Il y a 66 ans, Frida Kahlo décédait à 47 ans, après une vie courte mais remplie de douleurs. Pour les esprits les moins cartésiens, la célèbre artiste peintre aurait du mal à lâcher le monde des vivant·e·s et son fantôme serait en goguette entre les murs de la Casa Azul, sa maison natale transformée en musée quelques années après sa mort.
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La rumeur a pris de l’ampleur sous la plume d’Arianna Davis, autrice d’un livre de développement personnel imaginé autour de la peintre et intitulé What Would Frida Do? (“Que ferait Frida ?”) : “Un maître de conférence m’a dit que [le fantôme de Frida] errerait dans les pièces du musée Frida Kahlo de Mexico. […] Les conservateurs aiment raconter que, parfois, Frida rentre dans son ancienne maison à la nuit tombée. On a vu sa silhouette remplir ses corsets et ses jupes comme si elle empruntait ses vieux habits pour la nuit”, écrit-elle dans son livre.
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“Les fantômes de Mexico”, un article non daté d’un journal de San Francisco, traite des “phénomènes supernaturels” décrits par la directrice de la Casa Azul dans le musée : “La directrice nous a confié avoir déjà entendu des bruits de pas laborieux provenant du bureau de Frida, au sous-sol, quand personne n’était là. Elle a aussi parlé de […] traces de pas mouillés sur le sol qui semblaient venir de nulle part. Elle a vite ajouté que la présence de Frida était, selon elle, bénigne, ludique et toujours la bienvenue”, écrit la journaliste.
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Face à de telles allégations, Artnet a souhaité mener l’enquête. Malheureusement, impossible de joindre la directrice en question : un attaché de presse aurait “rembarré” les journalistes, martelant que “le musée Frida Kahlo, en tant qu’institution, ne pouvait faire ce genre de déclaration”. Les “confidences” de la directrice ne sont peut-être pas bien passées à tous les étages.
“Frida est partout”
Catherine Morris, la conservatrice en charge de l’exposition “Frida Kahlo: Appearances Can Be Deceiving”, présentée l’année dernière au Brooklyn Museum, a quant à elle joyeusement accepté de répondre à Artnet, infirmant toute visite d’un quelconque fantôme le temps de l’exposition. Même son de cloche du côté d’une attachée de presse du Young Museum (où est actuellement présentée cette même exposition à San Francisco), qui “regrette de rapporter qu’il n’y a eu aucun événement [de la sorte] même durant les six mois de fermeture du musée au public”.
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Le fantôme de Frida semble n’être qu’un fantasme de passionné·e·s. Qu’importe, puisque, comme le souligne la collectionneuse Mary-Anne Martin : “Frida est partout.” Et le moyen le plus direct d’entrer en communion avec son esprit serait plutôt de se plonger dans ses œuvres. Si vous sentez alors une odeur de tabac (sa mauvaise habitude) et de Shalimar (son parfum préféré), contactez-nous quand même.