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Dans le 12e arrondissement de Paris, la rue Crémieux est une petite artère tout à fait ravissante, au sol pavé et aux façades colorées. L’endroit est si joli qu’on rêverait d’y vivre. Et pourtant, la photogénie du lieu a transformé la vie de cette petite rue en enfer. En effet, depuis l’explosion d’Instagram, de nombreux·ses influenceur·se·s sont venu·e·s faire leurs shootings photo dans la rue pour profiter de ce décor attrayant. Cette soudaine exposition a ensuite donné envie à de nombreux anonymes de venir prendre, eux aussi, des photos devant ces jolis murs pastel pour les partager sur les réseaux sociaux.
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Certain·e·s se photographient en plein milieu de la rue, d’autres devant une fenêtre ou assis·e·s sur des marches, en oubliant totalement que des habitants vivent ici. Comme le relate Franceinfo, certains piétons ont du mal à réaliser que ces maisons pastel sont réellement habitées. L’une d’entre elles raconte : “Comme c’est très particulier au milieu de l’architecture de Paris qui n’a rien à avoir, on oublie un petit peu que les gens vivent là tous les jours et que ça peut être dérangeant pour eux.”
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De son côté, Antoine, habitant du quartier, explique qu’il ne peut jamais être tranquille chez lui, tant les shootings et tournages se succèdent :
“C’est devenu l’enfer. En semaine, ça peut aller parce que ce sont des touristes, ils ne sont pas trop dérangeants. Mais le week-end, c’est 200 personnes sous nos fenêtres. Nous, on a la table ici, et les gens sont juste à côté en train de prendre leurs photos. […] Vous avez des clips de rap qui viennent pendant deux heures sous nos fenêtres, vous avez aussi des enterrements de vie de jeune fille qui hurlent pendant une heure, c’est franchement usant.”
Pour tenter de préserver un semblant de tranquillité dans le voisinage et de retrouver une vie normale, les habitants du quartier ont créé une association. Ils ont alerté la mairie du 12e arrondissement et demandent la fermeture de la rue le soir et le week-end. Toutefois, il semblerait compliqué de limiter l’accès à une voie publique, le combat n’est donc pas encore gagné. Avec plus de 30 000 photos identifiées sur la localisation “rue Crémieux”, l’endroit semble être victime de son succès. Si vous comptiez aller y faire des photos prochainement, essayez de penser aux gens qui y vivent.
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