Pourquoi un artiste vend-il des T-shirts imprimés du sang d’hommes gays ?

Publié le par Lise Lanot,

© Zain Curtis/Stuart Semple/Mother

Une initiative qui s’élève contre les régulations imposées aux hommes gays qui veulent donner leur sang.

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Sur son compte Instagram, Zain Curtis a partagé des T-shirts de sa confection. Blancs et orné d’une silhouette d’homme et de lettres rouges, le T-shirt est imprimé d’“encre de sang gay”, écrit l’artiste textile avant de préciser : “Non, vraiment. Ça a été imprimé avec de l’encre infusée du sang d’hommes gays.”

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Un choix politique puisque la collection, intitulée “Sang gay”, fait écho à la loi états-unienne de 1983 qui “interdisait aux hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes de donner leur sang”. Cette loi “existe toujours sous une certaine forme” aujourd’hui aux États-Unis, poursuit Zain Curtis, puisque les “hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes” ne peuvent y donner leur sang qu’après trois mois d’abstinence sexuelle. Une condition qui date de la période du Covid-19 et qui s’applique uniquement aux hommes ayant des relations homosexuelles. Avant 2020, la période s’élevait à douze mois.

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C’est pour protester contre cette régulation, “qui fait des États-Unis un des seuls pays à interdire le don de sang d’hommes gays”, note-t-il, que Zain Curtis a imaginé cette collection limitée à la fabrication saisissante. Infusés de sang et de cynisme, les T-shirts exposent une silhouette d’homme nu masqué de latex, faisant le poirier, entouré de la phrase : “Comment rencontrer des pères mariés chauds de ta région dans le respect de Dieu.”

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Au côté de Zain Curtis dans la création de cette collection capsule, on retrouve les employés gays de Mother (une organisation indépendante internationale qui aide les personnes marginalisées et discriminées) qui ont accepté de donner leur sang et Stuart Semple, artiste écossais rebelle des couleurs.

Zain Curtis affirme auprès du site Hyperallergic l’importance de s’élever contre tout ce qui participe de près ou de loin à la diabolisation des personnes queers. Une lutte tout en style, qui s’accompagne également de stylos et de pots de peinture acrylique infusés de ce même sang qui permettent d’envoyer des lettres à la Food and Drugs Administration en charge, entre autres, des lois de dons du sang.