, sur une plaque d’aluminium imbibée de chlore. D’après leur revue scientifique ACS-Applied Materials and Interfaces, cette découverte était le fruit d’un accident : leur but n’était pas de créer cette couleur parfaite.

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“Ils cherchaient simplement un moyen de cultiver des nanotubes de carbone sur des matériaux susceptibles d’améliorer leur conductivité électrique. Ce n’est que lorsque les tubes grandissaient sur l’aluminium traité qu’ils ont remarqué à quel point la substance était devenue noire. À partir de là, ils ont testé ses propriétés réfléchissantes et ont été agréablement surpris par ce qu’ils ont trouvé”, rapporte My Modern Met.

Un diamant noir

“The Redemption of Vanity”, Diemut Strebe.

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Deux collaborateurs du MIT – l’artiste Diemut Strebe et le professeur d’aéronautique et d’astronautique Brian Wardle – ont conçu une installation artistique au sein de laquelle un diamant jaune de 16,78 carats mis sous verre (et prêté par le joaillier LJ West) “disparaît” en se fondant totalement dans ce “super noir” en fond.

L’œil du spectateur ne perçoit donc pas ce diamant (dont le prix s’élève à deux millions de dollars) qui a été recouvert de nanotubes de carbone ultra-noirs (c’est-à-dire des filaments microscopiques de carbone qui capturent au moins 99,995 % de la lumière).

“La collaboration art-science de Strebe nous a amenés à examiner les propriétés optiques de notre nouvelle croissance de NTC [nanotubes de carbone, ndlr] et nous avons découvert que ces NTC sont plus noirs que tous les autres matériaux rapportés dans un ordre de grandeur du spectre visible”, a expliqué Brian Wardle à Artnet.

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“The Redemption of Vanity”, Diemut Strebe. (© Eileen Kinsella)

N’oublions pas que le diamant est le matériau qui réfléchit le plus la lumière au monde, c’est donc le mariage parfait de deux opposés : le matériau le plus brillant s’annule avec le matériau le plus sombre. Suite à cette création, le MIT propose à tout artiste intéressé par cette couleur unique de l’explorer à leurs côtés et prévoit de collaborer avec la Nasa dans leur recherche effrénée d’exoplanètes :

“Nous ne croyons pas en la propriété exclusive de quelque matériau ou idée d’œuvre que ce soit et nous avons ouvert notre méthode à tout artiste. […] Le projet peut également être interprété comme une réaction à l’achat [en 2016, ndlr] par l’artiste britannique Anish Kapoor de droits exclusifs sur une formule de nanotubes de carbone en tant que matériau d’œuvres d’art. Strebe et Wardle utilisent une composition différente de nanotubes de carbone, que tout artiste pourra utiliser. […]

Il existe de nombreux instruments scientifiques, notamment optiques, dans lesquels la lumière parasite interfère avec la détection. Ils [la Nasa] ont donc besoin de matériaux ‘ultra-noirs’ pour absorber la lumière indésirable”, a déclaré l’institut.

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Cette œuvre, intitulée The Redemption of Vanity et développée durant cinq ans, est exposée en ce moment à Wall Street (New York), visible sur rendez-vous, jusqu’au 25 novembre 2019.

“The Redemption of Vanity”, Diemut Strebe. (© Eileen Kinsella)