Première mondiale : du 13 au 20 mai, le Musée du quai Branly – Jacques Chirac a accueilli un scanner portatif médical de 1,5 tonne pour une série d’examens scientifiques sur près de 150 objets d’art anciens, issus de ses collections.
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Ce lundi 20 mai, nous avons pu assister à une séance d’imagerie médicale. Focus sur quatre objets pleins de mystères, commentés par Philippe Charlier, directeur du département de la recherche et de l’enseignement au musée.
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On était loin d’imaginer qu’on trouverait des conduits secrets dans cette statue congolaise ancienne. Et pourtant…
“Il y [a] des charges magiques au niveau du dos et à l’arrière du crâne, mais en plus des conduits insoupçonnés exist[ent] entre la bouche, la cavité crânienne, et la charge magique du dos, reproduisant un tube digestif ouvert de la bouche jusqu’à l’anus en passant par les intestins. Comme une reproduction de l’anatomie animale à l’intérieur de la statue. Comme si elle était ‘animée’ et que les offrandes faites dans la bouche avaient un circuit intérieur jusqu’à une émission quelques heures/jours plus tard.”
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“Chien assis portant sur le dos une charge magique, autrefois fermée par un miroir disparu.”
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“Cylindre en bois recouvert de sang coagulé, noir ; renflement cylindrique sur une face, au centre, se terminant en deux cornes ; ‘collier’ de perles jaunes au-dessus des cornes.”
“Sang d’animal coagulé, bois, cire, terre, fibres végétales, matériaux organiques, de 70 cm de grand-axe : probablement le type d’objet magique le plus respecté en Afrique subsaharienne, dont on ignore la constitution intérieure. De quoi est-il fait ? Quelle est sa constitution interne ?”
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“Comment est-il constitué ? Ses cornes sont-elles vides ou pleines ?”
“Sur ce masque africain connu comme étant le plus vieux, on a trouvé des traces de fragments de manuscrits arabes. […] Un papier portant des caractères arabes (amulette) était collé sur cet enduit, sous les cornes.”
“[On peut aussi voir] un enduit noir qui devait autrefois le recouvrir, des cornes de vache, une sorte de résine, peut-être même du miel, servant de liant à l’ensemble.”
“Pourvu de quatre cornes et d’un muffle pointu, recouvert d’une peau cousue avec des poils de phacochère ; de crocs de phacochère.”
“[Les] cornes [sont] remplies de poudre et ‘médicaments’.”
C’est la première fois au monde qu’un scanner de ce type est utilisé pour une étude muséographique : jamais un scanner utilisé initialement dans les blocs opératoires et hôpitaux n’avait été exploité pour des biens culturels dans un musée, avant cela.
Y a-t-il des conduits intérieurs cachés dans d’autres statues ou de la terre provenant de sites sacrés nichée parmi les nombreuses sculptures analysées lors de cette opération ? Des os, bijoux, graines, dents ou cheveux peuvent-ils se trouver dans des vases anciens ? Tous les secrets que renferment des œuvres anciennes pourraient apporter de nouvelles interprétations à leur histoire.