Pourquoi tant d’anciennes peintures semblent montrer des chiens fumant des joints ?

Publié le par Lise Lanot,

© Lorenzo Gramiccia/Didier Descouens/Wikimedia Commons ; © Claudio Coello/Musée du Prado

Who let the dogs out ?

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Le critique d’art Ben Davis s’interrogeait depuis plusieurs années : pourquoi tant de toiles datant des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles montrent-elles des chiens tenant un gros cône enflammé en travers de leur gueule ? Pour Artnet, le passionné s’est renseigné, exemples à l’appui.

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On ne peut reprocher à Ben Davis de s’être posé la question. Des bizarreries de l’art médiéval aux bébés flippants de la Renaissance, nombre d’œuvres centenaires paraissent aujourd’hui quelque peu incongrues. Des explications sous-tendent pourtant la plupart de ces curiosités, à l’instar de ces chiens amateurs d’herbe visibles au coin de tableaux de saints et de saintes.

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Lorenzo Gramiccia, “Saint Dominique recevant le Rosaire avec Catherine de Sienne”, Chapelle de la Trinité dans la basilique San Zanipolo, Venise. (© Didier Descouens/Wikimedia Commons)

Après quelques recherches, Ben Davis a compris que les protagonistes représentés aux côtés de ces canidés enfumés représentaient toujours les mêmes figures : Saint Dominique de Guzmán, fondateur des Dominicain·e·s, et sa mère, Sainte Jeanne d’Asa. Enceinte de son fils, Jeanne d’Asa aurait rêvé d’un chien embrasant le monde à l’aide d’une torche enflammée calée dans sa gueule. Cette image (qui, personnellement, m’aurait plus terrifiée qu’autre chose) a convaincu la mère que son enfant éclairerait le monde, aboy[ant] contre les hérésies et surveill[ant] les brebis du troupeau”.

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Le songe de Jeanne d’Asa aurait pris forme, puisque son fils fonda en 1215 l’Ordre des Prêcheurs, dont la vocation est de… prêcher. Ainsi, ces chiens qui semblent vouloir se détendre sur des peintures anciennes ne constituent en fait qu’une référence à l’hagiographie d’un Saint castillan. Pas de panique, on ne brûlait, ni ne faisait fumer nos amis les chiens il y a quelques centaines d’années, et vous avez maintenant une belle anecdote pour vos prochaines virées au musée.

Claudio Coello, “Saint Dominique de Guzmán” vers 1685. (© Musée du Prado)
Juan de Pareja, “La Maison de Saint Dominique”, vers 1660. (© Robilant + Voena)

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Vous pouvez retrouver l’article d’Artnet ici.