Quand Instagram cajole les espoirs de ses influenceurs

Publié le par Konbini avec AFP,

© HBO

Retour sur un événement organisé par la plateforme, qui proposait "aux personnes créatives" une formation d’influence.

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Envie de faire carrière comme influenceur·se et de taper dans l’œil d’une grande marque ? Instagram proposait pour la première fois en France une formation pour ses utilisateur·rice·s les plus désireux·ses d’en “faire leur métier”.

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Conférences, rencontres avec des agences d’influence ou “speed datings avec des marques” étaient au programme du Creative Campus, qui se tenait jusqu’au 14 novembre à Paris. Couleurs chatoyantes, néons pastel, écrans tous azimuts… Tout était pensé pour faire de l’ancienne caserne du Xe arrondissement un paradis instagrammable.

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L’événement était consacré aux “personnes créatives” qui ont “envie d’apprendre et de connaître la plateforme”, explique Guillaume Thevenin, responsable des partenariats chez Instagram. Invité·e·s ou sélectionné·e·s après l’envoi d’un simple Reel, ces influenceur·se·s débutant·e·s pouvaient ainsi perfectionner leurs échanges avec les médias ou apprendre à produire du contenu.

Mais surtout, bénéficier de conseils pour tirer des revenus de leur production, en créant des partenariats avec des marques, “source principale de monétisation pour les influenceurs”. “On doit vendre un produit qu’on n’a pas ?”, s’interroge Wissam Malki, 25 ans, lors d’un atelier de merchandising.

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Ex-étudiante de droit, elle a pris “une année sabbatique” pour “développer [son] potentiel” et percer dans le mannequinat, via les réseaux sociaux, en se faisant repérer par des marques. Un espoir nourri par la présence d’une vingtaine d’enseignes et organismes sur le campus, comme Coca-Cola, Pepsi, Aigle et L’Oréal.

Présentes aux speed datings, ces marques expliquaient leurs enjeux, en restant attentives à l’émergence de nouveaux talents. “On aime beaucoup les gens créatifs”, sourit le représentant d’une grande marque, qui requiert l’anonymat. Les influenceur·se·s permettent de parler “le bon langage” aux “audiences les plus jeunes”, explique-t-il, et d’assurer ainsi une meilleure visibilité de la publicité, car autrement “les gens zappent”.

“C’est beaucoup, beaucoup, de travail”

Certains petits prodiges, mis en avant par Instagram, comme Ahmet Furkan Kay, alias Fukay, 770 000 abonné·e·s au compteur, réussissent même à vivre de ces partenariats. Tout sourire, le Belge de 24 ans propose des “pranks” et des défis et réussit à en vivre depuis “un an, un an et demi”.

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S’il déclare aujourd’hui, dans un éclat de rire, gagner “entre un euro le mois et trois milliards”, il assure qu’il y a trois ans, à ses débuts, il ignorait “qu’il y avait un euro à prendre sur ces plateformes”.

“Je n’avais pas le même discours il y a cinq ans”, renchérit William Carnimolla, 41 ans, ex-animateur de télévision sur M6, mannequin et styliste, présent sur le campus. “Mais maintenant, je pense qu’on peut créer quelque chose de A à Z avec Instagram et gagner de l’argent”, avance-t-il, avant de prévenir : “C’est possible, mais c’est un vrai métier.”

“C’est beaucoup, beaucoup, de travail”, insiste d’ailleurs Sophie Tran, 29 ans, qui a fait fleurir son business “Lyon can do it” sur Instagram. Son compte, qui met en valeur des créateur·rice·s et des événements, lui a permis en quatre ans d’avoir “un corner aux Galeries Lafayette” et de publier “un city guide”, s’enthousiasme-t-elle.

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Son parcours, comme celui d’Ahmet, suscite des vocations. Selon une étude YouGov commandée par Instagram et réalisée auprès de 1 010 jeunes en novembre 2021, plus de la moitié des 18-34 ans estiment que l’influence sur les réseaux est un métier d’avenir.

Mais la témérité ne suffit pas : il faut arriver à se démarquer et avoir une dose de chance. “Sur tous les gens qui sont présents aujourd’hui, il n’y en a peut-être que deux ou trois qui vont réussir”, admet William Carnimolla.

Et à quel prix ? La question des revenus, bien que centrale, reste floue. “Si c’est leur métier, il faut qu’ils puissent monétiser”, défend Guillaume Thevenin. Instagram travaille donc afin d’assurer aux créateur·rice·s professionnel·le·s de contenu de nouveaux leviers de financement. La plateforme expérimente ainsi “aux États-Unis, au Royaume-Uni et maintenant en France” un système d’abonnements payants.

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Avec AFP.